"Tenez-vous prêts pour la défense ferme et intransigeante des franchises universitaires"
Situation à l’Université
"Tenez-vous prêts pour la défense ferme et intransigeante
des franchises universitaires"
Un dialogue de sourds semble désormais exister entre les structures estudiantines et la présidence de l’Université, en témoigne la présence des forces de l’ordre sur le Campus de Zogona. L’Association nationale des étudiants burkinabè, à travers la déclaration qui suit, invite les étudiants à être prêts à défendre les franchises universitaires.
Les étudiants des UFR/SEA et SVT, à l’instar de leurs camarades des autres UFR, sont entrés en lutte sous la direction de leurs corporations. Ils ont, en effet, soumis depuis février 2008 des plates-formes revendicatives à leurs autorités administratives. Ces plates-formes sont à une virgule près identiques, ce qui n’est pas étonnant, puisque les UFR/SEA et SVT constituaient une seule et même faculté (ex-FAST), qui a été scindée en deux à la faveur de la refondation ; ce faisant, les problèmes ont été aussi divisés fifty-fifty.
Les étudiants des sciences et techniques demandent à nos autorités un minimum de moyens pour leur formation. D’année en année, les salles de TD sont devenues exiguës et les séances de TP sont souvent des formalités. Le rendement scolaire reste faible, conduisant chaque année à de nombreux cas de dérogations. Le troisième cycle est quasiment inaccessible, compte tenu des conditions qui président à son accès. De fait, les postes d’enseignant proposés ces deux dernières années n’ont pas été occupés par le nombre de postulants requis. Les étudiants, conscients de la nécessité pour eux et pour notre pays d’une formation de qualité, s’en inquiètent et interpellent l’autorité.
L’importance et la pertinence des plates-formes proposées ainsi que la pression des étudiants ont amené le Président de l’Université en personne à recevoir tour à tour les corporations en charge de ces préoccupations le 19 mai. Malheureusement les étudiants sont sortis plutôt déçus de ces rencontres : le Président, tout en reconnaissant la justesse des plates-formes, s’est montré peu précis dans ses propositions au point que les étudiants ne savent pas quand ils pourront s’attendre à un début de solution. Face à la détermination des étudiants, le Président a vite fait de changer son fusil d’épaule : de Président ouvert au dialogue, il a rapidement multiplié les menaces et les actes de répression.
Ainsi, le sit-in et la marche programmés par les deux corporations respectivement le mercredi 04 pour l’UFR/SEA et le vendredi 06 juin pour SVT n’ont pas été autorisés par le Président et sans motivation aucune. De ce fait, les forces de l’ordre (Gendarmerie) ont été stationnés à
Comment le Président peut-il considérer que les problèmes soulevés dans les différentes UFR sont justes comme en témoignent les différentes rencontres des corporations avec lui et donner injonction aux directeurs des UFR de « considérer comme fait tout devoir ou examen dûment programmé où un refus des étudiants d’y prendre part a été constaté » ? C’est bien là les termes de la correspondance n°2008-002035/MESSRS/SG/UO/P adressée aux directeurs d’UFR, que le Président termine en disant : « J’attache du prix à la réalisation de ces activités (entendez : de ces directives, ajouté par nous) vis-à-vis desquels votre détermination m’obligerait ».
Tous ces actes sont le commencement d’une vaste manœuvre de répression, dont l’objectif ultime est de noyer le poisson dans l’eau, à savoir nier les nombreux et graves problèmes, qui entravent la formation des étudiants à l’Université de Ouagadougou. Mais il plaît à-l’ANEB de conseiller fortement à Monsieur le Président la voie de la sagesse (et aussi du courage !) pour affronter ces nombreux problèmes, car pour ce qui est des responsabilités, les autorités de
La violation des enceintes universitaires par les forces de l’ordre marque un net recul démocratique par rapport à l’atmosphère qui a prévalu ces dernières années sur le campus et l’ANEB ne saurait cautionner cela. C’est pourquoi elle invite instamment le Président à :
Non à la répression ! Non à la violation des franchises scolaires et universitaires ! Pain et liberté pour le Peuple !
Le Comité exécutif
L’Observateur Paalga du 16 juin 2008
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