Il ne reste plus que la mort (Hausse des prix de l’essence)
Hausse des prix de l’essence
Il ne reste plus que la mort
Alors qu’on continue de se plaindre de la cherté de la vie, voilà une autre nouvelle qui n’arrange pas les choses : l’augmentation du prix de l’essence. Cette hausse des prix des hydrocarbures, il faut le dire, n’a surpris personne, puisque, depuis quelque temps, le bruit courait qu’il y aurait un changement dans les stations-service.
Dans les gargotes et autres lieux fréquentés par les Burkinabè, on ne cessait d’en parler en attendant de voir quand cela allait effectivement intervenir. Au moment où chacun serre la ceinture pour traverser ce huitième mois, qui est de 31 jours, c’est le 11 juillet 2008, lors d’une conférence de presse présidée par le secrétaire général du ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Jean-Claude Bicaba, que la nouvelle a été rendue publique.
Chacun a pris la chose à sa façon parce qu’il est habitué à cela depuis que le prix du baril de pétrole ne cesse de grimper sur le marché international. Cette hausse, apprend-on, a, entre autres causes, l’émergence des pays en développement, comme la Chine et l’Inde, dont la demande en pétrole est en croissance, la menace qui plane sur la production iranienne, l’une des plus importantes du monde, du fait de son programme nucléaire et du courroux que cela suscite de la part de certains pays développés.
Dans les prochains jours donc, tous ceux qui se rendront dans les différentes stations de la place constateront que le super passe de 670 à 720 FCFA, le gazoil de 603 à 695 FCFA et le mélange de 665 à 715 FCFA.
On est passé par toutes sortes d’arguments pour expliquer aux consommateurs les raisons profondes d’une telle hausse. Que voulez-vous, on n’a vraiment pas le choix, puisque le directeur général de la SONABH, Hubert Yaméogo, qui était à la rencontre, a parlé de dégradation considérable de la trésorerie de la nationale des hydrocarbures ; d’où ce relèvement de prix, sans lequel la sécurité énergétique de notre pays pourrait être compromise.
Qu’elle est loin, l’époque où, avec seulement 800 FCFA, on faisait le plein de son véhicule ! Aujourd’hui, les temps ont bien changé avec cette maudite dévaluation du FCFA, qui est venue tout compliquer.
Vu que l’augmentation des prix des produits de première nécessité affecte durement les populations et pèse lourdement sur les budgets, on va encore passer des moments difficiles par suite de cette augmentation des prix du carburant.
C’est devenu d’autant plus grave que Ouagadougou est en plein chantier avec ces échangeurs par-ci, par-là et ça rajoute à la difficulté. Ceux qui ont la malchance d’habiter non loin des endroits où sont prévus des échangeurs vont souffrir encore plus.
Leur route étant désormais faite de détours avec des gymnastiques incroyables pour aller au service où dans tel ou tel lieu, il n’y a pas de doute que cela va jouer sur l’essence.
Franchement, il ne reste plus que la mort pour être tranquille quelque part. Mais, puisque nous sommes encore en vie, pour combien de temps les prix des hydrocarbures à la pompe seront-ils maintenus ? Nul ne le sait et peut-être même que dans les prochains mois, on nous annoncera une nouvelle augmentation.
A Ouagadougou, on ne peut se passer de son « char » ou de sa voiture, qu’on a acquis au prix de grands sacrifices. Mais quand ça ne va pas, il faut avoir le courage de changer de méthode pour laisser l’Etat seul avoir recours au pétrole des Occidentaux pour ses propres besoins.
La solution est simple : que chacun se rende à son lieu de travail en bicyclette. Ce ne sera pas facile au début, mais, avec le temps, on verra qu’on peut faire des économies avec ce que l’on met dans l’essence, et puis ça fait du bien parce que c’est du sport.
Il n’y a qu’à essayer sans se gêner et on verra si le gouvernement nous parlera encore d’augmentation des prix de l’essence. En tout cas, c’est le seul moyen de ne plus se répandre en lamentations sur les prix des hydrocarbures.
Justin Daboné
L’Observateur Paalga du 15 juillet 2008
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