Biya se fâche pour si peu
Répression d'une marche de l'opposition au Cameroun
Biya se fâche pour si peu
Paul Biya, le président du Cameroun, au pouvoir depuis 1982, ne semble pas vouloir prendre sa retraite à la fin de son mandat qui expire en 2011. Il envisage en effet, c'est devenu une coutume en Afrique, de faire modifier
Avant que le chef de l'Etat se prononce officiellement sur le sujet, ses partisans préparaient les esprits à cela à travers marches, meeting et déclarations pour expliquer le bien-fondé de cette révision constitutionnelle. Lors de son message de fin d'année, il est sorti de son silence pour signifier au peuple camerounais que cette modification de la loi fondamentale est conforme à l'esprit de la démocratie, car une limitation du mandat présidentiel "circonscrit la volonté populaire". Dès lors, il est clair que l'homme veut briguer un nouveau mandat, renouvelable. Une présidence à vie en perspective donc.
Mais l'opposition entend l'en empêcher. Le 13 février 2008, une conférence de presse du Social Democratic Front (SDF) de John Fru Ndi, le principal opposant, s'est achevé par une marche dans les rues de Douala que le Groupement mobile d'intervention (GMI) a tout de suite réprimée.
Autant les militants du parti au pouvoir peuvent manifester pour la modification de
Accepter que celui qui n'est pas d'accord avec votre opinion puisse le dire en toute liberté est un principe élémentaire de la démocratie. Mais le régime Biya a une autre façon de voir les choses : seul le langage des muscles compte face à des opposants qui veulent simplement exprimer leur ras-le-bol. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le SDF organise une marche qui est matée par les forces de sécurité. Pourtant, l'on aurait pu faire l'économie de cette répression. Le message est donc clair à l'endroit du peuple camerounais : gare à tous ceux qui s'opposeront à cette volonté du chef de l'Etat de réviser
Mais en bandant les muscles, en utilisant la violence face à 300 manifestants aux mains nues, le pouvoir risque de raviver la tension sociale, et le nombre de marcheurs pourrait augmenter. Or, c'est connu, ce sont les petites braises qui engendrent les grands incendies.
L’Observateur Paalga du 18 février 2008
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