L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Blaise Compaoré à la Celle-Saint-Cloud (Une Lettre pour Laye )

Une Lettre pour Laye

                  Blaise Compaoré à la Celle-Saint-Cloud

Cher Wambi,

Comme toi, ils sont des millions les Burkinabè et les observateurs de la scène politique nationale qui s’interrogent encore sur l’éviction du tout-puissant ministre d’Etat, en charge de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, à la faveur du week-end pascal. Ainsi, lui aussi n’était que limogeable ! En tout cas, le départ de l’enfant terrible du Yatenga, premier vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du gouvernement Tertius Zongo, aura fait l’effet d’une bombe depuis ce 23 mars, puisque survenu au moment où ce fidèle des fidèles du grand sachem avait vraiment le vent en poupe, avec plein de projets à l’horizon tels le barrage de Samandéni, le projet d’adduction d’eau potable lancé la veille à Bourzanga dans le Bam, et j’en oublie.

Ce 23 mars d’ailleurs, Salif Diallo n’était-il pas, peu avant l’heure fatale, l’invité du journal télévisé du soir, pour parler des grandes ambitions qu’il nourrissait pour son ministère ? A l’évidence, cher cousin, le mystère reste entier sur les raisons de cette fatwa présidentielle à un moment où l’on pouvait le moins s’y attendre.

Néanmoins, on ne peut s’empêcher de se demander si ses éternelles mésententes avec le Premier ministre, Tertius Zongo, et le frère cadet du président du Faso, François Compaoré, ne se sont pas invitées dans cette sentence de Pâques.

La traversée du désert que Gorba entame, ainsi, vaut certainement mieux que la traversée d’un jardin d’éden pour nombre de nos professionnels de la politique, ce pourquoi je me demande, maintenant qu’il a procédé à la passation de service le mercredi 26 mars, quelle direction prendra-t-il ?

Retournera-t-il à la présidence du Faso en qualité de conseiller spécial, ou s’envolera-t-il pour l’Afrique du Sud ou le Brésil où dame rumeur l’annonce déjà au poste d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire ?

Difficile d’y répondre pour l’instant, cher cousin, mais pour sûr, Salif Diallo a en tout cas séjourné au Brésil en novembre dernier, comme l’on sait aussi que depuis un certain temps, il avait commencé à suivre des cours de perfectionnement dans la langue de Shakespear, l’anglais.

Ceci pourrait-il expliquer cela ? Nous en saurons certainement davantage les jours à venir. En attendant, que de rumeurs la capitale burkinabè ne véhicule-t-elle pas ces jours-ci !

Cher Wambi, moins d’un mois après un séjour privé d’une semaine en France, le Président Blaise Compaoré est de nouveau dans l’Hexagone depuis le 26 mars pour quelques jours. La première visite était essentiellement consacrée à des vacances, dans la région de Chambéry, ville jumelée avec Ouahigouya. Mais il avait dû les écourter pour aller s’entretenir, à Paris, avec le Président Sarkozy, à l’Elysée.

C’était le 7 mars, veille de son retour à Ouagadougou. La visite médicale chez son ophtalmologue, que nous annoncions dans notre édition du 29 février, n’avait pu de ce fait avoir lieu. Et c’est bien ce rendez-vous (pour une intervention ?) qui ramène le chef de l’Etat dans la capitale française.

Tout comme au début de ce mois, Blaise Compaoré habitera une maison située à La Celle-Saint-Cloud, dans la banlieue parisienne. Selon de bonnes sources, j’apprends, cher cousin, que contrairement à ce qu’on a pu dire, il ne s’agit pas d’une résidence « spécialement aménagée » pour recevoir Blaise Compaoré malade, mais plutôt d’une propriété acquise par l’Etat burkinabè depuis les années 60.

Mais peu utilisée par les Chefs d’Etat successifs, elle était tombée en ruine. Les travaux de restauration que l’Etat avait entrepris se sont achevés il y a quelques mois et le premier magistrat devrait y établir plus souvent ses pénates quand il séjourne dans la capitale française.

Cher cousin, la société de construction et de gestion immobilière (SOCOGIB) dément et rassure. C’est, en effet, la réponse cinglante que le directeur général de ladite société, Eugène Zagré, apporte à cette rumeur dont je t’ai fait part dans ma dernière lettre, relativement à une éventuelle dénonciation des contrats de location-vente.

Pour plus de précisions, prends-en connaissance, cher Wambi : "Nous remercions l’Observateur paalga du 21/03/08, pour avoir relayé cette rumeur folle, comme il fait bien de le préciser, selon laquelle la SOCOGIB "s’apprêterait à dénoncer les contrats de location-vente passés avec certains demandeurs".

