Si j’étais Blaise Compaoré... (A propos du développement du pays)
A propos du développement du pays
Si j’étais Blaise Compaoré...
L’article qui suit pose un diagnostic sur l’état de développement du pays. "La tête est pourrie et la racine du mal c’est la tête". Voilà pourquoi son auteur, en une dizaine de points, propose un traitement.
Depuis un certain temps, je suis devenu un afro-pessimiste car je me suis rendu compte qu’après 46 ans d’indépendance accordée à la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest surtout, nous sommes toujours à nous lamenter sur notre sort. Je dirais même que l’Afrique n’a pas progressé ; au contraire, elle régresse ou au mieux stagne. Les chiffres qui sont donnés çà et là traduisant tantôt un léger mieux par rapport à des années antérieures ne sont que mensonges.
Car si on rapporte les chiffres à l’évolution socio-économique de ces pays, on se rend compte qu’en réalité en 1960,
Le seul changement majeur à mon sens est le remplacement du colon (physiquement) par l’Africain, à la tête des affaires (sinon c’est toujours lui qui tire les ficelles, qui décide). Autrement dit, l’indépendance politique avec le « ôtes-toi de là, que je m’y mette » est un acquis partiel. L’indépendance économique, elle, reste encore à trouver et ce n’est pas demain la veille.
Les chiens aboient, la caravane du développement passe
Sinon, comment peut-on comprendre que malgré les innombrables projets et programmes de développement qui déferlent sur ce pays, l’on soit toujours à rechercher l’autosuffisance alimentaire ? Et ces barrages, ces plaines aménagées à coups de milliards au Sourou, à Bagré, ces agro-businessmen promus par Salif Diallo, cette SOPROFA, ces projets gomme arabique, ces ministres et gros dignitaires ou nouveaux riches qui disposent de dizaines d’hectares extorqués aux paysans, ces milliards d’endettement pour l’agriculture qui compromettent l’avenir de nos enfants sans résultats probants ?
Et ces grands discours au lancement de ces programmes qui ont laissé miroiter des résultats attendus qui n’ont jamais été atteints mais qui ont toujours été justifiés ? Les chiens aboient, la caravane du développement passe, les responsables des projets et programmes s’enrichissent (eux se développent) et les pauvres bénéficiaires paysans s’appauvrissent davantage.
Dans ce 21e siècle, nous sommes tous devenus petits bourgeois ou aspirons à l’être et sommes de ce fait enclin à l’enrichissement rapide, qu’importe la manière. Dans un Etat déliquescent et sans autorité véritable pour recentrer cette descente aux enfers, le riche s’enrichit plus vite dans l’impunité et le pauvre s’enfonce toujours dans sa pauvreté. Que faire ?
Il faut secouer le karité
Il faut une révolution intégrale, secouer le karité. S’il est vrai que le poisson pourrit par la tête, il est aussi vrai que la solution à un grand mal, c’est de l’attaquer à la racine. Le diagnostic du Burkina est posé : la tête est pourrie et la racine du mal, c’est la tête. La culture de la responsabilité doit s’accompagner de la culture de la sanction.
Si j’étais alors Blaise Compaoré,
et je préparerais ma sortie en briguant un dernier mandat ; Mais, je ne suis pas Blaise Compaoré et je ne suis pas sûr d’avoir 10 millions pour prétendre être candidat à la présidentielle prochaine afin de défendre mes idées. Je ne suis qu’un citoyen qui aspire à plus de mieux-être pour ses concitoyens. Bonne chance nous tous !
Bakary Traoré
Un citoyen
L’Observateur Paalga du 18 juin 2008
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