UDD-ADF/RDA : Un partenariat qui se termine en procès
UDD-ADF/RDA
Un partenariat qui se termine en procès
Dans la déclaration ci-dessous, le président de l’UDD, Clément Toubé Dakio, évoque un litige qui l’oppose à l’ADF-RDA, au sujet d'alliances faites lors des dernières législatives. Il a même décidé de porter l'affaire en justice.
"Un litige est né à propos du protocole d’accord que j’ai signé à la demande de Monsieur Gilbert N. Ouédraogo, Président de l’ADF-RDA, pour me présenter aux législatives du 6 mai 2007 sous la bannière de l’ADF-RDA. Aucun exemplaire de ce document ne m’a été remis.
La tentative de règlement à l’amiable de ce litige entreprise par moi-même puis par mon avocat ayant été vaine, je me dois d’intenter prochainement une action en justice contre Monsieur Gilbert N. Ouédraogo, Président de l’ADF-RDA.
Les militants et sympathisants de l’UDD ainsi que les responsables de ce parti ont été choqués par le fait que le Président de l’ADF-RDA et sa directrice nationale de la campagne, Madame Josephine Drabo, soient restés sourds aux sollications pressantes de leur Président afin d’obtenir un financement pour la campagne alors que c’est Monsieur Gilbert N. Ouédraogo lui-même qui a demandé aux candidats de l’UDD de se présenter sous la bannière de l’ADF-RDA avec tout ce que cela implique comme surcroît de travail d’information auprès des électeurs éventuels.
Beaucoup de militants et sympathisants de l’UDD ne comprennent pas que le Président de l’ADF-RDA ait déployé tant d’efforts pour amener les candidats de l’UDD à se présenter sous la bannière de l’ADF-RDA et les abandonne aussitôt à eux-mêmes et ne les accompagne pas du tout, au moment opportun et cela, sans la moindre explication.
Cela les a plus que surpris car le Président de l’ADF-RDA n’ignore pas que le fait que les candidats UDD se présentent sous la bannière ADF-RDA a contraint l’UDD à un surcroît de travail d’information d’éventuels électeurs.
Et il est stipulé dans le protocole d’accord que j’ai signé que chacune des parties s’engage à l’exécuter avec diligence et bonne foi.
Et le collaborateur de Monsieur Gilbert N. Ouédraogo , Monsieur Sidiki Belem, qui a joué le rôle d’intermédiaire pour obtenir mon accord, a fait d’autant plus de promesses qu’il savait qu’elles ne seraient pas tenues, sinon comment comprendre qu’une fois obtenue ma signature sur le protocole d’accord il ait évité de répondre à mes coups de téléphone ?
Je me demande si l’esprit colonialiste d’exploitation de l’homme par l’homme qui transparaît clairement de cette affaire est compatible avec une véritable démocratie.
Il est permis de se demander ce que penserait de cet esprit colonialiste le grand leader du RDA qu’était le Président Ouézzin Coulibaly, grand combattant pour la liberté et l’égalité.
La liberté chèrement conquise par les pères de l’indépendance africaine ne doit pas servir à construire au Burkina Faso une société où règne à nouveau l’exploitation de l’homme par l’homme.
Monsieur Gilbert N. Ouédraogo se trompe gravement s’il croit qu’à cause de l’argent-roi et de son pouvoir politique, il peut me faire tant de tort "et il n 'y a rien et n'y aura rien". Monsieur Gilbert N. Ouédraogo se trompe lourdement : il y aura quelque chose, car je souhaite que l’Etat de droit soit opérationnel au Burkina Faso, de sorte que tous les citoyens burkinabè, sans distinction, soient soumis au droit ; car j’ai demandé formellement à mon avocat de procéder à l’assignation de Monsieur N. Gilbert Ouédraogo.
Il faut souligner que les braves paysans de la Kossi, les militants, les sympathisants et les responsables de l’UDD ont perçu que Monsieur Gilbert N. Ouédraogo a réservé à certaines provinces, notamment sa province natale du Yatenga, les bonnes choses, et à la province de la Kossi une néfaste intrigue politicienne.
