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Primaires en Pennsylvanie : Hilary Clinton donnée gagnante

Primaires en Pennsylvanie

Hilary Clinton donnée gagnante

 

Demain 22 avril 2008, qui aura la majorité des 187 délégués démocrates de Pennsylvanie ? Telle est la question qui turlupine Hillary Clinton et Barak Obama, les deux candidats qui sollicitent leur onction, un petit marchepied vers l’adoubement final qui aura lieu en août prochain à Denver dans le Colorado. Pour les uns, ce sera l’ex-première dame, car elle a le soutien du gouverneur de cet Etat, Ed Rendell.  Pour les  autres, Obama conserve ses chances.

 

Le très iconoclaste quotidien de la capitale américaine "The Washington post" estime que l’étape de la Pennsylvanie constitue un tournant décisif  pour Hillary Clinton, qui doit gagner coûte que coûte si elle veut être présente le 6 mai prochain en Caroline du Nord pour la prochaine convention démocrate. Le même journal est soupçonné d’avoir de la sympathie pour Obama. En fait, c’est un sentiment partagé par de nombreux Américains même si Abe Amoros, le directeur exécutif des démocrates  de Pennsylvanie que nous avons rencontré,  pense que «Hillary Clinton risque de gagner grâce au soutien du gouverneur Ed Rendell, un ami de plus de vingt ans du couple Clinton».

En tout cas, depuis plusieurs jours, chaque équipe des deux adversaires sillonnent les principales villes pour vendre son champion. Ainsi,  en ce 17 avril 2008, lorsque nous sommes arrivé à Harrisburg, la capitale de l’Etat, ce sont les portraits d’Obama qu’on placardait dans les artères de la ville. Les partisans d’Hillary étaient plus discrets. Sauf qu’elle s’est signalée le 18 avril 2008 en rendant visite à l’université d’Esperanza dans le Nord de Philadelphie. Harrisburg, bien qu’étant la capitale de Pennsylvanie, a perdu de son lustre d’antan. Il y a quelques années, c’était une ville agricole et riche en usines manufacturières. De nos jours, tout est presque fermé et le chômage  est omniprésent. Ce sont désormais les villes de Philadelphie, New York et un peu Lancaster qui sont les phares de cet Etat. Et justement ce sont sur ces cités que misent les deux adversaires démocrates pour gagner l’épreuve de Pennsylvanie.

Mais si le présent duel oppose deux personnes du même camp, on n’oublie souvent qu’il y a les Républicains, qui, eux ont déjà John Mac Cain. C’est pourquoi nous avons fait un tour à leur siège ou nous avons pu rencontrer le porte-parole de Pennsylvanie, Mike Barley. Sans ambages, ce dernier nous dira qu’il «y a de l’aigreur chez les démocrates qui se battent sans fin, ce qui permettra  au sénateur de l’Arizona de lever beaucoup de fonds et de gagner la présidentielle de l’automne». Il reconnaît cependant que la lutte est serrée. Quant aux critiques sur l’âge de leur capitaine (72 ans) et sa connaissance superficielle des questions économiques, il les balaiera du revers de la main estimant que Mac Cain possède  une longue expérience au Sénat et préconise une meilleure gestion de l’argent «tandis qu’Obama et Hillary ne pensent qu’en dépenser à Washington». Barley avoue que les Républicains préfèrent affronter Hillary qu’Obama.

A quelques encablures du Headquartters des Républicains se situe celui des Démocrates à qui nous avons aussi rendu visite. Ici nous avons eu affaire à quelqu’un qui maîtrisait son sujet : Abraham Amoros dit Abe est le directeur exécutif des démocrates de  l’Etat de Pennsylvanie. D’origine hispanique, il reconnaît effectivement que cette bataille qui perdure au sein de son camp n’est pas sans conséquences sur le reste du processus. «L’Irak, l’économie, notamment la crise du logement et l’assurance-maladie, ce sont sur ces sujets que la bataille va se jouer», a-t-il laissé entendre. Pour nous, il s’agira de faire gagner Obama ou Clinton. Nous avons enregistré plus d’un million de  nouveaux inscrits et ce n’est pas rien, dira-t-il  en substance.

