L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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NPTCI : 150 doctorats PHD et 780 Masters d'ici 2011

Le NPTCI et la formation des économistes en Afrique

150 doctorats PHD et 780 Masters d'ici 2011

 

Le 23 mars 2007, la Fondation africaine pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) accordait un financement de 8 millions de dollars au Nouveau programme de troisième cycle interuniversitaire en économie (NPTCI). A cette occasion, nous avons échangé avec Papa Ciré Dimé, Coordonnateur administratif et financier du programme depuis 1995 et dont il est présentement le directeur par intérim. L'interviewé revient sur les résultats et les perspectives de ce programme.

 

Présentez-nous le PTCI

 

• C'est un programme initié et mis en chantier par la Conférence des Institutions d'Enseignement et de Recherche Economiques et de gestion en Afrique (CIEREA), dont le siège est à Ouagadougou depuis 1990. Le PTCI est un programme novateur qui regroupe l'ensemble des facultés de sciences économiques des universités francophones au sud du Sahara et il est destiné à former depuis 1994 des économistes de très haut niveau.

 

Dans ce cadre, quels sont les résultats obtenus à ce jour ?


• Plus d'un millier  d'étudiants ont été formés en DEA-Economie et une cinquantaine de docteurs ès Economie.

 

A quel moment de son cycle de formation un étudiant en économie peut-il rejoindre le PTCI ?

 

• Le PTCI recrute des étudiants déjà titulaires de la maîtrise. Il y a une présélection au niveau des facultés. Le programme compte deux types de facultés. D'abord celles de catégorie "B" (Ouagadougou, Abidjan, Yaoundé, Libreville et Dakar) où sont dispensées les formations du PTCI. Ensuite les
facultés de la catégorie "A" où les formations du PTCI ne sont pas dispensées, parce que ne disposant pas de potentiel suffisant pour pouvoir donner une formation en 3e cycle. Chaque catégorie "B" polarise donc un certain nombre de facultés de la catégorie "A", qui envoient ses étudiants se former avec bien sûr une bourse PTCI .

 

Pourquoi la transition au NPTCI ?

 

• La vocation primaire du PTCI était de venir en appoint à la formation de haut niveau dans les facultés économiques. Il est évident que les initiateurs du programme avaient constaté une certaine déficience dans les 3es cycles. Le constat était très simple : les étudiants de DEA pouvaient rester 4 années sans pouvoir soutenir leur mémoire de DEA. Une situation due à l'absence de moyen pour les étudiants, mais aussi de ressources suffisantes matérielles et humaines pour les facultés. En réponse à cela, le PTCI, qui est un programme commun à l'ensemble des universités membres, a permis de fédérer les énergies, mais aussi les ressources afin de pouvoir former le maximum d'étudiants. Ce système a l'avantage, d'une part, de limiter la fuite des cerveaux, car les étudiants sont formés sur place, et d'autre part, de réduire les coûts de formation. Le PTCI permet enfin aux étudiants de travailler sur des sujets propres à leur pays, et cela, en bénéficiant de l'encadrement des enseignants de haut niveau de leur pays.

Maintenant, les données ont changé. Nous avons formé un bon millier d'étudiants en DEA et plus de 50 docteurs. Cela constitue un appoint substantiel  à nos facultés en termes de ressources humaines. Il s'avère maintenant que le monde fait face à de nouveaux défis comme le NEPAD et les Objectifs de développement du millénaire (OMD).  Avec ces nouveaux défis, il urge de s’insérer dans cette nouvelle dynamique mondiale.

Mais nous savions que le handicap majeur de nos facultés reste l'absence de moyen, le NPTCI va les doter de moyens conséquents. Le NPTCI a été lancé non seulement pour prendre en charge les réformes qui ont cours dans le monde, à savoir la mise en place du système LMD (licence, master, doctorat), mais aussi, il va permettre la migration vers le doctorat Ph.D qui est un diplôme de format anglo-saxon. La réussite de ce virage nécessite plus de moyens, car nous devons doter nos facultés en salles de cours performantes, de bibliothèques en ligne, de laboratoires informatiques qui leur permettent d'être au diapason de ce qui se fait de mieux dans le monde.

 

Quand est-ce que le NPTCI sera fonctionnel ?

 

• Le PTCI a pris fin officiellement le 31 décembre 2006 et le NPTCI a démarré le 1er janvier 2007. Nous sommes en train de nous investir à trouver les ressources additionnelles ainsi que les structures de gestion et de gouvernance de ce nouveau programme.

 

Quel sont les liens qui vous lient à l'ACBF ?

 

• L'ACBF est notre partenaire leader depuis 1994. Sur les deux phases du PTCI, l'ACBF a apporté une contribution de 9 millions sur un budget estimé à 20 millions de dollars. Pour le NPTCI, l'ACBF nous octroie encore 8 millions de dollars, il nous manque environ 4 millions pour boucler le budget.

 

Ce NPTCI court jusqu'à quand ?

 

• Le programme va de 2007 à 2011. Mais c'est surtout en termes d'objectifs que se décline le NPTCI. Il s'agira de former 4 promotions de 780 masters, 50 docteurs en Economie et 100 docteurs en Ph.D- Economie. Il s'agira d'équiper les facultés de catégories "B" (leur nombre passe de 5 à 7 avec les nouvelles facultés de Cotonou et de Kinshasa) et d'appuyer les facultés de catégorie "A", 11 environ, pour qu'elles soient éligibles à la catégorie "B" à moyen terme.

 

Avez-vous espoir que le budget sera bouclé ?

 

• Nous avons bon espoir. Des requêtes ont été adressées à l'ensemble de nos partenaires traditionnels (coopérations canadienne, française, néerlandaise, américaine, etc.), mais aussi à d'autres partenaires potentiels comme les coopérations norvégienne, suédoise et allemande. Nous nous tournons aussi vers les Etats africains, principaux bénéficiaires des produits PTCI, pour que chacun puisse prendre en charge un certain nombre de ses boursiers. Le Sénégal le fait déjà pour l'ensemble de ses étudiants au PTCI.

Le label PTCI est reconnu dans le monde entier et nos étudiants, partout où ils sont en compétition, parviennent à tirer leur épingle du jeu.

Le PTCI est un programme d'excellence : les meilleurs étudiants sont formés par les meilleurs enseignants
d'Afrique et de l'extérieur. Vous savez, chaque cours de spécialité est dispensé par un binôme d'enseignants, un du Nord et l'autre du Sud.

 

San Evariste Barro

 

Encadré

Les pays membres du programme

 

Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, RD Congo, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo.

 

Liste des partenaires financiers

 

ACBF, CRDI/SISERA, la Fondation FORD, ICEG,ACDI,USAID,le ministère français de la Coopération, les Pays-Bas, l'Union européenne, l'Université catholique de Leuven en Belgique.



29/03/2007
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