Pourtant, la Kossi, région accusant un retard économique parce que délaissée par le pouvoir actuel que Monsieur Gilbert N. Ouédraogo soutient et sert, ne souhaite que voir résorber son retard économique et social par rapport à certaines régions du Burkina.
Grâce aux médias et aux voyages, les orces vives des régions accusant un retard économique ont pris conscience des disparités régionales au Burkina Faso et revendiquent leur droit légitime à des conditions de vie décentes. Monsieur Gilbert N. Ouédraogo n’a donc pas le droit de réserver d'intrigue politicienne à la Kossi.
J’avais sincèrement cru et même déclaré plusieurs fois en public, et avec moi les responsables UDD, que Monsieur Gilbert N. Ouédraogo venait dans la Kossi faire avec nous la politique au sens noble du terme, c’est-à-dire la politique qui construit notre cité, à savoir la Kossi et le Burkina.
Nous nous sommes vraiment trompés. En fait, Monsieur Gilbert N. Ouédraogo et Monsieur Sidiki Belem n’avaient pas du tout pensé à la Kossi pour une politique généreuse.
Trop longtemps, la politique politicienne a nui à la Kossi.
Des fils inconscients de cette province ont participé à cette action néfaste pour la Kossi. Cependant, je les invite à se ressaisir et à se joindre à l’UDD et à la population de la Kossi pour sortir celle-ci des conditions de vie difficiles dans lesquelles elle est maintenue et dont aucun fils de la Kossi ne devrait être fier.
Il faut également souligner que les suffrages exprimés au nom de l’ADF-RDA dans la province de la Kossi sont, pour une grande part, dus à l’effort des responsables, des militants et des sympathisants UDD.
Il faut relever que le climat défavorable au travail de l’UDD sous la bannière de l’ADF-RDA, entretenu délibérement par certains responsables provinciaux de l’ADF-RDA, a influé très négativement sur le résultat obtenu par l’UDD au scrutin du 6 mai 2007.
Mais malgré le climat de travail défavorable, ce résultat est relativement bon, cependant il faut souligner qu’il est inférieur au résultat que l’UDD a obtenu dans les élections précédentes, notamment à l'élection présidentielle de novembre 2007.
Cela veut dire qu’un succès était possible si le Président de l’ADF-RDA avait, au moment opportum, donné un soutien financier, si petit fût-il. C’est ce que pensent les milieux proches de l’UDD.
Mais Monsieur Gilbert N. Ouédraogo n’a daigné respecter ni la parole donnée, ni même un important engagement contractuel.
Ce faisant, il porte, à mon avis, la responsabilité entière de ce litige.
Après tout, je pense que Monsieur Gilbert N. Ouédraogo et Monsieur Sidiki Belem ont longuement prémédité leur coup.
Quelle que soit la raison de cet acte préjudiciable, il faut savoir que les braves paysans de la Kossi, les militants, les sympathisants et les responsables de l’UDD ne répugnent pas à la lutte pour leur dignité, l’autosuffisance alimentaire et pour la démocratie qui impulse le développement, c’est-à-dire le développement de tout l’homme africain et de tout les hommes africains et non seulement le développement en faveur d’une minorité privilégiée.
Ils attirent l’attention de Monsieur Gilbert N. Ouédraogo sur le fait que dans la poursuite de ces objectifs, ils n’ont pas du tout apprécié d’avoir été distraits par une intrigue politicienne au service de l’intérêt de l’instigateur.
Ils rejettent l’attitude dévalorisante de résignation, de soumission et d’infériorité dans laquelle certains se plairaient à les maintenir.
Au contraire, ils ont actuellement un comportement sans complexe, tourné vers l’avenir où il s’agira de faire preuve d’imagination, de créativité et d’une franche coopération politique, sans néfaste intrigue politicienne, avec tout parti politique dans l’amitié pour la paix au Burkina et de par le monde, car l’un des objectifs poursuivis par l’UDD est d’inviter les Burkinabè à s’organiser sur le plan technique, à s’organiser en fonction de la croissance pour devenir comme des poissons dans l’eau, c’est-à-dire tout à fait heureux, sans difficultés."
Toubé Clément Dakio
Président de l’UDD
Le Pays du 6 novembre 2007
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