Le rêve américain d'un président français
Sarkozy aux USA
Le rêve américain d'un président français
Le président français au pays de l'oncle Sam. Cette visite n'est pas la première, car il y a déjà effectué un séjour privé pour décompresser juste après son élection. Cette fois, la visite est officielle. Il a été reçu solennellement par George W. Bush et s'est adressé au congrès qui, debout, l'a longuement ovationné. Nicolas Sarkozy concrétise ainsi son rêve d'être l'ami des Etats-Unis. De fait, il n'a jamais caché son penchant pour ce pays. Et l'Amérique de Bush le lui a bien rendu dès que l'occasion s'est présentée.
Sarkozy traduit ainsi sa fascination pour le modèle américain. Deux séjours en six mois de présidence. L'idylle est trop rapide. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'axe Washington-Paris se porte comme un charme. Du moins pour Sarkozy. Mais, il est à craindre que dans cette politique-spectacle que nous livre le président français, l'émotion ne prime sur la raison. La prudence aurait recommandé que Sarkozy fût moins exubérant, d'autant que Bush est en fin de mandat et que rien ne garantit que son parti remportera la prochaine élection présidentielle. C'est en cela que les "mammours", entre Bush et Sarkozy ont de quoi surprendre.
En six mois, le nouveau locataire de l'Elysée a balayé du revers de la main la politique américaine de son prédécesseur, Jacques Chirac. Les Gaullistes qui ont développé une sorte d'autonomie de pensée et d'action vis-à-vis des Américains ont dû perdre leur latin quand Bush, en parlant de Sarkozy, a déclaré : "Voilà le genre d'homme à qui j'aime avoir affaire". Un tel compliment signerait-il une nouvelle alliance entre les deux hommes, l'un, un va-t-en-guerre mal aimé chez lui et à l'étranger, et l'autre, un dirigeant trop pressé d'entrer dans l'Histoire par des actions d'éclat ?
Pour quelqu'un qui entend décomplexer les Français dans leurs relations avec l'étranger, l'attitude de Sarkozy pourrait plutôt cacher un certain complexe. Qu'un petit pays soit si admiratif des Etats-Unis est compréhensible. Mais pour un grand pays comme
Que Sarkozy aime l'Amérique ne saurait lui être opposable. Mais qu'il jette
La grandeur de
Dans cette opération,
Connaissant le poids des milieux d'affaires sur la politique de la droite, ce show sarkozien ne relève-t-il pas simplement d'une banale opération de marketing ?
De toute façon, le mode opératoire de Sarkozy pose problème. Et il n'est pas exclu que dans son propre camp, on lui rappelle que show médiatique et diplomatie ne vont pas toujours de pair.
Le pays du 9 novembre 2007
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