Mort de Raul Reyes : Poussée de fièvre en Amérique latine
Mort de Raul Reyes
Poussée de fièvre en Amérique latine
Le samedi 1er mars 2008, l’armée de Bogota a lancé un raid meurtrier contre les rebelles des Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC) en territoire équatorien. Cette attaque a causé la mort de Raul Reyes, le n°2 des FARC, ainsi que d’une quinzaine d’éléments qui l’accompagnaient. Une terrible perte pour les hommes de Manuel Marulanda. Mais voilà, cette opération commando, plutôt que d’être une action de salubrité publique saluée par tous, est la cause de la brusque poussée de fièvre dans cette partie du monde, où les pro et les antiaméricains se regardent en chiens de faïence depuis des lustres. D’un côté, on a les béni-oui-oui de Washington, emmenés par Alvaro Uribe de
Ce raid a vite tourné à une guerre diplomatique. En effet, Quito, qui crie à la violation de sa souveraineté nationale et de son intégrité territoriale, a déjà rompu ses relations diplomatiques avec Bogota. De son côté, Caracas, qui n’est pas non plus en odeur de sainteté avec Bogota, a immédiatement expulsé l’ambassadeur colombien accrédité auprès de lui.
Depuis, on assiste à une escalade verbale entre ces trois pays. Uribe est allé jusqu’à accuser Chavez d’être le parrain et le bailleur de fonds du terrorisme des FARC et il menace même de le faire poursuivre par
Washington a apporté tout son soutien à Bogota tandis que du côté de Paris, on grince des dents, car selon la diplomatie française, Raul Reyes était un contact dans le cadre des négociations pour la libération des otages notamment d’Ingrid Betancourt,
Alors qu’il est au plus bas dans les sondages, obtenir la libération de
Maintenant, une chose est sûre : l'élargissement des otages est plus que compromis. Chat échaudé craignant l’eau froide, les FARC vont mettre du temps avant de concéder une autre opération de libération. A moins que Chavez, pour reprendre l’initiative et se requinquer, ne fasse pression sur Manuel Marulanda. Mais comme on le voit, la volonté de décapiter les FARC est très forte à Bogota et à Washington. Et ce sont les otages qui vont trinquer, puisque les guérilleros ne se risqueront plus à sortir du bois et à se mettre ainsi à découvert.
La situation est très grave et il urge que l’ONU s’en mêle pour trouver une solution, négocier et faire baisser cette brusque poussée d'adrénaline en Amérique latine.
San Evariste Barro
L’Observateur Paalga du 6 mars 2008
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