Production de tomates : l’Etat a démissionné
Coup de gueule
Production de tomates : l’Etat a démissionné
Un producteur de tomates s’est suicidé. Sa production ne valait rien à la récolte. Même bradée, il n’aurait pas pu payer sa dette à ses créanciers. Une fin tragique. Il y a peut-être de nombreux cas similaires, mais méconnus du grand public. Les producteurs de tomates se demandent ce qu’ils ont fait pour mériter un tel sort. Une bonne partie des 60 mille tonnes de tomates sera bradée ou va pourrir dans les mains des producteurs. Ils ont appris à leurs dépens qu’une bonne récolte n’est pas forcément synonyme de bonnes "feuilles". Et pourtant, l’augmentation de la production de la tomate a été le cheval de bataille du gouvernement, dopée en cela par les nombreux aménagements hydro- agricoles. En aval, tout manque pour une commercialisation de la récolte qui permette aux producteurs de vivre décemment des fruits de leur travail. On n'a jamais autant regretté la fermeture de l’usine Savana qui transformait jusqu’en 2000 une partie des fruits et légumes. L’Etat a démissionné. Disons-le tout net. Il y a surproduction et celui-ci n’entreprend aucune initiative digne de ce nom pour transformer localement une partie de ce surplus, livrant les producteurs aux commerçants pas toujours honnêtes. Ce sont des milliers de producteurs qui sont en crise cette année et ce n’est pas la première fois. Un manque de cohérence entre les politiques de production, de transformation et de commercialisation est d’ailleurs relevé par les producteurs eux-mêmes qui ne peuvent pas tout faire. Si l’Etat ne fait pas quelque chose, c’est à une vague de reconversion des périmètres aménagés qu’on va assister.
Le Pays du 24 mai 2007
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