Retour d’Accra
Retour d’Accra
Rouge – Jaune – Vert avec une étoile au milieu. Avez-vous une idée de ce que c’est ? Eh bien, ce sont les couleurs du Ghana qui vit aujourd’hui au rythme de la biennale africaine du ballon rond dont la finale aura lieu le 10 février prochain.
Dans ma lettre d’Accra parue dans notre édition du 23 janvier 2008, je vous avais relaté des événements importants. Ce voyage fertile en péripéties a pris fin le jeudi 24 janvier dernier, date à laquelle nous sommes rentrés du Ghana. Neuf au départ, un est resté là-bas pour vivre
Je retiens de ce pays anglophone que c’est une grande nation de football et ces habitants sont parmi les plus disciplinés du continent.
Pour cette 26e Coupe d’Afrique des nations, qui est partie pour être l’une des plus spectaculaires, le Ghana n’a pas lésiné sur les moyens en ce qui concerne les quatre stades. Ils sont soit neufs, soit rénovés. Le seul point négatif concerne l’inflation des prix (hôtels, restaurants, taxis), qui frise l’escroquerie généralisée.
Quant à la sécurité, personne au pays du président John Kuffour n’a oublié qu’en 2001, lors d’un match entre le Heart Of Oak et le Kotoko de Kumasi, une cinquantaine de personnes, piétinées, avaient perdu la vie. Pour éviter qu’un tel drame se reproduise, l’Etat ghanéen a décidé de former plus de 6000 policiers supplémentaires pour garantir la sécurité des visiteurs. On n’a même envoyé des renforts des provinces. A Victory hôtel où nous étions logés, une quinzaine d’entre eux ont élu domicile. Ils se lèvent tôt et rentrent à une heure indue.
Le jour de notre arrivée, un policier nous a salué en mooré. Nous étions surpris. Vient-il du Burkina Faso ou est-il originaire de ce pays ? Je cherchais un moment à causer avec lui, mais il était pressé à chaque fois. C’est un homme qui n’est pas grand et il a le teint clair comme les Ibo du Nigeria. Nous avons quitté Accra sans connaître ses origines. Le cosmopolitisme de la ville y est dans aucun doute pour quelque chose.
Quand Battiono joue à l’informateur
Après trois nuits dans cette grande ville, c’est le mardi 22 janvier 2008, vers 13 heures, que nous quittons l’hôtel. On avait programmé de partir à 9 heures pour gagner du temps surtout qu’on tenait à assister au premier match du groupe C, Egypte # Cameroun (17 h TU), au stade Baba Yara de Kumasi. Mais nous n’avons pu respecter l’heure parce que le chauffeur, Rahim Ouédraogo, est allé en ville pour vidanger l’huile du car.
Comme à l’aller, où il y avait des travaux sur une partie du tronçon, il fallait au retour, à un moment, s’arrêter pour laisser passer les véhicules arrivant en sens inverse et vice versa. Cela prend au moins 10 minutes quand il y a beaucoup de trafic. Avant qu’on arrive à ce lieu situé à une cinquantaine de kilomètres de Kumasi et après que certains ont acheté un régime de bananes et des ignames, un coup de fil d’Antoine Battiono nous informe que le Cameroun est mené par 2 buts à 0. Dans le car, les supporters des Lions Indomptables sont restés stupéfaits. En ce qui me concerne, cela ne me faisait ni chaud ni froid. Je leur ai dit de ne pas oublier que les Camerounais avaient affaire aux champions en titre qui semblent être leur bête noire. Nous avons, par la suite, discuté avec fièvre sans sentir le temps qui passait. A l’entrée de Kumasi, un autre coup de fil de Battiono nous apprend que les Pharaons d’Egypte mènent par 3 buts à 2. On se regarde. La nuit était déjà tombée. La ville est calme et presque assoupie. De loin, nous voyons les projecteurs du stadium. Quand nous arrivons à
Les pickpockets de Kumasi
Au moment où nous arrivons au stadium Baba Yara, beaucoup de gens sortaient. Nous avons tout de suite compris que le premier match est terminé. On demande le score final qui est en faveur de l’Egypte : 4-2. Un match offensif avec à la clé 6 buts. Nous étions peinés de n’avoir pas pu suivre cette rencontre. Mais heureusement pour nous qu’il y a un deuxième match qui oppose le Soudan à
Je dois dire au passage que j’ai failli me faire tirer mon portefeuille au moment où on s’adressait à une guichetière. J’ai senti une main effleurer ma poche et je suis me suis rapidement retourné comme un crotale sur la défensive. Celui qui voulait me faire la poche est un jeune. Il a un complice qui vous accoste pour vous donner des informations pendant que l’autre s’adonne à son « travail ». Mon portefeuille ne contenait que des CFA et s’il avait réussi son coup, il serait allé faire le change quelque part dans cette ville de Kumasi et m’aurait peut-être laissé dans la tristesse.
