Miss Burkina n'ira pas à Rio
Une lettre pour Laye du 31/08/2007
Cher Wambi,
Eh bien, les Ouagalais ont les pieds dans l'eau, pris en otage qu'ils sont par des pluies diluviennes qui, depuis une semaine, s'invitent à toutes les heures.
C'est, en tout cas, du jamais vu depuis des décennies dans la capitale burkinabè, où l'aérogare même fut noyée dans la nuit du dimanche au lundi.
En cette seule nuit, en effet, il est tombé sur Ouagadougou-aéro 116,7 mm d'eau.
Et, à en croire les techniciens de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne (ASECNA), il faut remonter dans l'histoire pour voir de telles précipitations, bien que Bama ait fait l'exception cette année en enregistrant quelque 160 mm d'eau en un jour.
A preuve, cher cousin, dans les archives du service Exploitation de la météorologie, on retrouve, comme relevés pluviométriques à Ouagadougou-aéro : 120,5 mm d'eau tombée le 28 mai 1953; 109,7 mm le 25 septembre 1957; 102,7 mm le 02 août 1969 et 105 mm le 20 mai 1991.
Ce petit rappel historique pour te dire, cher Wambi, que cette semaine, la capitale, à l'instar d'autres contrées, a été mise à rude épreuve, comme en témoignent les statistiques du jeudi 23 au mercredi 29 août :
Dori= 33,5 mm; Ouahigouya= 65,8 mm; Ouagadougou-aéro= 133,5 mm; Ouagadougou-Somgandé= 87 mm; Dédougou= 45,3 mm; Fada-N'Gourma= 90,6 mm; Bobo-Dioulasso= 12,4 mm; Boromo= 118,7 mm; Pô=125 mm; Gaoua= 27,7 mm; Bogandé= 52,0 mm.
Vois-tu, cher cousin, il y a vraiment de quoi se poser des questions sur l'issue de la campagne agricole, dont on se souviendra qu'elle a démarré avec un retard considérable.
Et tiens-toi bien, les humains ne sont pas les seuls à s'en inquiéter, à en juger par les caïmans qui, délogés par les torrents, commencent à violer nos concessions.
Si le 27 août, c'est l'un de ces sauriens qui semblait répondre à une convocation au commissariat de police de l'arrondissement de Nongr-Mâassom, le 19 août auparavant, c'est une fillette de deux ans qui en a fait les frais dans le Nahouri, où elle a eu le bras arraché par une de ces bêtes lors de la traversée d'un marigot en compagnie de sa grand-mère.
Vu la pléthore de ces reptiles sous nos cieux et l'immunité dont ils jouissent, une mesure salvatrice s'impose, mais laquelle ? Agents des eaux et forêts, à vous le dernier mot.
Cher Wambi, dans ma dernière lettre déjà, je t'annonçais l'imminence du procès des présumés fraudeurs aux concours directs de la Fonction publique, session 2007.
Bien sûr, neuf suspects sérieux méditent actuellement à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), mais je me suis laissé dire que si nous en sommes toujours à attendre, c'est parce que les juges veulent revisiter tout le dossier, et entendre naturellement toutes les parties prenantes à l'affaire, à commencer par le sommet.
Et si j'en crois certaines sources, une enquête du parquet a été diligentée le mardi 28 août dernier, au cours de laquelle de hauts responsables, non seulement des ministères chargés des Enseignements et de la Fonction publique, mais aussi de la Gendarmerie et de la Police, ont été longuement questionnés.
Mais qu'en est-il sorti réellement, je ne saurais y répondre avant le grand jour.
Sachons patience garder donc !
Ces dernières années, cher cousin, le secteur industriel burkinabè a longtemps été ébranlé par cette guerre des acteurs des métaux, dont une aile s'était élevée contre une certaine fatwa qui faisait la part belle à son vis-à-vis.
Si je m'en tiens à la note d'information adressée aux membres du Groupement professionnel des industriels (GPI) et qui suit, la hache de guerre semble enterrée.
En clair, cher cousin, désormais les tôles de toutes les épaisseurs sans exception, de 0,14 mm et au-delà, peuvent être commercialisées au Burkina Faso, comme ce serait d'ailleurs le cas dans les autres pays de la sous-région ouest-africaine.
Je ne t'en dirais pas plus, lis plutôt :
"Aux membres du GPI
Le jeudi 23 août 2007, les industriels du secteur de la transformation des métaux ont rencontré l'Inspection générale des affaires économiques (IGAE) dans les locaux de l'Inspection. Etaient présents les industriels suivants: Nana Industries; Hage Industries; SITAB; PROFEL; CBTM. Aux côtés de l'inspecteur général, il y avait le directeur de la Métrologie. Le GPI était représenté par monsieur Tiemtoré Ousmane, secrétaire permanent.
