Le bureau de Me Barthélemy Kéré cambriolé
Cher Wambi,
Ainsi que le veut la tradition, instituée depuis 1977 par les Nations unies, la Journée internationale de la femme a été commémorée hier 8 mars.
Je ne saurais douter de l'ambiance festive qu'il y eut à Laye, puisque c'était l'occasion pour tout homme de magnifier la femme, notre mère, notre sœur, notre épouse... N'est-elle pas l'autre moitié du ciel ?
Eh bien, cher cousin, si au plan international, le thème de la commémoration a porté cette année sur "L'impunité sur les violences faites à l'égard des femmes", au plan national, entre djandjoba et réjouissances populaires à travers villes et campagnes, on a plutôt planché sur "L'éducation et la responsabilisation des femmes".
Et elles ne se sont pas faites prier pour organiser par-ci, par-là des conférences publiques, question d'inciter la femme, rurale comme citadine, à s'impliquer davantage dans les instances de décision, telle l'Assemblée nationale ou les Conseils municipaux.
En un mot comme en mille, cher cousin, la femme a sa partition à jouer dans le processus du développement socioéconomique et de nos Etats.
C'est d'ailleurs pourquoi depuis peu, celles qui savent oser, les femmes battantes, se taillent une place de choix sur les différentes listes électorales.
La victoire n'est-elle pas au bout de l'effort ?
En tout cas, c'est dans cette fièvre que la commémoration nationale de la Journée internationale de la femme se sont déroulées dans la ville de Sya, sous l'égide du ministère de la Promotion de la femme, et sous le haut patronage de la première dame, Chantal Compaoré.
A toutes celles qui ont pu faire le déplacement à Bobo-Dioulasso ou qui ont préféré l'ambiance du village, bonne fête.
Le délai imparti par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour le dépôt des candidatures aux législatives 2007 écoulé, j'imagine ton impatience de découvrir les différentes listes.
On peut enfin, cher cousin, pousser un ouf de soulagement, car depuis cette nuit du mercredi 7 mars, on en sait beaucoup plus sur les candidats ayant reçu l'onction de leur parti pour entamer la course qui mène à l'Assemblée nationale.
D'ailleurs, dans sa livraison du jour, L'Observateur Paalga lève un coin du voile sur la question en portant à ta connaissance la liste complète des candidats du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), la première à parvenir à la rédaction du journal.
En attendant de pouvoir te livrer celles des autres partis en compétition. L'on comprend maintenant et aisément pourquoi le parti majoritaire a mis tant de temps à se dévoiler : je n'avais pas tort quand je te disais que la crainte des démissions en cascade commandait une telle prudence ;
les choses semblent se confirmer, depuis que certains prétendants et pas des moindres ont été éjectés. Je te citerai, entre autres, Pierre Tapsoba, Moussa Boly et Marc Yao, tous de l'ancienne Convention nationale des patriotes progressistes (CNPP).
L'observateur de la scène politique dira... "tant pis pour eux, ils étaient prévenus".
Hélas, cher cousin, je constate avec toi qu'avec cette éjection magistrale, nous assistons à la troisième mort de la CNPP ;
la première a été consécutive à cette scission survenue après le retour d'exil du Pr Joseph Ki-Zerbo ; la seconde mort est intervenue à travers cette fusion qui donna naissance au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
Et, enfin, cette mise à l'écart sans ménagement des derniers porte-flambeau de cette CNPP qui ébranla l'Organisation pour la démocratie populaire/Mouvement du travail (ODP/MT) après la rectification d'octobre 87.
Mais une troisième mort pour mieux ressusciter ?
Difficile d'y répondre.
Toutefois, des rumeurs persistantes m'annoncent la démission imminente de ces anciens cadres CNPP du CDP.
Et ils ne sont pas les seuls frustrés à quitter le navire à la veille du scrutin législatif.
Car, au moment même où je traçais ces lignes, je recevais une lettre de démission du Dr Couldiati Jean, militant CDP de la Tapoa, adressée au président du bureau politique national du CDP, sans toutefois me préciser son point de chute.
Et voici ce qu'il dit en substance :
"Monsieur le président, après quinze (15) ans de bons et loyaux services, caractérisés par un militantisme actif, une abnégation et un don de soi pour la défense des idéaux et les victoires du parti, je viens humblement et, avec tout le respect qui est dû à votre rang et à votre personnalité, vous présenter ma démission du parti que vous dirigez, pour compter de ce jour sept (07) mars 2007".
No comment !
Pour sûr, cher cousin, les ponts semblent coupés entre le CDP et nombre de ces militants depuis la constitution des listes ; ce qui n'est pas pour déplaire à l'opposition.
