L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Les journalistes ne veulent plus aller en prison

Dépénalisation des délits de presse

Les journalistes ne veulent plus aller en prison

 

Les journalistes de l’Afrique de l’Ouest sont à pied d'œuvre pour obtenir la dépénalisation des délits de presse. Dans ce cadre, ils sont réunis en séminaire pour harmoniser leurs vues sur la question avant d’entamer un plaidoyer pour avoir gain de cause. Cette rencontre internationale de trois jours a débuté, le 27 février 2008 à Ouagadougou, à l’initiative du Centre national de presse Norbert-Zongo.

 

Malheureusement, les journalistes sont encore victimes de violations et d’emprisonnements répétés dans le cadre de l’exercice de leur métier sous nos contrées.Une situation à laquelle les professionnels des médias, dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),  entendent mettre fin dans les meilleurs délais. Dans cet espace sous-régional, la situation n’est pas du tout reluisante, car sur la quinzaine de pays que compte l'organisation, seulement le Togo et le Ghana ont effectivement procédé à une dépénalisation des délits de presse. Les journalistes des autres pays veulent donc faire du lobbying auprès des autorités et des législateurs pour obtenir le même régime juridique de presse en cas de commission d’un délit à l’occasion de la pratique de leur métier. Une revendication légitime que le Centre national de presse Norbert-Zongo (CNP-NZ) du Burkina soutient à fond. C’est la raison de cette rencontre internationale qui se tient à Ouagadougou et à laquelle prennent part de nombreux journalistes venus de la Mauritanie et des pays de la CEDEAO.

Durant trois jours, journalistes, juristes et acteurs de la société civile vont se concerter, débattre de la dépénalisation et ébaucher un document de plaidoyer. Deux sous-thèmes sont au menu de leurs travaux : la dépénalisation des délits de presse en Afrique de l’Ouest : pourquoi et comment ?, et la dépénalisation des délits de presse face à la responsabilité sociale du journaliste.

A l’ouverture des travaux, Chériff Sy, président du comité de pilotage du CNP-NZ, a précisé que son centre a initié ce séminaire dans «le souci de défendre la liberté d’expression et de presse en vue d’ancrer et d’approfondir la démocratie dans l’espace CEDEAO et en Mauritanie». Pour cet orateur, «le journalisme constitue l’un des rares domaines d’activités où une faute professionnelle est susceptible d’être sanctionnée par un emprisonnement». Chériff Sy a expliqué qu’il ne s’agit pas là de demander une impunité pour les journalistes, mais de toute évidence, «il est injuste de sanctionner des manquement à l’éthique et à la déontologie comme étant de gravissimes atteintes à l’ordre social».

C’est le président du Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina, Luc Adolphe Tiao, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la rencontre. Il s’est dit en phase avec cette aspiration et revendication légitime des journalistes. C’est la raison pour laquelle il a promis de défendre et de promouvoir cette attente des professionnels des médias auprès des autorités et dans toutes les instances où il aura droit à une tribune. Mais en échange, le président du CSC a exhorté les journalistes à se former, à faire preuve de professionnalisme pour montrer qu’ils sont suffisamment responsables et conscients de la responsabilité sociale qui est la leur.

Les travaux de ce séminaire prennent fin demain et nul doute que Ouagadougou sera une étape importante dans cette quête de la dépénalisation des délits de presse.

 

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga du 28 février 2008



28/02/2008
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