Le gouvernement surpris des motifs de la grève de 72h du SYNTSHA
Grève de 72h du SYNTSHA
Le gouvernement surpris des motifs
Le dialogue va-t-il permettre d'éviter la grève annoncée par le syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du 25 au 27 juin prochain? En tout cas l'espoir était permis à la fin de la première séance de négociation tenue le 20 juin dernier. Normalement le syndicat qui a écouté les propositions du gouvernement devrait régir ces jours-ci et de cette réaction dépend la suite à donner à la grève.
Le 20 juin, le ministre de la santé, celui des ressources animales et le ministre du travail et de la sécurité sociale ont rencontré les responsables du SYNTSHA pour leur faire part de la réponse du gouvernement à leur plate-forme revendicative en 26 points.
Du côté du gouvernement, il s'agissait de recueillir la réponse du syndicat, voire la levée du préavis de grève au vu de ses réponses. Cette attente n'a pu être comblée. Du côté du gouvernement , l'on se dit satisfait de pouvoir poursuivre les discussions jusqu'à la veille du préavis, histoire de jouer la carte du dialogue à fond pour éviter la grève. Sur le fond, le gouvernement a répondu point par point aux revendications du syndicat. Selon Alain Yoda, ministre de la santé : "il y a des points qui ont été déjà examinés par le gouvernement. Les réponses sont claires". Il reconnaît que certains points restent en suspens et ont besoin de temps pour trouver une solution, notamment les questions indemnitaires qui touchent l'ensemble des fonctionnaires. Dans tous les cas, le ministre a déclaré que " toutes les propositions ont été faites en fonction des moyens du gouvernement". Il estime que beaucoup de choses ont été déjà faites au niveau de l'amélioration des conditions de travail, de la carrière des agents et des indemnités servies.
Raphaël Nanema, secrétaire général du SYNTHSA a déclaré à la fin des discussions qu'il n'y a pas eu véritablement de négociation. "C'est plutôt des questions de procédures" selon lui et regrette d'avoir reçu tardivement la réponse du gouvernement . Ils auraient reçu la réponse le jour même de la rencontre et n'auraient pas eu le temps de mieux se concerter. Pourtant, ajoute-t-il, le syndicat aurait aimé discuter les réponses du gouvernement. Le vendredi 30 juin, il n'était pas question pour le syndicat de lever son préavis de grève. Cependant, le secrétaire général du Syntsha a réitéré la volonté des travailleurs de poursuivre les négociations avec le gouvernement.
Raphaël Nanema, secrétaire général du SYNTSHA
Le Pays du 24 juin 2008
Encadré
A quoi ont servi les discussions précédentes ?
C'est le 27 mai dernier que le SYNTSHA a notifié au président du Faso un préavis de grève de 72 heures à compter du 21 juin 2008 pour exiger la satisfaction de sa plate-forme revendicative. La réponse du gouvernement est datée du 19 juin 2008. Les syndicalistes déclarent l'avoir reçue le 20 juin 2008. Dans sa réponse, le gouvernement dit recevoir avec surprise un tel préavis d'autant que le 12 mars 2008 la dernière rencontre entre certains ministères et le syndicat avait déjà abordé certaines questions. Le gouvernement s'est dit donc surpris de la teneur du préavis qui ne reflète pas, selon lui, les résultats des précédentes rencontres. Dans sa réponse donc, le gouvernement rappelle les solutions proposées aux points de revendications qui, à ses yeux, seraient des avancées certaines dans l'amélioration des conditions de vie et de travail des personnels de la santé humaine et animale.
Les revendications du syndicat recouvrent les conditions de travail (dotation en équipement et protection des agents), la carrière des agents (concours professionnels de reclassement, reclassement des techniciens supérieurs...), les indemnités (garde, logement..). Enfin, il y a la question des droits démocratiques et sociaux. Ils sont relatifs à la présence du syndicat dans les commissions d'attribution et de contrôle des marchés publics et la représentation des travailleurs dans le conseil d'administration.
Par Abdoulaye TAO
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