Les sondages donnent la sénatrice de New York gagnante à ces primaires de Pennsylvanie  à cause du soutien du gouverneur Rendell (très populaire dans la région) comme nous l’avons souligné plus haut ; mais ce sera dans un mouchoir de poche (plus 5 points) «ce qui sera une victoire pour nous" lâchera Andy Amora, la chargée de presse adjointe de la campagne d’Obama à Philadelphie, avec qui nous avons échangé au Q.G. de la campagne. Ce qui est probable, car  habituellement cet Etat est «bleu» (couleur des Démocrates), et  si victoire des Républicains il devait y avoir, ce serait sur une courte avance, pronostiquent de nombreux politologues. On sera fixé dès mardi soir ou au plus tard mercredi 23 avril au matin.

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

à  Philadelphie

L’Observateur Paalga du 20 avril 2008

 

 

Notes : (1)  Au début de sa campagne lorsque les gens ironisaient sur son nom ayant le sens de la réplique, Obama leur a répondu par cette phrase

 

 

 

Encadré

Obama et le train du changement

 

Le jeudi 18 avril dernier, le sénateur de l’Illinois a tenu un rally (meeting) dans le Hall de l’indépendance de Philadelphie et le lendemain, il répétait l’évènement à la gare de Wynniwood où il s’est rendu avec un train  bleu, celui du «changement». Nous y étions.

 

Les partisans qui se sont déplacés pour le  raout politique de jeudi ont été estimés à 35 000. C’est devant donc cette foule que Barak Obama a commencé son speech à 20h45 (0h45 GMT). Et le lieu même où il a implanté son podium est symbolique : à sa droite la cloche de la liberté et à sa gauche le centre constitutionnel.

Dès le début de son discours «L’homme grand et mince au nom bizarre» (1) a répété ce qu’il avait dit dans son programme politique : "Les USA ont besoin de changement. «Le sénateur Mac Cain» a dit que les choses avançaient, or les indicateurs économiques ne sont pas  bons …comment peut-on dire cela ?" Puis revenant sur l’historicité de «Phily», il a rappelé que c’est ici que fut rédigée la déclaration de l’indépendance américaine.

Pour Obama, il faut résoudre les problèmes liés à l’assurance-maladie, au chômage et à la crise énergétique. C’est seulement par ce canal que l’Amérique pourra s’en sortir.

Quant à sa rivale Hillary Clinton, il dira à son sujet : «C’est une adversaire tenace et une fonctionnaire engagée… Elle semble victorieuse en Pennsylvanie…» Obama croit-il déjà au verdict des sondages ? Une militante interpellera Obama en lui signifiant qu’elle est chrétienne et son mari aussi et que ce dernier possède des armes, «mais nous ne sommes pas amers et si nous le sommes, c’est contre vos adversaires». Allusion aux propos d’Obama sur la foi et les armes.

«Je ne veux pas l’argent des groupes de pression»

Vendredi 19 avril 2008, Obama arrivera dans un train bleu à la station ferroviaire de Wynniwood, quartier excentré de Philadelphie, pour un second meeting.

Pratiquement ce fut la même tonalité que la veille. D’abord la fibre patriotique : «Il y a plus de 200 ans qu'un groupe de colons se sont rassemblés ici pour faire bouger les choses… l’Union qu’ils ont créée a duré plus de deux siècles». Puis la sempiternelle question économique : «Notre économie périclite… dans un quartier de Philadelphie une personne m’a confié qu’il n’arrivait plus à mettre la nourriture sur la table pour la famille… 80% du pays est touché et les banquiers s’en mettent pleins les poches… Beaucoup de politiciens promettent des choses  et après l’élection ils se retirent à Washington et oublient leurs promesses».

Pour Obama, il faut en finir avec «la politique cynique, la politique de Bush… la politique en Irak… le sénateur Mac Cain a dit que les groupes de pression représentent la vrai Amérique…je ne suis pas d’accord avec lui, moi je ne veux pas de l’argent de lobbys et de groupes de pression».

En terminant, il a invité ses compatriotes de Pennsylvanie à se retrousser les manches et de croire au changement. Puis le sénateur Obama s’est engouffré dans le train avec le sénateur Robert Casey pour Pittsburg et Harrisburg, autres villes de l’Etat. Respectant en cela une tradition qui veut que tout candidat à la présidence fasse un circuit ferroviaire, question de toucher du doigt certaines réalités.

 

Z.D.Z



20/04/2008
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