FBF : Une AG de plus de 5h et un quitus à l'équipe de Diakité
Fédération burkinabè de football
Une AG de plus de 5h et un quitus à l'équipe de Diakité
Quatre jours après sa conférence de presse, la Fédération burkinabè de football (FBF) a organisé une assemblée générale extraordinaire le samedi 23 juin 2007. Ce fut une réunion d'information au cours de laquelle le bureau exécutif de la FBF a tenu à mettre ses membres statutaires au courant sur tout ce qui se passe, et couper court à toutes les rumeurs en leur donnant l'information vraie. La cérémonie d'ouverture a été présidée par le directeur général des Sports du ministère des Sports et des Loisirs, Alexandre Yougbaré.
"Nous, membres statutaires de la FBF, renouvelons notre entière confiance au bureau exécutif de la FBF pour la mise en oeuvre de son programme approuvé lors de l'assemblée générale élective du 18 décembre 2004." C'est la plus importante conclusion qu'on peut retenir de cette assemblée générale extraordinaire très attendue par les Burkinabè et qui aura duré 5h30 d'horloge (10h à 15h30). Cette assemblée , qui a regroupé 98 représentants des districts, ligues, clubs de D1 et D2, du football féminin et du bureau exécutif de la FBF, s'est réunie dans un contexte de crise, suite à l'élimination prématurée des Etalons de la CAN 2008 lors du match du 16 juin dernier . Ce match a été préparé, comme l' a relevé le président de la FBF, Seydou Diakité, "dans une ambiance délétère, avec une absence totale de communion d'âmes autour de l'équipe et une mobilisation coupable des supporters à des fins inavouées". Plusieurs points d'information ont été donc portés à l'attention des participants à l'assemblée générale.
Ainsi, le bureau exécutif de la FBF a expliqué le contexte dans lequel les Etalons avaient été éliminés. Il a été question de la préparation par la FBF du match retour de Maputo face au Mozambique, de celui contre la Tanzanie à Ouagadougou, et de l'ambiance d'avant match avec l'ombre de Saboteur qui a plané lors du match amical contre le Mali. On note également les déclarations du ministre des Sports et des Loisirs critiquant la sélection nationale sur fond de déstabilisation de la FBF, avec une affaire de chiffres et la démission de la FBF en cas de non-qualification. Les délégués ont été informés de l'affaire de primes de match avec les décisions de Kampala en 2005 lors du match des éliminatoires de la CAN 2006 face à l'Ouganda; ce qui s'est passé à Marseille pour le match amical contre l'Algérie, qui n'a pas enregistré de recettes, suivi à l'occasion du paiement des perdiems et de l'accord avec les joueurs pour le paiement différé. L'organisation des matchs a été abordée avec la prise en main effective des matchs internationaux par le ministère, créant une cacophonie et les déclarations contraires du ministre sur les recettes. Le cas Saboteur était au menu et cela, depuis l'affaire Mahamoudou Kéré jusqu'à son limogeage. Un point a été fait sur les salaires des entraîneurs et soigneurs de même que l'élimination de l'équipe nationale olympique sur tapis vert. Les relations entre la FBF et le ministère des Sports et des Loisirs n'ont pas été omises. De plus amples détails ont été donnés aux participants sur l'affaire des 171 millions de F CFA, la lettre de la FBF demandant un audit et la nécessité pour la Fédération de retrouver ses prérogatives sur l'organisation des matchs, la publicité autour des matchs, les billets d'avion.
Instaurer un climat apaisé et de confiance
Il y eut à l'issue de ces informations des échanges francs, courtois, sincères autour des différentes questions et il n'est pas ressorti des débats que la fédération devait partir. Le bureau exécutif a donc obtenu la confiance des membres statuaires de la FBF, qui l'ont invité à travailler à l'assainissement de l'environnement du football national, pour plus de calme et de sérénité nécessaires à la lisibilité des actions en cours. Ils ont encouragé le président Seydou Diakité et son équipe à prendre toutes les dispositions et initiatives pour l'instauration d'un climat apaisé et de confiance de travail avec le ministère des Sports et des Loisirs et l'ensemble des partenaires. Les recommandations faites par l'assemblée générale au bureau exécutif de la FBF sont, entre autres, de mener des actions pour le renforcement des capacités financières des clubs, base du développement de notre football, et la promotion du football des petites catégories et de masse et la mise en place d'un groupe de travail chargé de réfléchir sur les actions à mettre en oeuvre. Cette assemblée générale extraordinaire a permis au bureau exécutif de donner des informations sur la pose du gazon synthétique au stade municipal. Le gazon a commencé à arriver et il faut rappeler que les travaux sont exécutés par une entreprise nigérienne qui sous-traite avec une entreprise néerlandaise qui a obtenu le marché de la FIFA qui, seule, est habilitée à octroyer ce marché dans le cadre de ce projet. Il faut indiquer que la FBF a reçu 2000 ballons dans le cadre du programme qu'elle entretient avec l'UEFA et qui porte sur la fourniture de 5 000 ballons. Ces ballons ont été distribués aux districts, ligues et clubs au cours de l'assemblée générale. Notons également que les conclusions des travaux vont être transmises à la FIFA.
Par Antoine BATTIONO
Le Pays du 25 juin 2007
Encadré
Seydou Diakité
"L'intérêt général doit prévaloir"
A l'issue des travaux, le président Seydou Diakité a évoqué les premiers grands chantiers de la FBF.
Seydou Diakité : "Nous allons partir vers le ministère des Sports et des Loisirs et créer les conditions d'une rencontre afin de mettre à plat les divergences pour qu'on puisse avancer. Les gens doivent comprendre qu'il n'y a pas de problème parce que notre préoccupation commune est le développement de notre football. Il y a eu beaucoup de cacophonie ces derniers jours et je pense que nous sommes des hommes capables de se surpasser, en se mettant au-dessus de certaines considérations et en faisant en sorte que l'intérêt général prévale.
Il y a ensuite les programmes de développement qui ont été initiés mais qui se réalisent dans l'ombre, comme la répartition judicieuse des ballons. Les plans de formation mis en oeuvre ont permis d'atteindre 239 diplômés qui, pendant les vacances, vont disposer de ballons pour aller dans les quartiers, villages, pour essayer de vulgariser la pratique du football. Nous sommes en train de chercher les moyens pour mettre en oeuvre les compétitions des petites catégories afin qu'elles soient effectives. Il y a eu des mises en oeuvre qui n'étaient pas adaptées, et compte tenu de la modicité des moyens, nous étions obligés d'arrêter afin de voir ce qui pouvait être fait.
On parle de refondation, je suis d'accord avec ce terme, mais cela doit tenir compte des moyens humains et financiers. Je ne pense pas que les ressources mises en oeuvre aujourd'hui puissent être remplacées par d'autres. Les joueurs que nous avons vus jusque-là sont les meilleurs qu'on puisse avoir sur l'échiquier burkinabè. Peut-être que la formation qui se mène sur le terrain va apporter des solutions mais il faut travailler à créer une certaine sérénité au sein de ce groupe et faire en sorte qu'il puisse être compétitif. Il l'était en 2003, à quelques éléments près, de même qu'aux éliminatoires de la CAN 2006. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, alors que les mêmes sont toujours là. Il y a donc quelque chose à voir.
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