L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Les sept bagnoles du président Traoré

Conseil constitutionnel

Les sept bagnoles du président Traoré

 

Les travailleurs du Conseil constitutionnel qui triment depuis 2002 avec des salaires bruts sans la moindre indemnité souhaiteraient qu’en l’absence des textes régissant les travailleurs de cette institution, ils soient au moins alignés sur les traitements salariaux des autres institutions républicaines comme par exemple ceux du Conseil d’Etat.

 

Et puis, c’est sur quel texte le président se base pour servir le carburant aux membres du Conseil constitutionnel et pourquoi pas le reste des travailleurs ? Il nous est revenu que le président Traoré s’est fait affecter à lui seul sept véhicules dont un à son épouse qui pourtant ne travaille pas au Conseil constitutionnel.

 

C’est sur la base de quel texte ? L’épouse du président Traoré qui travaille à la présidence du Faso a droit à 50.000F de carburant toutes les deux semaines au Conseil Constitutionnel. C’est encore sur la base de quel texte ? Pourtant ceux qui travaillent au Conseil n’ont droit à rien.

 

Qu’est-ce qui peut arriver si le président décide de servir des indemnités ou du carburant aux travailleurs du Conseil constitutionnel ? Rien. Puisqu’il a pris des mesures sans textes qui fonctionnent depuis 2002 sans être remises en cause.

 

En fait, il faut comprendre une chose ; c’est de façon délibérée que le président Traoré a mis en place cette forme de gestion dans la maison. Puisque le flou artistique savamment orchestré ne profite qu’à lui seul.

 

Achat ou location de téléphones satellitaires ?

 

Lors des récentes élections, le président Traoré a signé un contrat avec Pacific Hôtel qui s’est occupé de la restauration des travailleurs. Jusqu’à présent, ce contrat est abondamment commenté dans la maison.

 

On parlé d’une quarantaine de millions et les repas qui étaient servis n’étaient pas du goût de tout le monde. Des téléphones portables ont été achetés pour les travailleurs ; finalement on ne sait pas où ils sont passés. Il en est de même des téléphones satellitaires au nombre de 13 qui avaient été achetés chez un certain Bob Koné de Morincos.

 

Ces téléphones devaient être distribués dans les 13 régions et devaient faciliter les communications entre les membres du Conseil qui devaient se déployer et ceux qui sont restés à Ouagadougou. Il semble que finalement ceux qui devaient les utiliser n’ont pas pu les manipuler et sont revenus les remettre au Conseil.

 

Toujours est-il que ces appareils auraient disparu depuis la fin de l’élection présidentielle. Ce qui fait dire à certains travailleurs qu’il ne s’est peut-être pas agi d’achat mais plutôt de location.

 

Récemment, le président Traoré a envoyé son DAAF en France pour acheter trois robes de magistrats alors qu’en la matière au Burkina nos couturiers sont quand même compétents pour coudre de telles tenues.

 

Beaucoup de gens s’interrogent sur l’opportunité réelle d’une telle dépense surtout qu’il a fallu payer un billet d’avion et s’occuper de l’hébergement du DAAF pendant sa période de séjour rien que pour acheter trois robes de magistrat. Dans un pays comme le notre qui vit de l’aide extérieure, peut-on se permettre de telles extravagances ?

 

Le marché de réhabilitation du siège

 

Pour revenir maintenant sur cette affaire du marché de réhabilitation du siège du Conseil Constitutionnel qui est actuellement pendante en justice et qui a fait récemment la une de certains journaux de la place, il faut signaler que dès que l’entrepreneur a démarré les travaux, il s’est rendu compte que les études du sol n’avaient pas été effectuées.

 

Pour quelqu’un qui ne tenait pas à bâcler les travaux, il savait qu’il ne pouvait pas commencer les travaux sans ces études préalables. Les travaux supplémentaires ont donc coûté à l’entreprise une trentaine de millions que le Conseil Constitutionnel refuse de payer ; ce qui a amené les deux parties à comparaître devant la Commission de règlement amiable des litiges (CRAL) ministère des Finances et du budget.

 

lors de la séance de conciliation du 06 juin 2006 de cette commission, les discussions avaient abouti à l’arrêt d’accord parties d’un montant des travaux supplémentaires et au principe de relevé contradictoire des travaux supplémentaires non encore inclus en vue du désintéressement de l’entreprise par des voies procédurières réglementaires appropriées.

 

La CRAL avait réussi à rapprocher les positions des différentes parties et à prendre acte d’une conciliation entre elles. Mais près de six mois plus tard, le comportement du Conseil Constitutionnel vis-à-vis de la décision du 06 juin 2006 figea de nouveau les positions et aggrava les dommages et préjudices de l’entreprise pour aboutir définitivement à un constat de non conciliation par la CRAL en date du 26 décembre 2006.

 

Comme quoi les marchés de construction doivent être confiés à des maîtres d’ouvrages délégués. Ni la parfaite et totale indépendance de l’institution dirigée par M. Drissa Traoré, ni les honorables devoirs de dignité, de loyauté que lui confère et impose la noblesse de sa mission et le degré de ses hautes fonctions n’ont pu chatouiller l’orgueil de notre auguste Conseil qui, cependant a eu la chance et l’occasion de se réhabiliter, lui qui a reconnu avoir commis des erreurs dans l’étude et le suivi du marché des travaux en question.

 

 Actuellement, l’entrepreneur est dans un désarroi total ses comptes étant bloqués dans ses banques. N’eût été l’action judiciaire en cours, on aurait procédé à un dépôt de bilan d’une entreprise de construction qui a exécuté des travaux à travers le Burkina sans avoir connu le moindre problème. Il a fallu ce marché de réhabilitation du siège du Conseil Constitutionnel pour qu’elle connaisse des difficultés jamais rencontrées.

 

Michel Zoungrana

Sources l’hebdomadaire burkinabè L’Indépendant

 



01/03/2007
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