Cher Wambi, dans ma lettre du vendredi 16 au dimanche 18 février 2007, je t'informais de la cour assidue faite à l'ex-maire de Ouahigouya Issa Joseph Diallo par un mouvement de citoyens aussi bien dans le Yatenga que dans la capitale, Ouagadougou, pour qu'il présente sa candidature aux prochaines législatives. La question que je m'étais posée était de savoir à partir de quelle liste l'ancien bourgmestre allait signer son come-back politique, vu que celui-ci n'avait pas été sélectionné dans l'équipe type du CDP, parti auquel M. Diallo est resté fidèle jusque-là.
Eh bien ! Sache que c'est à dos d'éléphant que celui que d'aucuns comparent à Simon Compaoré, pour son attachement au développement de la commune de Ouahigouya, a décidé d'aller à la conquête de l'électorat dans la province du Yatenga. L'ADF/RDA, qui l'a longtemps regardé avec des yeux de Chimène, lui a grandement ouvert les bras en le positionnant deuxième sur sa liste du Yatenga, après Sidiki Belem, député à l'Assemblée nationale.
Je reste sur la scène politique pour te conter le coup bas joué par un député de l'opposition conviviale pendant la confection des listes.
Ledit député, conscient que ses chances sont minimes d'être en bonne position, a dû s'infiltrer dans le bureau de son président afin de soutirer les dossiers de ses principaux rivaux.
Surpris par la secrétaire, notre honorable député prétexta procéder à une simple modification. Erreur !
C'était pour disparaître avec les dossiers de ses camarades de parti jusqu'à l'expiration du délai de dépôt.
Ce n'est certainement pas le dernier coup, cher cousin, sachant que les politiciens ont la rancune tenace.
En attendant, dans le Zoundwéogo, c'est en masse que des militants de l'UNDD du département de Béré seraient en train de migrer vers le CDP.
Rien n'est donc joué d'avance dans cette province où tout pronostic est risqué.
Cher cousin, s'il est un monde où les conflits ne peuvent jamais manquer, c'est celui du travail et cela, pour plusieurs raison : entre autres, l'insatisfaction de l'employeur face aux résultats de l'employé, celle du dernier cité face à l'enveloppe qui lui est remise en fin de mois, etc.
Généralement, on réussit à trouver un juste milieu. Mais si tel n'est pas le cas, bonjour les conflits et rendez-vous devant les tribunaux. Le cas dont j'ai eu écho est une parfaite illustration de la situation que vivent de nombreux employés du secteur privé de notre pays : en décembre 2005, prétextant une pléthore de ses effectifs, une société de téléphonie procède à une compression de personnel, en considérant des employés dont certains avaient plusieurs années de présence dans la maison, comme agents temporaires ou contractuels, c'est selon. Se sentant lésés, ceux-ci montent au créneau et exigent que justice leur soit rendue, c'est-à-dire qu'ils soient indemnisés comme travailleurs permanents, ayant vu leur contrat de travail renouvelé à plusieurs reprises au sein de l'entreprise et de façon continue.
Verdict : leur plainte est légitimée et la justice vient de reconnaître leur droit d'être indemnisés. Mais, car il y a un "mais", le montant préconisé correspond à peine à un trimestre de salaires alors qu'eux, ils l'évaluaient à cinq fois plus, au regard de la violation des textes qui a entouré leur licenciement. Car à peine avaient-ils été jetés dans la rue que ladite société procédait à l'embauche d'un personnel plus important dont un grand nombre dans les postes laissés vacants par les licenciés. En attendant de taper aux portes de maisons "concurrentes", les plaignants, sur conseil de leur avocat, ont promis d'interjeter appel. Mais dans tout ça, n'aurait-il pas été plus indiqué pour l'employeur de trouver avec eux une solution à l'amiable ?
Car, qu'on se le dise, à force d'être traîné devant les tribunaux, on finit par perdre un peu de son image...
Tu me demandais, cher cousin, des nouvelles de l'Intendant militaire Mamadou Sanfo ?
Eh bien, je me suis laissé dire qu'il avait été admis dans un hôpital français, il n'y a pas si longtemps. Les mêmes sources m'assurent que depuis, il a recouvré la santé et aurait même quitté l'hôpital.
Son retour au Faso serait annoncé pour ces jours-ci. Bon retour à lui parmi nous, et qu'il jouisse d'une santé de fer !
Maintenant donc, cher cousin, voyons ensemble le menu du Carnet secret de Tipoko l'Intrigante.
Que cherchaient ces visiteurs d'un autre genre dans le bureau du Bâtonnier Barthélemy Kéré, en cette nuit du 7 au 8 mars 2007 ?