La rencontre a porté sur les normes de production des tôles au Burkina Faso.
Après les mots de bienvenue, l'inspecteur général a porté à la connaissance des industriels que le ministre du Commerce, de la Promotion de l'entreprise et de l'Artisanat l'a instruit pour porter en urgence à leur connaissance que les dispositions portant limitation des épaisseurs des tôles fabriquées et commercialisées au Burkina Faso sont suspendues.
Il a cependant précisé que les autres dispositions restent toujours d'application notamment le marquage et l'identification du fabriquant sur le produit.
Les industriels présents ont dit avoir pris bonne note et ont posé quelques questions d'éclaircissement. Ils ont insisté sur la nécessité de faire les contrôles pour éviter la fraude.
L'inspecteur a rassuré les industriels sur cet aspect, et à son tour, a demandé au GPI de faire également de son côté la sensibilisation.
Avant de lever la séance, l'inspecteur a remercié les industriels pour leur présence."
Ouagadougou, le 27 août 2007
Le secrétaire permanent du GPI
Tiemtoré Ousmane
Enfin ! Il ne reste qu'à saluer l'esprit d'apaisement et de justice qui a certainement guidé la prise d'une telle mesure, et à espérer des autorités en charge du Commerce et de la Promotion de l'entreprise qu'elles persévèrent sur cette voie, en stimulant la concurrence.
Ce ne sont pas les consommateurs, en tout cas, qui s'en plaindront, loin de là.
Et puisque nous y sommes, cher cousin, face à la flambée des prix des hydrocarbures, pourquoi vouloir coûte que coûte mettre des bâtons dans les roues de ceux qui tentent d'explorer des pistes profitables à tous, telles celle du gaz ?
Bref, osons croire que tôt ou tard l'intérêt général prévaudra.
Les 24 et 25 septembre à venir, cher cousin, se tiendront en principe les 1res journées parlementaires du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), consacrées au renforcement des capacités dudit groupe pour une meilleure visibilité de l'Assemblée nationale.
A quelque trois semaines de l'événement, le groupe parlementaire est à pied d'œuvre.
Ainsi les députés du parti présidentiel sont-ils invités à faire des propositions concrètes pour un fonctionnement efficient et efficace du Groupe.
Selon certaines indiscrétions, cher cousin, les points suivants feront à l'occasion l'objet d'une attention particulière:
- la relecture de certaines dispositions du règlement général du groupe;
- la participation des membres du groupe aux différentes missions de l'Assemblée nationale, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Burkina Faso;
- le paiement des cotisations du parti;
- les questions sociales et la gestion du personnel de soutien.
Ces 1res journées parlementaires, à en croire ceux qui se disent être dans les secrets des dieux, seront inédites d'autant plus qu'elles définiront la feuille de route du député au sujet de laquelle un canevas est déjà en élaboration.
Last but not least, cher cousin, ces journées se tiennent, ne l'oublions pas, à quelque trois semaines de la commémoration des 20 ans du pouvoir du Président Blaise Compaoré.
Dans cette perspective, les députés du Groupe parlementaire CDP sont invités à proposer des activités pertinentes afin de rehausser politiquement l'éclat des manifestations.
Et maintenant que j'ai refermé cette page politique, cher cousin, je me demande si certaines personnes à Simonville ne disposent pas de titre foncier leur permettant d'occuper la voie publique. Ou peut-être que ces personnes alourdissent les agents de la Police municipale en charge de la gestion des voies au point qu'ils ne peuvent plus bouger pour examiner les plaintes pour encombrement de l'espace public déposées à leur niveau.
Je voudrais que tu éclaires ma lanterne sur ce qui suit afin que je puisse cerner ce qui ce passe sur le boulevard Tensoba non loin de la pharmacie de Goulmou : dis-moi si au village, on peut louer une maisonnette de 8 tôles et y faire du commerce avec des camions à remorque de 16 à 22 roues et des véhicules de tourisme, sans que cela soit encombrant et dérangeant pour le voisinage !
Sache qu'un honnête citoyen, à jour de ses taxes annuelles d'occupation de la voie publique (O.V.P.), a porté plainte mention n°7910 du 22 février 2007 auprès des autorités municipales pour encombrement de la voie publique, mais depuis lors, rien.