J’apporte un démenti ferme à cette rumeur. Je rassure tous les clients de la SOCOGIB que les contrats de location-vente qu’ils ont signés sont en vigueur et demeurent valables jusqu’à échéance. J’invite par conséquent les clients à rester sereins".

Le Directeur général,

Eugène Zagré

Dur, dur pour un Burkinabè de seconde zone d’entreprendre en affaires dans ce pays dit des hommes intègres. C’est finalement, cher cousin, la religion que s’est faite ton oncle du Bam qui peine depuis des lustres pour installer sa société, Gaz des Pétroles lignifiés service (GPL Service). Depuis l’obtention de son agrément en juillet 2007, chaque jour qui passe semble mettre des cargaisons entiers de bâtons dans ses roues.

Aux dernières nouvelles, en dépit de la concertation entreprise par le ministère du Commerce, la société Total aurait maintenu son veto sur l’utilisation par GPL Service des bouteilles Berro gaz, Antargaz, Transgaz, Camgaz, Sengaz, Mopalé que ton oncle a pourtant achetées au Togo voisin.

En clair, toutes ces marques feraient partie du patrimoine que Total revendique ces jours-ci. Dans l’ignorance totale de la réglementation en la matière, je n’ose pas m’inviter au débat, mais je me demande si ton oncle, qui faisait partie des effectifs de Total, n’est pas aujourd’hui victime de la close de non-concurrence.

Certainement que des juristes viendront éclairer notre lanterne. Dans cette attente, cher cousin, il est à se demander si dans cette même logique, une société comme CFAO peut s’opposer à quiconque voudrait importer des voitures Peugeot d’occasion à des fins commerciales ? Pour le moment, combien sont-ils les particuliers qui font fortune dans la vente des bouteilles de gaz d’occasion dans nos villes ?

Cher Wambi, en route pour Tensobentenga. Très attaché à la culture ancestrale que tu es, je n’ose pas douter que tu seras de l’événement ce mardi 1er avril 2008 dans cette forteresse guerrière du Moogho Naaba, où trois prétendants iront à la conquête de la chefferie de Zomnoogo de Kienfangué.

Le grand cortège partira du palais du Gounghin Naaba à Ouagadougou au petit matin pour rallier Tensobentenga où le verdict du Mous-Tansoba ou Rimtansoba, ministre de la Défense du Moogho Naaba, est attendu aux environs de 9h00. Il s’agira pour lui de choisir le plus méritant des trois prétendants qui sera son représentant à Zomnoogo du désormais célèbre Kienfangué.

Dans l’attente de ce verdict donc, cher cousin, j’apprends que parmi les trois prétendants, figure un fils d’ancien combattant, ancien combattant lui-même, ayant fait la grande guerre ; la guerre d’Indochine ; Tirailleur colonial de l’Armée française ; gendarme à la retraite à Wemtenga ; ancien agent de l’OMS/ONCHO.

Mais qui est-il donc celui-là qui peut aujourd’hui se vanter de la Médaille commémorative de la campagne d’Indochine ; de la médaille coloniale ; de la médaille AFN des anciens combattants ayant fait campagne en Afrique du Nord et du Brevet de retraite de combattant ?

Eh bien, cher cousin, Béouindé Amidou Anatole qu’il s’appelle, le vieillard qui conserve jalousement dans sa besace d’autres distinctions honorifiques d’ici et d’ailleurs n’est autre que le Pater de ... Armand Béouindé, président central de l’ASFA-Y, de Florence Béouindé, cadre de la BCB et membre du Conseil économique et social (CES) et de feu Christophe Béouindé, ancien étudiant à l’Ecole supérieur de Droit et juge des tribunaux populaires de la révolution (TPR). Vois-tu donc que le déplacement de Tensobentenga en vaut en peine, cher cousin ?

Par ces temps qui courent, cher cousin, l’intégrité n’est point la vertu la mieux partagée dans la cité. Heureusement, à l’université de Ouagadougou, il existe encore des étudiants pour nous en dispenser la leçon. De quoi s’agit-il donc ?

"Lors du lancement de la rentrée sportive et culturelle pour l’année 2008 à l’Université de Ouagadougou le 14 février dernier par une course cycliste, un étudiant s’est distingué positivement par son intégrité. Il s’agit de l’étudiant Abdoul Moumouni Guiguimdé qui, primé deuxième par erreur, a renoncé à son rang en toute honnêteté et humilité en avouant que pour des problèmes mécaniques avec son vélo, il n’avait pu boucler entièrement tout le circuit comme il se devait.

