Marché du coton : Les producteurs s’adaptent mieux que les sociétés
Marché du coton
Les producteurs s’adaptent mieux que les sociétés
Maurice Oudet estime, dans cet écrit, que des producteurs de coton de certaines régions du Burkina ont vu juste en diversifiant leurs productions, contrairement aux sociétés cotonnières.
"Comme le président de l’UNPC-B (Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso), François Traoré, l’écrivait dernièrement : "Le jeudi 11 mai 2007, le prix du coton au Burkina Faso a été fixé en tenant compte des cours du marché mondial et de la parité euro – dollar. Ce prix a été fixé à
Il était sans doute difficile de faire mieux. En tous cas, les sociétés cotonnières ont refusé d’offrir davantage aux producteurs de coton. Mais on aurait apprécié que les responsables de ces sociétés annoncent en même temps qu’ils allaient réduire leur salaire dans les mêmes proportions !
Lors de ma dernière visite à Boni (voir l’abc n°251), j’ai remarqué que de nombreux champs de coton s’étaient transformés en champs de soja. Interrogés, les paysans m’ont dit qu’avec un prix d’achat fixé à
Quelques kilomètres plus loin, à Kulo (au sud de Pa), c’était la même chose. Partout du soja, et peu de coton. Quand on sait que cette année l’aliment pour bétail a manqué, on se dit que les producteurs de Boni ont fait le bon choix. Oui, l’aliment pour bétail a manqué, à tel point que les éleveurs qui fournissaient la laiterie de Kaya n’ont pu nourrir convenablement leurs animaux. Ce qui fait qu’ils n’ont pu fournir assez de lait à la laiterie. Ainsi, une des meilleures laiteries du Burkina, qui transformait jusqu’à
De récentes études réalisées au Burkina ont montré que
En rentrant à Koudougou, au volant de ma voiture, je m’interrogeais : "Comment se fait-il que les sociétés cotonnières continuent à demander aux paysans burkinabè de produire toujours plus de coton ?" Il faut sauver le coton, oui ! Mais avant tout, il faut sauver les producteurs de coton ! Ces derniers semblent mieux s’adapter au marché mondial que les sociétés cotonnières ! Pourquoi celles-ci n’ont-elles pas invité les producteurs de coton à réduire leur surface de coton au profit du soja, mais aussi au profit de la production de fourrage pour développer l’élevage et donc la fumure organique ? Sans abandonner le coton, le moment n’est-il pas favorable pour conseiller aux producteurs de coton d’abandonner pour toujours les alternances "coton-maïs" (désastreuses pour l’environnement), au profit de rotations sur 4 ans, par exemple, le cycle suivant "coton - maïs - oléagineux (soja ou autre) - fourrage" ? De telles rotations permettraient de conserver la qualité des sols, et donc de sauver non seulement le coton, mais aussi les producteurs de coton."
Le 30/10/2007
Maurice Oudet
Koudougou
Le Pays du 8 novembre 2007
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