Baccalauréat 2007 : Plaidoyer pour les correcteurs du Ioba
Baccalauréat 2007
Plaidoyer pour les correcteurs du Ioba
Que s'est-il donc passé pour que le lycée provincial du Ioba, qui présente pourtant des candidats au baccalauréat 2007, n'ait pas le moindre correcteur issu de ses rangs ? Question de la section SYNTER du Ioba à l'adresse du directeur de l'Office du baccalauréat.
Monsieur le directeur, nous venons par la présente vous conter un évèvement, et vous inviter à y réfléchir si vous en êtes déjà informé. Cet évènement peut se résumer en ces mots : "Zéro correcteur du LPI au baccalauréat 2007".
Ces mots sont tombés comme un coup de massue sur nos têtes à la veille du baccalauréat 2007. Et nous ne doutons pas du tout que vous imaginiez pleinement toute l'émotion qui nous anime en ce moment. Oui, de l'émotion, beaucoup d'émotion.
Et pour être plus précis, du désarroi et de l'amertume. Les questions que nous nous posons cependant sont les suivantes : "Qu'avons-nous fait pour mériter cette sentence ?" ; "qui est-ce qui nous a joué ce mauvais tour?". Nous nous en remettons à vous pour être mieux éclairés, car de réponses à ces questions, nous n'en avons pas. Vous êtes en effet le premier responsable de l'organisation du baccalauréat de cette année et donc vous pouvez éclairer notre lanterne sur ces questions. Nous n'avons pas de réponses précises à ces questions, mais pour le moment la réflexion nous a conduits à deux hypothèses qui sont les suivantes : soit l'Office du Bac a simplement oublié qu'il y a un lycée au Burkina Faso qui s'appelle "Lycée provincial du Ioba", et qui a présenté deux classes de terminales (A et D) au Bac 2007, soit les fiches d'identification des potentiels correcteurs du baccalauréat remplies par les professeurs de Dano ne sont pas parvenues à l'Office du baccalauréat.
La première hypothèse, si elle était avérée, révélerait d'une faute technique grave de la part de l'Office du Bac, car des accords signés entre le SYNTER et le SNESS, les deux syndicats les plus représentatifs des travailleurs de l'enseignement secondaire et supérieur, et notre ministre de tutelle au cours de 2005, il ressort que le choix des correcteurs du Bac et du BEPC doit se faire prioritairement par les enseignants qui tiennent une classe de terminale ou de troisième. Quant à la seconde hypothèse elle mettrait à nu, si elle se confirmait, une pratique mafieuse digne d'une mal gouvernance inqualifiable de la part de l'autorité de la DR/MESSRS du Sud-Ouest.
Point de meilleure justice que la juste récompense pour un travail fait
Si cette hypothèse s'avérait juste, elle ne pourrait s'expliquer que par le petit malentendu qu'il y a eu cette année entre nous (les professeurs de Dano) et notre DR. Nous avons été, en effet, les seuls enseignants de la DR/MESSRS du Sud-Ouest à avoir refusé de participer à une formation organisée courant janvier 2007 par notre DR pour une raison pleinement justifiée. Cette raison, c'est que nous avons estimé qu'il était impossible de payer un loyer journalier, de se restaurer et de se déplacer dans la ville de Gaoua avec une prise en charge journalière de 2 500 F. "2 500 F par jour pour se loger, manger et se déplacer", voilà cette prise en charge, que nous avons honnêtement refusée ! La suite des événements nous a d'ailleurs donné raison, car plusieurs de nos collègues des autres localités du Sud-Ouest qui sont allés à cette formation n'y sont pas restés jusqu'à son terme. Si notre attitude pendant cette formation peut nous valoir un grief avec notre DR, alors c'est la porte ouverte pour la DR/MESSRS Sud-Ouest à toutes formes de mauvaise gouvernance comme nous le fait penser d'ailleurs le traitement infligé à l'un de nos camarades du CEG d'Oronkua. Oui, ce camarade a vu sa convocation de correcteur du BEPC session 2007 purement et simplement annulée par un coup de fil sous prétexte qu'il avait été convoqué par erreur. Ce traitement, nous le condamnons fermement, car il n'est pas difficile d'imaginer l'état de dépression morale dans lequel cette décision a plongé notre camarade.
Monsieur le Directeur, l'une ou l'autre de nos hypothèses, si elles s'avéraient justes, ne seraient pas de nature à motiver au travail. Au-delà des aspects pécuniaires, nous sommes tous de jeunes enseignants pleins de dynamisme qui désirent servir leur pays. Mais pour le faire, nous avons besoin de repères pour croire à la justice, à la démocratie... et nous pensons qu'il n'y a pas meilleur exemple de justice que la juste récompense pour un travail fait.
Monsieur le Directeur, nous savons compter sur votre attention et nous vous prions de bien vouloir accepter l'expression de nos salutations les plus respectueuses.
Le secteur SYNTER de Dano
Pain et liberté pour le peuple !
L’Observateur Paalga du 4 juillet 2007
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