Nouveau gouvernement : Objectif : bien terminer le quinquennat
Nouveau gouvernement
Objectif : bien terminer le quinquennat
Comme toujours, les élections législatives au Burkina ont pour corollaire l'avènement d'une nouvelle équipe gouvernementale. Le scrutin du 6 mai dernier n'aura donc pas échappé à la règle. C'est un gouvernement qui sera chargé de terminer le quinquennat de Blaise Compaoré dont le programme de large rassemblement voudrait induire le progrès continu. En regardant de près ce gouvernement, on relève que le chef de l'Etat s'est résolu, non sans peine probablement, à se séparer de certaines têtes comme Youssouf Ouédraogo et Boureima Badini, respectivement ministre d'Etat, en charge des Affaires étrangères et de la Coopération régionale et ministre du très délicat département de la Justice. Les deux sont des éléments qui connaissent bien les arcanes de la présidence. Djibrill Bassolé , un pandore intellectuel aura été une sorte de missi dominici dans les négociations qui ont abouti à l'accord de Ouagadougou pour le règlement des crises togolaise et ivoirienne. Il est l'un des hommes du président, et il se sera bien battu sur les deux fronts essentiels de la sécurité et des règlements de crises. Ce fut bien l'homme des situations difficiles. On verra promener sa silhouette lors de certaines crises et malentendus (Mauritanie, Togo, Côte d'Ivoire, etc.). Il fera valoir ses compétences encore plus directement, lui qui détient maintenant le porte-feuille hautement stratégique du ministère des Affaires étrangères. On attend de voir à quels postes les "remerciés" de l'Exécutif vont échoir, mais, il est presque certain qu'ils ne seront pas définitivement laissés sur le quai. On constate également que l'ADF/RDA reste bien au gouvernement par le biais de son président Me Gilbert Noël Ouédraogo, ministre en charge des Transports et Ousséni Tamboura, ministre délégué à l'Alphabétisation et l'Education non formelle. Une fois de plus le ministère de la Communication et celui de la Culture sont de nouveau réunis et le département sera dirigé par Filippe Sawadogo, précédemment en poste à Paris, comme ambassadeur du Burkina. Il sera également le porte-parole du gouvernement. Zakalia Koté un proche de Blaise Compaoré quitte le Secrétariat du gouvernement pour le ministère de la Justice. Assane Sawadogo, un officier jusque-là pas très connu du grand public prend les rênes du département de la Sécurité. Côté genre, d'autres femmes ont pris les places de leurs consoeurs ministres. C'est ainsi que Salamata Sawadogo/Tapsoba, précédemment ambassadeur du Burkina à Dakar prend le portefeuille de la Promotion des Droits humains, en remplacement de Monique Ilboudo, tandis que Céline M. Yoda/Bonkoungou ex-ambassadeur du Burkina à Copenhague (Danemark) remplace Gisèle Guigma à la Promotion de la femme et que Minata Samaté/Sessouma récupère le poste de ministre délégué à la Coopération régionale.
C'est sans doute un gouvernement qui doit tout de suite aller au charbon , car il est quasiment sûr que ce quinquennat qui finit dans quelque deux ans a toujours de gros défis à relever. Et le chef de l'Etat, pour des raisons qui tiennent à la fois de l'histoire et de son image personnelle, voudrait bien que ce quinquennat soit celui qui s'ancre le mieux dans l'imaginaire des Burkinabè. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
Le Pays du 11 juin 2007
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