La machine antifraude, c’est d’abord l’homme
Examens et concours
La machine antifraude, c’est d’abord l’homme
Loin de nous l’indignation facile ou l’idée de douter de la bonne foi des participants à l’atelier de deux jours pour faire le bilan des examens et concours de la session 2007. Ils ont abattu un gros boulot, et il n’est pas évident que l’auteur de cet article fasse de meilleures propositions que celles contenues dans le rapport final. Les recommandations et suggestions, remarquables, qui en sont ressorties permettront, si elles sont mises en route, de bouter un tant soit peu la fraude hors de nos frontières. Tous les aspects ont été abordés : les aspects institutionnel, organisationnel, sécuritaire, matériel et financier. Dans une ambiance des plus solennelles, la soixantaine de participants, composée de directeurs centraux, d’intendants, de régisseurs régionaux et de chefs de services rattachés au ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de
Certes, l’atelier a eu le mérite d’avoir mis l’accent sur bien d'insuffisances, mais certaines mesures prêtent à sourire tout de même : c’est le cas, quand l’atelier propose de doter l’OCECOS d’un scanner avec logiciel OCR permettant le passage direct des manuscrits à la saisie machine, d’installer des caméras de surveillance ou d’améliorer la qualité des P.-V. et des feuilles de composition et de revoir leurs formats. Alors que la meilleure machine antifraude demeure l’homme. La mesure qui consiste à revoir à la hausse les indemnités des agents de saisie, de tirage et de conditionnement des sujets, pour qu’ils revoient à la baisse leur penchant à subtiliser des sujets d’examen semble faire fi d’une constante psychologique : la malhonnêteté ne disparaît pas avec l’opulence. A notre sens, la meilleure manière de dissuader un potentiel indélicat, c’est de lui mettre dans la tête qu’il sera débusqué dans ses basses besognes et surtout, qu’il risque gros pour sa forfaiture. Ce qui n’est pas le cas dans notre pays, où la peine prévue par le Code pénal est loin d’être dissuasive. En ses articles 308 et 309, il est prévu pour le fraudeur une peine de six mois à un an d’emprisonnement. Comparaison n’est pas toujours raison, mais il suffit de prendre l’exemple de deux pays pour se rendre compte de la magnanimité de nos lois sur une pratique aussi grave. Au Tchad, la peine est d'un mois à deux ans, et en France, elle est d’un mois à trois ans.
L’autre problème, c’est l’impunité, qui a pignon sur rue. A cette évocation, nous revient toujours en mémoire le parcours de cette dame qui était le cerveau de la fraude en 2004. Jugée et condamnée en même temps que son complice, elle a été libérée par … grâce présidentielle, et plus tard décorée pour certainement mieux faire le deuil de son séjour à
Issa K. Barry
L’Observateur Paalga du 9 novembre 2007
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