Affaire des 800 millions : Ce qui a fait mal à Tertius Zongo
Affaire des 800 millions Ce qui a fait mal à Tertius Zongo
Tout naturellement, la sulfureuse affaire de malversation portant sur plusieurs centaines de millions dont on avait accablé en 2002 l'ex Grand argentier du Burkina lors de sa sortie du gouvernement, suivi de son départ pour Washington, est revenu sur le tapis. Le fait qu'on ressorte cette histoire ne constitue-t-il pas un handicap, au moins en terme d'image ? Voici la réponse de l'incriminé : " Je n'ai aucun handicap de ce côté-là. Maintenant pour ce qui est de l'image, ce qui me fait mal, ce qui m'énerve, c'est que les gens insultent mon intelligence. Comment peut-on croire un seul instant que je puisse faire ça et être assis ici encore ? Ça va pas ou quoi ? La plus grosse coupure de CFA, c'est 10 000 francs. 800 millions, vous les mettez dans quoi ? 1 million c'est combien de billets d'abord ? Ça devait ressembler à quoi la valise avec laquelle j'aurais convoyé cette somme ? C'est un conteneur que j'ai trimbalé à l'aéroport ou quoi ? Comment peut-on croire qu'on puisse prendre 800 millions, mettre dans une valise et arriver gaiement pour monter dans un avion ? Ces justiciers d'un autre temps, ça fait combien de temps qu'ils parlent de ça ? Si vraiment les gens sont honnêtes, pourquoi n'avoir rien fait depuis et attendre maintenant pour aller à l'aéroport et revenir dire qu'il n'y a pas de trace. Vous voulez quelles traces ? L'aéroport, vous savez, ce n'est pas une gare routière où on arrive, on monte et on s'en va. Je crois qu'on doit être serein. Vous savez, moi je suis un croyant. Ce qui m'a vraiment touché, ce sont ces citoyens à qui on a mis un morceau dans la bouche et qu'on abuse. Et si je vous parle de ça, c'est à cause de ces gens et non de ceux qui écrivent car ils insultent eux-mêmes l'intelligence de leurs lecteurs. Bien sûr, j'aurais préféré revenir sans qu'on ne me regarde bizarrement quand je passe, mais je connais le milieu et quand je venais, je savais qu'ils allaient faire ça. Mais ils perdent leur temps car je suis venu pour travailler et encore une fois, on me prend pour un con, qui va trimbaler 800 millions dans une sacoche comme un vulgaire colporteur... ". Ce que je constate à son écoute et à la lecture des comptes-rendus sur l'affaire des 800 millions, c'est qu'il n'est pas énervé parce qu'on l'accuse d'avoir volé mais plutôt parce que l'on pense qu'il a poussé la bêtise à trimballer 800 millions dans une valise pour s'envoler avec. Sans vouloir pousser le bouchon trop loin, je trouve que c'est révélateur d'un état d'esprit. Implicitement, il est plus meurtri quand on s'attaque à son intelligence que quand on égratigne son honnêteté.
L’Evénement du 25 juin au 8 juillet 2007
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