Un Epervier aux ailes de Condor
Opération mains propres au Cameroun
Un Epervier aux ailes de Condor
A peine les colonnes qui avaient déferlé à travers le Cameroun contre la flambée des prix des produits de première nécessité sont-elles évanouies que la vie a repris son cours normal avec le spectacle servi dans l’exécution de l’Opération Epervier, ou mains propres, censée lutter contre la corruption ambiante.
Foi des bailleurs de fonds et des partenaires internationaux, nul autre mal que la corruption n’entrave le développement économique et social de l’Afrique en ce 21e siècle. Dans nombre de pays, tels le Nigeria et le Cameroun, la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics, en matière de quoi ils occupent les premiers rangs sur le plan mondial, sont, en effet, devenus un sport national dont les stars se recrutent au sommet de l’Etat. Trop, c’en était donc trop pour nos pourvoyeurs de devises, qui ont intimé au président camerounais l’ordre de secouer enfin le cocotier.
Ainsi naquit l’opération Epervier au palais d’Etoudi, qui, depuis février 2006, trouble le sommeil de moult barrons de
Et depuis le 15 avril 2008, l’Epervier fait des ravages sur
Après un quart de siècle de règne, cette chasse aux délinquants semble être l’ultime acte tangible que le vieil époux de la rutilante Chantal ait posé, mais jusqu’où ira-t-il ? Certes, le mérite est indéniable, mais les lendemains d’une telle audace sont, incontestablement, incertains quand l’Epervier, qui s’est découvert des ailes de Condor, commence à planer sur la première dame camerounaise et ... un certain Jacques Chirac.
Car, au nombre des structures et personnalités sur la liste d’attente des enquêteurs de la police judiciaire figurent en bonne place
Mais après le locataire du palais d’Etoudi, quel autre nabab oserait s’attaquer à cette gangrène que constitue la corruption, et dont nul n’avait prévu l’effet boomerang ? L’inspiration est certainement fertile, car çà et là, poussent de hautes autorités de lutte contre la corruption, mais, après les tonnes de rapports, les résultats se font toujours attendre. Une prime à l’impunité ? Difficile, en tout cas, de réussir une telle opération quand on a déjà, soi-même, les mains sales.
Bernard Zangré
L’Observateur Paalga du 17 mai 2008
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