Ce que les "policiers de Simon" ont pu faire, c'est aller arracher la plaque publicitaire du plaignant, laquelle indiquait le lieu de son activité, et donner 3 mois à son voisin pour ramasser son tas de tacots.
Mais jusqu'à l'heure où tu me lis, c'est le statu quo. Le hic est que le monsieur est informé de tout ce qui se dit dans le bureau de l'officier O.V.P. et se permet de narguer son voisinage.
Il y a une dizaine de jours, le plaignant se serait rendu à la Police municipale, et l'agent en charge de l'affaire aurait prétexté une panne du camion-grue de son service pour ne pas s'exécuter. Et pourtant !
Pour te donner une idée de l'espace que ces véhicules peuvent occuper devant une bicoque de 8 tôles, je te signale qu'il y a sur les lieux 1 dépanneuse et 3 remorques de 18-22 rues, ainsi que 5 véhicules de tourisme.
Comme tu le sais, le monstre de la corruption étend ses tentacules partout, et la P.M. n'y échappe pas. Mais pour s'y laisser aller à visage découvert, il faut être téméraire.
Néanmoins, j'espère que quelque part on bougera les fesses, pour éviter d'autres soucis au bourgmestre.
Ne serait-ce pas les propos du genre "personne ne peut faire bouger ces véhicules de là !" qui ternissent les relations de bon voisinage?
A bon entendeur ...
En attendant, cher cousin, répondons au rendez-vous hebdomadaire de Tipoko l'Intrigante, qui nous ouvre son carnet secret:
Ce n'est pas tous les jours qu'on voit dans nos classes une enseignante atteinte de surdité. Ainsi, tel relaté dans l'Observateur paalga n°6945 du jeudi 09 août dernier, une jeune sourde a créé l'événement à l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Loumbila. Irène Wendbénédo Zongo, qui a été soutenue dans ses efforts par SHC (Sensorial handicap coopération) Burkina et Belgique, la bonne samaritaine Marie Thérèse Ration née Zerbo, avait pu se frayer une place dans ladite ENEP à la faveur d’un test de recrutement pour complément d’effectifs. Après une année de formation, l’élève-maître de la 22e promotion est ressortie de l’école le 28 juillet 2007 avec son diplôme de fin d’études. Animée par la folle ambition de faire partie des effectifs de la Fonction publique, ce qui serait une première dans l'Enseignement primaire au Faso dans l’histoire des personnes sourdes, elle s’est présentée le 11 août dernier au test d’intégration. Aux dernières nouvelles, Irène a réussi audit test, se classant 32e sur plus de 400 admis pour les postes à pourvoir dans la région du Nord.
Un autre challenge s’ouvre désormais à elle : confirmer ses compétences sur le terrain afin d’encourager l’Etat burkinabè à ouvrir davantage ses services aux personnes handicapées.
Sacrée le 13 juillet dernier Miss Burkina 2007, Safiatou Diakité, représentant la ville de Sya (Bobo), avait été gratifiée de plusieurs prix, constitués, entre autres, de : un poste téléviseur, un réfrigérateur, des produits cosmétiques, une moto Mégastar, un billet d’avion Ouaga-Paris-Ouaga (offert par Air Burkina), un séjour de 10 jours à Rio de Janeiro au Brésil (offert par KS Voyages), un téléphone portable, une cuisinière. Si Miss Diakité est entrée en possession à ce jour d’une bonne partie des prix, un problème se poserait concernant son séjour à Rio de Janeiro, car KS Voyages aurait fait savoir que son offre ne prendrait pas en compte les billets d’avion. En d’autres termes, il appartient donc à la beauté de s’arranger pour se retrouver à Rio de Janeiro avant qu’on la prenne en charge.
Quel casse-tête que ce drôle de prix à faire inutilement rêver ? Après avoir consulté un avocat, Safiatou Diakité a finalement opté de se concentrer sur son test d’entrée à l’UPB (Université polytechnique de Bobo) plutôt que de courir vainement après un tel deal.
A l'effet de préparer le cinquantenaire du Centre de formation professionnelle (CFP) de Fada N'Gourma, les anciens élèves et sympathisants dudit se réuniront le samedi 1er septembre à partir de 16 heures à la résidence des Frères de la Sainte-Famille, sise côté est de la Chambre de commerce et d'industrie à Ouagadougou.
L’Observateur Paalga du 31 août 2007
A découvrir aussi
- Banfora : La Comoé enregistre ses premières pluies de 2007
- Incendie au marché de Pouytenga
- Issa, le veinard !
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1021 autres membres