L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Emeutes à Bobo : Les autorités face à la presse

Emeutes à Bobo

Les autorités face à la presse

 

Le mardi 26 février 2008, le gouverneur des Hauts-Bassins a invité les hommes de média pour un point de presse relatif aux émeutes des 20 et 21 février dans la ville de Bobo et qui ont occasionné, comme on le sait, des blessés et d’importants dégâts matériels. A l’occasion, Mathieu Bêbrigda Ouédraogo était entouré par le directeur régional des Impôts et celui de la Douane ainsi que des patrons de la gendarmerie et de la police.

 

Ce point de presse a d’abord été l’occasion pour le gouverneur de la région de déplorer les nombreux cas malheureux enregistrés lors des évènements des 20 et 21 février 2008 à Bobo. Pour Mathieu Bêgbrigda Ouédraogo, en effet, ce qui s’est passé est tout simplement horrible ; et de dénoncer dans le même temps l’incivisme de certains manifestants, qui s’en sont pris aux biens publics et troublant ainsi la quiétude des paisibles populations. Et le gouverneur de conclure que les auteurs de ces actes de vandalisme seront poursuivis et punis conformément à la loi. Qui  sont donc les vrais auteurs de ces émeutes ? A cette question, le conférencier dira «qu’il est encore trop tôt de décliner l’identité des commanditaires de ces barbaries d’autant plus les enquêtes sont en cours». Mais ce qui semblait véritablement irriter le gouverneur de la région des Hauts-Bassins est le fait que, selon lui, il n'ait reçu aucune demande ni écrite ni même verbale pour l’organisation de ces manifestations. C’est pourquoi, dit-il, toutes les dispositions seront prises au niveau des forces de l’ordre pour que la fermeté soit de rigueur dans cette affaire afin que de telles erreurs ne se reproduisent plus jamais. Mais en attendant, les enquêtes se poursuivent toujours au niveau de la gendarmerie et de la police, qui ont procédé à de nombreuses arrestations. Ils sont au total 111 interpellés par la police, soit 89  déférés, 20 relaxés et deux autres en garde à vue.

Quant à la gendarmerie, elle déclare avoir interpellé 160 personnes, soit 66 déférées et 94 relaxées. Et comme on le sait, ces journées des 20 et 21 février ont été infernales aussi bien pour les populations que pour les éléments de la sécurité, qui étaient mis à une rude épreuve. Mais pourquoi n’avoir pas pris des dispositions pour empêcher ces manifestations malgré les rumeurs qui ont couru durant toute la semaine précédente ? Et le commandant de la deuxième région de gendarmerie, Alain Serge Ouédraogo, de répondre en ces termes. «Nous avons vu venir les choses, mais on ne pouvait pas agir au-delà de nos possibilités. En plus de l’insuffisance de nos effectifs, nous sommes confrontés à un problème de matériel. Mais cela ne nous a pas empêchés de nous investir comme il se doit parce qu’à notre niveau aussi, nous avons enregistré des blessés». Après donc la tempête, l’heure est actuellement au bilan. Même si aucun chiffre n’est encore disponible, il ressort que pour la sécurisation de la circulation, la municipalité se doit de débourser environ soixante quinze millions de francs (75 000 000 f) cfa pour la remise à marche des feux tricolores endommagés lors des émeutes. Toujours est-il que le temps presse pour la commune de Bobo-Dioulasso, qui est à trois semaines de la Semaine nationale de la culture et qui se doit de remettre de l’ordre en attendant l’arrivée des festivaliers. 

 

 

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga du 28 février 2008



28/02/2008
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