C'est pendant que Me Kéré, commissaire à la CENI, passait toute la nuit avec ses collègues dans le cadre de la réception des dossiers des partis politiques en lice pour les prochaines législatives que des personnages particuliers ont visité son cabinet.
S'étant rendu immédiatement sur les lieux, il constatera que les fameux visiteurs ont emporté des gadgets publicitaires, laissant des objets de valeur (ordinateurs et téléphones portables, clés USB neuves, stylos de grande valeur...).
Ce qui intrigue plus d'un observateur et suscite de nombreuses interrogations.
Que cherchaient-ils exactement quand on sait que dans un cabinet d'avocats, des pièces confidentielles ne manquent pas ?
On a des raisons de s'interroger, surtout que les bureaux des agents d'appui ont été épargnés. Seuls ont été passés au crible le bureau du Bâtonnier et celui de ses proches collaborateurs.
Ils seront nombreux ce week-end au Juvénat Saint-Joseph de Saaba, les anciens juvenistes, à l'invitation de la communauté des Frères, de l'équipe des formateurs et de l'association des parents des jeunes appelés.
Ils ont choisi les samedi 10 et dimanche 11 mais pour réfléchir sur l'avenir du Juvénat Saint-Joseph de Saaba.
Autour du parrain, Paul Sondo, commissaire central de la ville de Ouagadougou et ancien juveniste, ils axeront leurs échanges sur l'épanouissement vocationnel et éducatif des jeunes ; l'autoprise en charge du Juvénat.
Alors François, Jean-de-Dieu, Armand... vous y êtes attendus. Début des travaux : samedi 10 mars à 9h00.
L'AS Fonctionnaires de Bobo-Dioulasso va mal. Depuis le début de cette saison 2006-2007, l'ambiance au sein du club reste des plus délétères avec ses interminables querelles de clocher qui sont en train d'entraîner l'équipe au bord du gouffre. Outre les résultats des plus calamiteux avec sa récente déculottée lundi dernier face à l'ASFA Yennenga (4-0), le divorce semble aujourd'hui consommé entre le comité directeur et le Conseil d'administration, que préside Salif Yaméogo des Hôtels Relax. Ce dernier, au dire de nombreux supporters, serait à l'origine des malheurs de l'équipe pour son refus catégorique de respecter les engagements qu'il aurait pris lors de sa prise de fonction. A cela il faut ajouter le pied-de-nez fait à l'équipe par ce prétendu mécène venu d'Europe et qui s'était, lui aussi, engagé à prendre en charge la vie du club.
Mais tout cela n'était que du bluff pour celui-là même qui avait exigé les pleins pouvoirs à la signature du contrat de partenariat pour délier les cordons de la bourse. Conséquences : l'espoir suscité par ce partenariat a fondu comme du beurre au soleil, et l'équipe se trouve aujourd'hui abandonnée à elle-même sans la moindre ressource. Le président du comité directeur, Basile Paré, serait à bout de souffle et aurait déposé sa démission auprès de qui de droit. Le moins que l'on puisse dire, c'est que des rumeurs de plus en plus persistantes dans les milieux sportifs à Bobo font état du départ du président du comité directeur de l'ASFB, monsieur Basile Paré. Vrai ou faux ? On le saura dans les jours à venir, d'autant plus que l'information n'a été ni confirmée ni infirmée par l'intéressé.
Après la semaine du cinéma africain, qui se tient actuellement à Bobo-Dioulasso, la ville de Sya va vibrer les 24 et 25 mars 2007 au rythme du Festival de la musique nomade, parrainé par Sékou Bâ, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. Outre la soirée, qui sera animée par des troupes traditionnelles nomades et des vedettes de la musique moderne telles que Charly Sidibé et Salambo, ce qui retient l’attention, c’est la Conférence publique sur le thème «Transhumance et éducation», conjointement animée par le Dr Boubacar Ly, fondateur de l’Ecole de la sagesse, et le Dr Issa Diallo, chercheur au CNRST, qui ne sont plus à présenter. En tout cas, bravo aux organisateurs, qui veulent toucher du doigt l’un des maux qui entravent le développement de notre pays, à savoir le faible taux de scolarisation.
Comme annoncé la semaine dernière, on a procédé, le 3 mars dernier, à l’intronisation du chef de Bango, l’un des plus anciens villages du département de Kongoussi, la capitale de la province du Bam. Albert Patoin Ouédraogo, c’est le nom à l’état civil du nouvel occupant du trône. Professeur titulaire de biologie animale, option entomologie, à la retraite, il répond dorénavant au nom de Bang-Naaba Kougri. Vous lirez le compte-rendu de cette cérémonie, dans notre livraison du lundi 12 mars prochain.
Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé
Source, Une Lettre Pour Laye in, L’Observateur Paalga du 9 mars 2007
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