A l’entrée, la porte électronique ne reconnaît pas nos tickets. Nous sommes inquiets à l’idée qu’on ne nous dise qu’ils ne sont pas valables. On nous demande de faire le tour en passant par la porte officielle. Une horde d’enfants bousculait les passants. La deuxième vérification est positive et nous voilà dans la cuvette du stadium. L’ambiance est à la fête. Les chaises étant numérotées, nous cherchons nos places. Mais des supporters étant partis, une partie des tribunes étaient vides. Nous nous installons sans tenir compte de la numérotation.
Sur le terrain, les Zambiens mènent après deux minutes de jeu. Des Ghanéens jubilent. Les Soudanais, eux, n’arrivent pas à trouver la faille mais ils présentent une grosse activité dans la construction de jeu. Les Ghanéens aiment ce genre de jeu et ne se font pas prier pour les ovationner. Ils ont même momentanément changé de camp en soutenant le petit poucet. Ce soutien se fera sentir tout au long de la partie bien que
Ce qui m’a frappé dans ce stade, c’est la propreté des lieux. Aucun sachet d’eau, aucune bouteille d’eau minérale et autres objets ne traînent à terre. Des volontaires ont été recrutés pour ramasser des ordures. On les reconnaît par leurs tee-shirts bleus et ils le font avec un instrument en fer muni de ressort. Ces Ghanéens ont vraiment de l’imagination.
A la sortie du stade, les compagnons de route se retrouvent mais il y a un qui est victime d’un vol à la tire. Il s’agit de Jérôme Tiendrebéogo de la télévision, dont on a chapardé le portable. Comme quoi,
L’adversaire des Etalons
Nous regagnons le car où nous trouvons le chauffeur en train de griller une cigarette. On s’est restauré avant de reprendre la route à 23 h 30. On n’a pas voulu passer la nuit à Kumasi distante d’environ
De ces quatre équipes, j’avais les yeux rivés sur
Après la mise en place d’un nouveau comité exécutif de
Quand la brousse devient un exutoire
A 23 h 30, nous mettons le cap sur Paga où nous passons la nuit. Il était 2 h. Au petit matin, nous passons la frontière pour nous retrouver au Pays des hommes intègres. En route pour Pô, le car va s’arrêter momentanément. Des passagers prennent la brousse pour se débarrasser des matières fécales. On revient d’un pays où l’alimentation est tout autre. La sauce est pimentée et vous brûle la bouche. Au troisième jour de notre arrivée, certains ont piqué la diarrhée et ne s’éloignaient plus de l’hôtel. On prenait du « ponin », genre de pain sucrée, pour calmer les choses. Personne n’avait du parégorique. Bonnes gens, si l’envie vous prend d’aller au Ghana pour suivre le reste des rencontres, vous savez ce qu’il vous reste à faire si vous ne voulez pas être confrontés au même problème.
Justin Daboné
L’Observateur Paalga du 29 janvier 2008
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