Droit dans les yeux : A propos de la route Koudougou-Dédougou
Droit dans les yeux
A propos de la route Koudougou-Dédougou
"Mais, mon père, ne savez vous pas que, dans les papiers, la route Koudougou-Dédougou est depuis longtemps goudronnée et réceptionnée !"
Je n’en revenais pas. C’est un homme de la Direction de l’Equipement de Koudougou qui me martèle ces mots que je ne veux pas croire !
Est-ce vraiment possible ?
Certains voudraient nous faire croire que nous célébrons ces jours-ci 20 ans de renaissance démocratique ! Eh bien moi, je dis non ! S’il en est ainsi, nous célébrons ces jours ci 20 ans d’accaparement de l’Etat et des ressources nationales par un groupe qui ne pense qu’à son enrichissement personnel et qui gère le pays au profit d’une minorité. Oui, il y a 5% (peut être même un peu plus) de croissance, mais au profit de qui ? Le peuple Burkinabè n’en voit pas beaucoup la couleur !
Si cette route faisait partie de cette croissance, financée, réalisée, réceptionnée, alors tout ne serait-il que mensonge et supercherie ?
Où serait donc passé le financement de cette route ? Que dit le bailleur ?
Et où est-il pour accepter pareille hypocrisie ?
Où donc est l’entreprise qui a réalisé ce goudronnage ? Qui a pu se prêter à ce jeu là ?
Où est le contrôleur du chantier qui a certifié exacts les matériaux, les dosages et les travaux ?
Où sont les autorités politiques qui ont réceptionné les ouvrages et les travaux ?
Font ils partie des "20 ans de renaissance démocratique" ?
Comment tout ce petit monde a-t-il pu s’associer pour commettre un pareil "crime économique" sans que cela n’inquiète ni la cour des comptes, ni le procureur du Faso, ni la justice ?
Il en faut tellement, des complicités à ce niveau de gestion que c’en est incroyable !
Et pourtant mon interlocuteur n’a cessé de me répéter : "La route Koudougou-Dédougou est depuis longtemps goudronnée et réceptionnée !"
Comment un citoyen ordinaire pourra-t-il connaître la vérité ?
Parlons aussi de son état aujourd’hui : il faut quatre heures à un car ou une voiture pour franchir les 120 km de cette piste complètement dégradée… qui vient pourtant juste d’être refaite ! Mais si mal refaite que c’est pire aujourd’hui qu’il y a un an !
Qualité des matériaux, humidité, compactage, profil bombé de la route, fossés d’évacuation des eaux… Qu’en a-t-il été ? J’en viens à douter de la compétence des entreprises mais surtout de l’intégrité des contrôleurs et de la bonne foi des bailleurs qui tolèrent un tel gaspillage de leurs fonds.
Il y a 30 ans, quand la route Lanfièra-Barsalgo fut construite, il n’en était pas ainsi ! J’en suis témoin ; alors à qui la faute ?
Mais ce sont toujours les populations qui pâtissent de cette gestion exécrable !
Alors je lance un appel aux décideurs : "S’il vous plaît, avant de construire trois échangeurs superflus à Ouaga que quelques feux bien synchronisés remplaceraient avantageusement, et s’il est vrai qu’il a déjà été réceptionné, rendez-nous le goudron Koudougou-Dédougou !"
Père Jacques LACOUR
BP 332 Koudougou
Le Pays du 23 octobre 2007
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