Il a donc renoncé à sa position de deuxième à l’arrivée au moment même où l’on s’apprêtait à le féliciter et à lui remettre les prix et cadeaux. Il avait droit à un vélo neuf, à une somme de dix mille (10 000) F CFA offerte par le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique et une autre somme de cinq mille (5 000) F CFA, don du président de l’Université de Ouaga, etc.

Tous ces cadeaux auxquels l’honnête étudiant a renoncés sont évalués à près de quatre-vingt mille (80 000) F CFA au moins. Pour saluer et encourager la probité de ce jeune étudiant en première année de l’UFR/SVT, le directeur général du CENOU a donné des instructions pour que l’étudiant Guigimdé soit récompensé avec une somme symbolique de vingt-cinq mille (25 000) F CFA.

Car, l’exemple d’honnêteté de cet étudiant mérite d’être salué et encouragé dans un monde où les vertus de la probité tendent à disparaître chez la jeunesse. Par ce geste, les responsables du CENOU qui s’investissent à cultiver le sens élevé du patriotisme et du civisme chez les étudiants, futurs cadres du pays des hommes intègres, trouvent en cet étudiant un bel exemple de citoyen intègre et exhortent les autres étudiants à suivre son exemple".

Un lecteur de l’Obs.

Il est à espérer, cher cousin, que cette belle leçon fasse tache d’huile car d’intégrité et d’héroïsme, notre Faso en a besoin pour mériter son nom de baptême. Sur ce, cher Wambi, je t’invite à feuilleter maintenant, et très rapidement, le carnet secret de Tipoko l’Intrigante :

 Cela fait déjà quelques semaines que le sergent à la retraite Clément Ouédraogo est réduit au silence parce que derrière les barreaux, à la MACO, en attendant son probable jugement. Président provisoire de l’Alliance des retraités militaires alors en constitution, il a été contraint de quitter ses collègues pour des motifs jusque-là non officialisés à leurs yeux.

D’où une certaine impatience dans le milieu pour que l’affaire soit tirée au clair. Eh bien, sans être dans le secret des dieux, cela ne saurait encore tarder car, selon certaines sources généralement fiables, le prévenu aurait été présenté à un juge militaire le 21 mars, sûrement aux fins de constitution d’un dossier. Et quand on sait combien les militaires sont généralement respectueux des principes en matière de mission, il ne serait pas étonnant que l’affaire connaisse rapidement un dénouement.

 La brume de poussière qui stationne en ce moment sur l’ensemble du pays est favorable à une propagation des foyers d’épidémie de méningite. Aussi, nous demandons aux populations de prendre les mesures de protection individuelle suivantes : • porter des masques de protection ;

• humidifier fréquemment les muqueuses nasales ; par exemple avec du beurre de karité ; • éviter si possible les activités génératrices de poussière. Le respect de ces mesures réduisent la transmission de la méningite.

La Direction de la Communication et de la Presse ministérielle

 Du côté de la Boucle du Mouhoun, la jeunesse est en ébullition car, dit-on, la troisième édition de la coupe "Jeunesse et Action" du député Korotimi Koté s’achemine inéluctablement vers son apothéose. La compétition qui regroupait les secteurs et les villages de Dédougou les éditions précédentes concerne désormais toute la province du Mouhoun.

La jeunesse de la localité qui se sent honorée est en train de mettre les petits plats dans les grands pour qu’après la SNC, le monde sportif et culturel se retrouve à Dédougou le 5 avril 2008 du matin au soir pour découvrir la culture et le sport de la localité. Le parrain de cette troisième édition n’est autre que le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré.

 Ambiance festive à Samandin ce samedi 29 mars 2008 où le Samand Naaba célèbre sa fête coutumière, le Nabasga. Un rendez-vous culturel en marge de la Semaine nationale de la Culture (SNC) où de nombreuses troupes folkloriques sont annoncées. On peut d’ores et déjà imaginer la foule des grands jours qui prendra d’assaut la cour de la chefferie traditionnelle de Samandin, sur l’avenue Oumarou Kanazoé au secteur 7.

 La mort, hélas, a une nouvelle fois visité le cercle restreint des hommes de Dieu. Victime innocente, le Père Maurice Catoir des Missionnaires d’Afrique, qui s’est éteint au matin du 19 mars à Mours, dans la région parisienne. Du Père Catoir, bien de Burkinabè s’en souviendront, puisque ayant servi dans plusieurs de nos paroisses, et surtout enseigné l’anglais au Petit séminaire de Pabré qui lui reste redevable aujourd’hui de son jardin fruitier.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

L’Observateur Paalga du 28 mars 2008



28/03/2008
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