L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Patrick Delaille : Le marathonien de la SGBB

Patrick Delaille

Le marathonien de la SGBB

La rime n’est pas tout à fait parfaite, mais Delaille sonne bien avec Laye, cette localité située à 35 kilomètres de Ouagadougou, destination finale du marathon que l’Observateur organise, entre autres activités, pour commémorer ses 35 ans d’existence. Et c’est en préparant ce jubilé de cristal que nous sommes tombé (bingo !) sur un marathonien haut perché à la Société générale de banques au Burkina. Patrick Delaille, le Directeur général de cet établissement financier ne se contente pas en effet d’être banquier, il est aussi un sportif aguerri qui a participé au marathon de Paris en ...1987. En attendant le départ du premier Ouaga-Laye prévu le samedi 24 mai 2008 à 6 heures devant le siège du journal, petit tour de piste avec quelqu’un qui connaît le sujet même si, vous vous en doutez, cette épreuve de vérité ne se court pas de la même façon selon qu’on est à Paris, Abidjan ou Ouaga.

Monsieur le directeur, on a ouï-dire que vous êtes marathonien. Alors dites-nous quels sont vos hauts faits d’armes ?

• J’ai participé au marathon de Paris en 1987, donc il y a déjà une vingtaine d’années. A l’époque, et selon mon entraînement, je partais sur un temps de 3 h 30 mns. Mais vous savez, le marathon est une épreuve longue dans laquelle il peut se passer beaucoup de choses, j’ai dû entre-temps ralentir ma foulée car j’ai été victime de crampes.

Finalement, j’ai bouclé les 42, 195 km en moins de 4 heures. J’étais quelque part déçu car lorsqu’on s’entraîne, on se fixe de réaliser un temps. Ce n’était pas le cas car les muscles se durcissaient. Mes réserves commençaient à manquer.

Quelles qualités faut-il justement avoir pour réussir un marathon ?

• Il y a d’abord une préparation physique. A l’époque, je faisais un entraînement d’au moins 60 km par semaine. C’était peut-être insuffisant puisque j’ai subi le phénomène des crampes. Sinon il faut aller jusqu’à 80 ou 100 km/semaine pour un amateur, afin d’habituer l’organisme à puiser le plus lentement possible dans ses réserves. Au cours de sa préparation, il ne faut jamais vouloir parcourir les 42 km en une seule fois. Il faut fractionner, 10, 20 et 30 km durant la semaine et ce, sur environ 4 mois.

Il ne faut pas oublier ni négliger la préparation alimentaire. A ce niveau, il faut emmagasiner (on parle souvent de se charger) en glycogènes, c’est-à-dire en sucres lents. Il ne s’agit pas du sucre de la SN SOSUCO par exemple, car ce type de sucre se brûle très rapidement.

Quels sont les aliments qui contiennent ces sucres lents ?

• Il s’agit essentiellement des pâtes alimentaires et des semoules. Ces sucres se trouvent également dans le riz. Il faut pour cela bien surveiller son poids pour ne pas trop en prendre.

Un marathonien doit aussi être psychologiquement au top. Il faut se dire qu’on part pour une distance de plus de 40 km. Il faut avoir cela à l’esprit et régler sa course sur cette distance. Il faut connaître son organisme et savoir à quel type de foulées il faut se lancer. Le marathon est à la portée de tout le monde mais encore faut-il bien se préparer et avoir la motivation de le faire et surtout avoir une hygiène de vie appropriée.

Continuez-vous de vous exercer depuis que vous êtes arrivé au Burkina ?

• Non, malheureusement. Je suis ici il y a seulement 6 mois. Mais je courrais quand j’étais à Abidjan. Ici, le climat est plus rude. Avec la chaleur, on se déshydrate très vite. La récupération est beaucoup plus difficile. Je me rappelle la mésaventure d’un ami à Abidjan qui a pris une leçon d’humilité. Il croyait être à la hauteur, il a été désillusionné car il a couru dans un temps très médiocre.

Une telle épreuve ne se court donc pas de la même manière selon qu’on est à Paris, Abidjan ou à Ouaga, compte tenu du climat. Quels conseils pouvez-vous de ce fait donner aux compétiteurs de l’Observateur ?

• Le marathon ne s’improvise pas. Il est certes à la portée de tout le monde mais il a ses exigences. Il faut être costaud dans sa tête et dans ses jambes. Il ne faut pas laisser le doute s’installer en vous car à un moment donné, on se demande s’il faut arrêter ou continuer. Il faut donc parvenir à se surpasser en dominant sa propre souffrance.

Personnellement, allez-vous prendre le départ le 24 mai ? • Non, je ne me suis pas préparé et sans entraînement approprié, c’est l’échec assuré. On ne peut pas tricher dans cette course. Je ne connais pas celui qui pourrait boucler cette distance sans une sérieuse préparation.

On peut se lancer sur des courtes distances voire sur 10 km sans trop d’entraînement, mais pas sur 42 km 195 m. C’est une course de vérité. Par contre, j’irai à l’arrivée, pour applaudir ceux qui franchiront la ligne. Tous les coureurs qui franchiront la ligne d’arrivée méritent bien sûr nos applaudissements mais aussi un grand respect. Et quelle fierté ! Quel que soit le temps réalisé, elle ou il devient Marathonien.

Propos recueillis par

Kader Traoré

L’Observateur Paalga du 13 mai 2008



13/05/2008
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