Le Coq payé en monnaie de singe
Attentat contre des Français en Arabie Saoudite
Le Coq payé en monnaie de singe
Sale temps pour les Français établis à l’étranger, eux qui viennent de perdre, en l’espace de 48 heures, sept des leurs. Le bal macabre a été ouvert en Arabie Saoudite où, lundi dernier, quatre Gaulois ont été tués par un groupe de cagoulés.
L’onde de choc de ces tueries était toujours vivace quand, le lendemain, une autre triste nouvelle tomba, du Brésil cette fois-ci, où trois Français ont été sauvagement assassinés à coups de couteau. Ce dernier cas a eu les allures d'un règlement de comptes ou de crimes crapuleux.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces événements viennent semer le doute et la peur dans l’esprit des compatriotes de Jacques Chirac, partis chercher leur pitance hors de l’Hexagone.
La psychose qui s’est installée au sein de cette communauté est d’autant plus grande et plus justifiée que ces drames se sont produits en un court laps de temps, surtout quand on sait que les Français semblaient se la couler plus douce que les autres Occidentaux dans un monde troublé, notamment au Proche-Orient, où il ne fait pas souvent bon être Européen.
Ces tueries, surtout celles qui ont eu lieu en Arabie Saoudite, nous laissent perplexe, et l’on peut penser, avec juste raison, que les Coqs gaulois semblent être bien payés en monnaie de singe : et pour cause, le locataire de l’Elysée, qui passe pour être l’ami des Africains, n'est pas moins celui des Arabes.
Paris, on s'en souvient, avait fait preuve d'une véritable débauche d’énergie et de moyens pour convaincre Washington et Londres de l’inopportunité de l’opération "Liberté immuable" en Irak ; la diplomatie française avait aussi été déployée en direction des pays arabes pour qu’ils usent de leur influence sur Bagdad afin qu’il fasse amende honorable et évite ainsi une autre guerre du Golf - la première, déclenchée en août 1997, avait, on s'en souvient amèrement encore, été durement ressentie par une bonne partie du monde.
Mais même si les gesticulations et la diplomatie souterraine de Chirac pour éviter la guerre en Irak n'ont nullement été couronnées de succès, le reste du monde, notamment arabe n’oubliera pas de sitôt qu'il n’a pas hésité, un seul instant, à s’opposer très frontalement à George Bush sur ce dossier.
La suite, on la connaît, aucun soldat de la Gaule n’a été envoyé sur le champs de bataille en Irak ; une attitude saluée à travers le monde par tous ceux qui étaient mobilisés contre cette guerre injuste, injustifiée et surtout absurde.
Cet engagement de Paris aux côtés des pays arabes a été, une fois de plus, démontré lors de la guerre du Liban en juillet-août 2006.
Jacques Chirac a non seulement consenti à dégager de fortes sommes d’argent pour aider à la reconstruction du pays du Cèdre, mais il a aussi et surtout envoyé des troupes et d’importants moyens logistiques et militaires pour contribuer à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) ; une force créée pour assurer le respect du cessez-le-feu entre Tshaal et le Hezbollah.
Pour toutes ces raisons, on était en droit de penser que les ressortissants de la Gaule ne devaient pas être les premières cibles d’attentats au Proche-Orient. C’est pourquoi la mort des quatre Coqs non seulement étonne plus d’un observateur de la scène politique internationale, mais surtout semble inacceptable et difficilement compréhensible.
C'eût été des Occidentaux originaires de pays engagés en Irak tels les USA, la Grande-Bretagne, etc., qu'on aurait compris les évidentes raisons de cette levée de boucliers des révoltés arabes. Mais faire ça à l'Hexagone nous laisse bien pantois. Cependant cet attentat doit être condamnée avec la dernière énergie.
Le vice-président américain, Dick Cheney, a lui aussi été visé dans une attaque mardi dernier sur la base de Bagram, non loin de Kaboul en Afghanistan. Mais pour qui connaît les relations exécrables entre les tenants du pouvoir au pays de l'Oncle Sam et les grands barbus afghans, cet attentat était presque prévisible.
Evidemment, il était difficile, voire impossible pour le kamikaze de toucher sa cible. Mais c’est tout comme un coup de semonce que les taliban ont donné comme pour dire : «Nos services de renseignements sont efficaces, nous savons que Dick Cheney a passé la nuit au camp, et nous pouvons même viser dans nos frappes un responsable américain de haut rang».
Ce message est-il passé ? Difficile d’y répondre. Mais nous serons situés au cours des jours et mois à venir. En effet, on verra si les responsables à Washington vont se hasarder à prendre plus de risques en continuant leurs visites surprises sur les bases GI’S à l’étranger, notamment en Irak et en Afghanistan.
En attendant, la mort des quatre Français en Arabie Saoudite doit interpeller la France et surtout ses ressortissants établis à l’étranger à plus de prudence. Car un drame est vite arrivé.
Voilà qui est dit et qui devrait pousser le prochain locataire de l'Elysée à une réflexion prioritaire sur la sécurité de ses ressortissants hors de l'Hexagone. Mais cela suppose qu'on définisse, d'abord, une politique internationale qui ne souffre d'aucune ambiguïté. Ce qui reste le ventre mou de la douce France.
San Evariste Barro
A découvrir aussi
- Résolution de la crise ivoirienne : La TNB au secours de Blaise
- Encombrement de Yalgado : Il faut que les choses changent !
- Simone aussi ! (Crise ivoirienne )
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1021 autres membres