Mission des pères blancs au Burkina : il y a 80 ans à Kouy
Mission des pères blancs au Burkina : il y a 80 ans à Kouy
Un philatéliste a bien voulu partager le contenu de la lettre d'une missionnaire des pères blancs prénommée Marie, adressée sans doute à ses parents en Europe. La correspondance date de 1928 et indique du même coup qu'il y a de cela 80 ans les pères blancs s'installaient pour la première fois à Kouy, une localité non loin de Tougan.
"Philatéliste passionné, il m'arrive de faire de petites acquisitions sur ebay. Je viens de trouver cette lettre (achetée à cause de l'enveloppe et du timbre malgré le point de rouille), mais quelle ne fut pas ma surprise d'y trouver la correspondance suivante qui me permet de célébrer avec vous le 80e anniversaire de l'installation de la première équipe de pères blancs à Kouy, localité située à une vingtaine de kilomètres de Tougan, mission qui fut transférée quelques années plus tard à Tougan ! Voici le contenu de la lettre."
"Tougan, ce mardi 15 mai 1928,
Ma chère maman,
… Nous venons de faire une tournée de 8 jours dans la pleine brousse qui est bien vilaine ici ; brousse sèche, rase, pleine d’épineux, il manque d’eau ! La pluie ne se décide pas à tomber, la chaleur est de plus en plus écrasante : c’est anormal ! 39° environ sous la véranda Nord ; 36 ou 37° à 9h du soir. Un soleil de plomb. Malgré cela, nous avons chassé un peu en tournée. Mais ce n’est pas intéressant. Nous nous portons très bien ; rentrés hier soir à onze heures du soir ; ce matin, nous avons déjeuné et passé l’après-midi à Kouy où la mission qui est toute récente (puisque les pères logeaient au campement) s’installait dans leur nouveau bâtiment, jolie fête de famille : il y avait 2 pères de la mission de Toma, les 2 pères et le frère de Kouy, et nous deux. J’avais apporté le champagne, le dessert, l’apéritif, et nous avons passé un moment charmant. La semaine prochaine, nous avons quelques passagers et sorties, et le 24, le gouverneur général à déjeuner. Jamais il n’est venu à Tougan ; je ne sais pas ce qui lui prend de venir cette fois-ci. Je suis empoisonnée parce qu’il est si difficile, et je n’ai pas un légume vert (il ne mange que cela). J’ai quelques petites tomates rabougries et pas mûres, et un bouquet de persil tous les matins. Nous, nous mangeons des haricots indigènes, du riz, des nouilles, des pommes de terre en fait de légumes, mais je ne sais si cela lui ira aussi bien… Je vous embrasse de tout coeur."
Le Pays du 16 juin 2008
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