Frontière Burkina/Bénin : Ce silence de plomb qui en dit pourtant long
Frontière Burkina/Bénin
Ce silence de plomb qui en dit pourtant long
L'affaire est suffisamment sérieuse pour qu'on en soit à épiloguer.
Mais que faire quand les premières autorités se murent dans un silence de cimetière?
A dire vrai, l'information ne circule guère, et la communication est des plus défaillantes dans ce qu'il convient désormais d'appeler "Affaire Frontière Burkina/Bénin".
Loin de nous l'intention de jeter l'huile sur le feu, mais les nouvelles en provenance de Koualou et de la République sœur du Bénin inquiètent plus qu'elles ne rassurent; et il y a bien lieu de se demander à quel jeu se livre la partie burkinabè :
- que la zone litigieuse, dont le Burkina Faso propose une expertise de la Cour de Justice de la Haye, soit investie par les forces de sécurité béninoises sans ménagement depuis février 2007;
- Que l'administration burkinabè ait éprouvé des difficultés à accomplir le recensement général de la population et de l'habitat entrepris en décembre dernier pour cause de tensions;
- qu'on en vienne à fermer l'école primaire du village de Niougou pour raisons de sécurité et que les autorités nationales se révèlent avares en paroles intriguent plus d'un Burkinabè.
Car, de par le passé, n'a-t-on pas vu des ministres, si ce ne sont des maires, convoquer des conférences de presse rien que pour une parcelle dealée dans un sombre quartier de la capitale ?
En tout cas, les émissaires entre Cotonou et Ouagadougou se succèdent; les messages de Yayi Boni à son homologue Blaise Compaoré aussi, mais les populations, des deux pays, liées par l'histoire et la géographie, voudraient être rassurées plutôt que d'entendre chaque fois des mots convenus.
Ce week-end, encore, c'est une mission béninoise, composée du ministre de l'Administration et du médiateur de la République, qui a été reçue au palais de Koulouba par Blaise Compaoré.
Si le contenu du message de leur mandant n'a point été divulgué, il n'en demeure pas moins que la qualité des témoins privilégiés de l'audience présidentielle autorise toute interprétation : pour la circonstance, en effet, le premier Burkinabè était entouré du médiateur du Faso Amina M. Ouédraogo, du ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Pegdwendé Clément Sawadogo, et du ministre de la Défense, Yéro Boly.
Osons seulement espérer que ce silence de plomb qui pèse au-dessus de la fameuse zone litigieuse de Koualou ne présage pas quelque chose de grave.
On en saura beaucoup plus quand, de part et d'autre, les autorités délieront leurs langues.
La Rédaction
L'Observateur Paalga du 12/03/07
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