Bougouma, le pompier du gouvernement
Bougouma, le pompier du gouvernement
Négociation, dialogue, concertation, voilà un vocabulaire aujourd'hui en vogue dans notre pays. Ce qui doit nous réjouir, parce que la traduction de ces mots dans la réalité ne peut que bien construire la vie d'un peuple, qui, selon l'ancien président guinéen Sékou Touré, va de zéro à l'infini alors que celle de l'homme va de zéro à cent. Le sens de ces mots s'est révélé dans la politique extérieure de notre pays dont le premier responsable est actuellement sur le front pour que des pays frères comme la Côte d'Ivoire, le Togo et pourquoi pas le Niger retrouvent la quiétude dans l'unité de leurs fils.
Le drame de Sapouy ajouté à la cherté de la vie ont fini par sortir le Burkina de sa tranquillité. En effet, la vie de la nation est rythmée par des mouvements sociaux avec une fréquence on ne peut plus inquiétante. Pour maintenir la paix sociale, le gouvernement n'a pas eu d'autre choix que de faire du dialogue social son credo. A ce sujet on peut saluer l'action du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma, qui, contrairement à son patronyme (celui-ci rime avec Bougoum, feu en langue nationale mooré), tente à chaque fois d'être le pompier du gouvernement. Affable, il accepte d'encaisser stoïquement les flèches des syndicats sans faire dans la démesure verbale. C'est peut-être pour cette raison que ceux-ci lui accordent quelque sursis en acceptant de faire des concessions.
Malheureusement, en dépit de sa bonne volonté, le lieutenant au front ne peut aller au-delà de ce que veut le général, entendez le président du Faso, qui refuse de se confronter au terrain pour en peser les difficultés. Ailleurs, il est à l'avant-poste des négociations, mais dans son pays il se met en retrait. S'il reconnaît que "viima ya kanga" c'est-à-dire "la vie est dure au Faso", il doit s'engager à réduire les prix des produits de première nécessité; éviter les sanctions absurdes contre des travailleurs et soumettre son gouvernement à des conditions de travail propices à l'avènement de cette "société d'espérance". De notre point de vue, il n'y a pas meilleure manière de gérer la paix sociale.
L’Observateur Paalga du 23 juillet 2007
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