Un feuilleton aux allures de tragédie grecque (Affaire Idrissa Seck )
Affaire Idrissa Seck
Un feuilleton aux allures de tragédie grecque
Il était considéré comme l’une des éminences grises du président Abdoulaye Wade, qu’il ne quittait pas d’une semelle. Il était même l’un de ses fidèles et partageait ses joies et ses peines quand il luttait pour la conquête du pouvoir. Vous l’avez deviné, il s’agit bel et bien d’Idrissa Seck, l’ancien bras droit de l’actuel maître du Sénégal. A l’arrivée au pouvoir de ce dernier en avril 2000, son protégé était directeur de cabinet avec rang de ministre d’Etat. Depuis 1988, Seck était aussi le numéro deux du Parti démocratique sénégalais (PDS), la formation d’Abdoulaye Wade.
A ce titre, il avait conduit aux législatives d’avril 2001 la coalition «Sopi» ( changement, en wolof), formée autour de la mouvance présidentielle, qui a remporté 89 des 120 sièges à l’Assemblée nationale.
Né le 9 août 1959 à Thiès, à
Au fil des ans, il a su peaufiner son image de fidèle parmi les fidèles d’Abdoulaye Wade et, disent ses détracteurs, manœuvrer pour écarter ses adversaires réels ou supposés.
Cet homme, qui était promu à un bel avenir, connaît aujourd’hui des déboires dans sa carrière politique. Arrêté en juillet 2005 et détenu( jusqu’à l’obtention d’une succession de non-lieu en janvier et février 2006) pour «atteinte à la sûreté de l’Etat» et des accusations de malversation dans les chantiers de la ville qui l’a vu naître, il a été de nouveau convoqué le mardi 22 avril dernier devant
Pour ceux qui suivent l’actualité politique du Sénégal, l’ancien opposant historique semble déterminé à enterrer son fils spirituel. Doit-on s’étonner de ce qui arrive à ce dernier, une véritable girouette dans ce pays ? Le caractère versatile, il n’a peut-être pas pensé un jour qu’il aurait sa part de souffrances. Wade est en train de scier le dos de l’enfant de Thiès, qui est vraiment mis à rude épreuve.
C’est un feuilleton aux allures de tragédie grecque que les Sénégalais sont en train de vivre. Fin politicien, le célèbre chauve de Dakar, qui a plus d’une corde à son arc, veut prouver qu’il est lucide. On lui prête l’intention de préparer son fils biologique, Karim Wade, à sa succession. Vrai ou faux ? Maître d’œuvre du sommet de l’Organisation de la conférence islamique ( OCI), récemment tenu à Dakar, celui-ci, selon ses proches, a rempli son contrat. Depuis son retour de Londres, ses détracteurs lui prêtent de grandes ambitions politiques. Son père, lui, reste ambigu, comme à son habitude : « Karim est un Sénégalais comme un autre, qui peut se présenter aux élections… mais ce ne sera pas en tant que mon dauphin. »
En tout, pour le moment, cela semble ne pas être la préoccupation de Wade. Il a engagé une bataille contre Seck et il souhaite… en finir avec lui avant de s’occuper des choses sérieuses le moment venu.
Justin Daboné
L’Observateur Paalga du 24 avril 2008
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