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Délestage de la SONABEL : Le précieux Narcisse arrive avec la pièce promise

Délestage de la SONABEL

Le précieux Narcisse arrive avec la pièce promise

A la SONABEL, par ces temps qui courent, s’il y a bien une personne vers qui tous les regards sont tournés, c’est assurément Narcisse Sawadogo, directeur des Etudes et de la Planification de la société, qui, jusqu’à hier, en tout cas, séjournait toujours en France. En effet, c’est avec lui que doit arriver la pièce de rechange censée remettre en marche le groupe électrique installé à Kossodo et dont la panne est à la base de nombreux désagréments pour les abonnés de la nationale de l’électricité. C’est la substance du point de presse organisé par le DG de la SONABEL, le jeudi 6 mars 2008 dans la matinée.

Galet poussoir… C’est le nom de cette fameuse pièce qui a fait défection dans le puissant groupe électrogène dénommé G8, installé en 2006 et qui est à la base d’une perturbation du réseau qui empêche Salif Kaboré, directeur général de la SONABEL, de dormir sur ses deux oreilles. Une panne qui donne aussi des insomnies à la vendeuse lambda de jus de tamarin et de gingembre, installée au marché de Kaarpaala dont les produits fermentent dans le congélateur.

Il nous souvient que cette géante machine qui s’est tue avait déjà eu son heure de célébrité quand il fallait la tracter du port de Lomé à son site d’installation. Du fait de son gigantisme et de son poids et par mesure de précaution, il fallait renforcer les ponts sur lesquels elle devait passer.

Aujourd’hui, son silence, alors qu’elle fournissait 18 mégawatts d’électricité, est lourd de conséquence chez les abonnés, surtout en cette période de canicule où la demande de « jus » est très forte. Pour rationner l’électricité en attendant la réparation de la machine, deux groupes de délestage, qui concernent surtout les quartiers périphériques, ont été constitués par la Sonabel.

Pour le premier groupe, l’interruption du courant va de 7h30 à 15 heures. Pour le second, de 15 heures à 22 heures. A entendre le directeur général de la nationale de l’électricité au Burkina Faso, la pièce de rechange pour redémarrer le groupe a été retrouvée en Allemagne. Et tous les regards sont aujourd’hui tournés vers Narcisse Ouédraogo, directeur des Etudes et de la Planification, qui, heureuse coïncidence, en mission à Paris, a aussitôt réceptionné le précieux objet.

Et comme pour montrer que les dieux de l’électricité étaient avec la société, un monsieur est arrivé pendant la conférence de presse, chuchotant à l’oreille du maître des lieux pour confirmer que la pièce est entre les mains du DEP et qu’il ne reste plus qu’à mener des négociations avec la compagnie aérienne pour inclure le colis dans les bagages du voyageur. Tout semble s’annoncer sous de bons auspices puisque la représentation de cette compagnie aérienne à Ouaga a été sollicitée et les négociations se passent comme …de la tension électrique dans un fil en cuivre.

« Je lui ai dit de ne pas rentrer sans la pièce »

Selon les prévisions du DG, Narcisse Sawadogo devrait descendre de l’avion hier avec la fameuse pièce, aux environs de 16h 30. « Au pire des cas », a-t-il aussitôt ajouté, le voyageur tant attendu sera dans un vol de samedi à 21h30. Et il a ajouté, l’air très sérieux : « Je lui ai dit de ne pas rentrer sans la pièce ». Aussitôt que la pièce arrivera, elle ira directement à Kossodo pour être montée ».

Toujours est-il qu’il a promis qu’au plus tard dimanche prochain, le groupe électrogène sera sur pied. Cependant, beaucoup se sont tout de même posé cette question : pour un si gros investissement, pourquoi n’y a-t-il pas de pièces de rechange pour pallier d’éventuelles pannes ? « Ce n’est pas qu’il n’y en a pas ! Mais l’objet qui est tombé en panne n’était pas d’usure courante.

Et vous conviendrez avec moi que si nous devons acheter toutes les pièces, nous dépenserions pour le prix d’un autre groupe électrogène ! Nous n’avons pas ces moyens-là ». Touchons donc du bois pour que les projections du DG de la SONABEL se réalisent et que « G8 » reprenne vite du service.

Mais en attendant, et à l’image de la pauvre vendeuse de jus dont nous avons parlé plus haut, bien des clients ont subi et continuent de subir des préjudices, surtout sur leurs chiffres d’affaires, liés à ce délestage.

Malheureusement, si l’on se fie aux propos du principal interlocuteur pendant ce point de presse, les potentiels plaignants n’auront que leurs yeux pour pleurer. « C’est un cas de force majeure. Il n’est pas prévu un système de dédommagement. Dans toutes les sociétés d’énergie du monde, il en est ainsi ». La loi est bien cruelle, mais c’est la loi, peut-on conclure.

Issa K. Barry

L'Observateur Paalga du 7 mars 2008



07/03/2008
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