L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Un véritable calvaire pour la population (Bitumage de l’axe Ouaga-Kongoussi)

Bitumage de l’axe Ouaga-Kongoussi

Un véritable calvaire pour la population

 

La population de Kongoussi vit un véritable calvaire avec les travaux de bitumage de la route Ouaga-Kongoussi qui traînent (trop) en longueur. C'est ce qui ressort de l'article ci-dessous d'une personne qui vit la situation. Des considérations éthiques nous ont conduits à supprimer un passage qui a été remplacé par des points de suspension entre parenthèses.

 

Lancés en octobre 2006, les travaux de bitumage de la route Ouaga-Kongoussi sont toujours en cours jusqu’à ce jour, ce qui est inquiétant. Actuellement, dans la commune de Kongoussi, et plus précisément au centre ville, la circulation est devenue un véritable parcours du combattant. En effet, des remblais par-ci, de gros tas de terre et des déviations par-là, tout cela constitue des sources potentielles d’accidents. Et pourtant le goudron n’est qu’à trois kilomètres de la ville. Qu’est-ce qui peut expliquer cet arrêt brusque des travaux ? Seule la société FADOUL TECHNIBOIS qui a été attributaire de ce marché peut répondre avec précision à cette question. En attendant, les populations du Bam en général et de Kongoussi en particulier vivent au quotidien le calvaire de la circulation : non seulement la route a été déconstruite, mais également il y a les gros troncs d’arbres qui empêchent la circulation sur la partie surélevée, obligeant tous les usagers à rouler en bas sur de petites pistes qui côtoient presque en parallèle les remblais bien haut.

La situation pourrait s’aggraver et s’aggravera indubitablement avec les premières pluies, si elles viennent trouver la route dans cet état. La première grande pluie transformera la ville de Kongoussi dans un rayon de cinq kilomètres en marécage au propre et au figuré avec quelques îlots que constituent les remblais. Dans ce cas, il faut être un bon nageur pour se déplacer puisque la route surélevée est toujours interdite d’accès. Nous sommes en juin et la situation est assez sérieuse et urgente pour être banalisée comme elle l’est actuellement.

Le pire est que, selon des rumeurs qui nous sont parvenues, la société aurait décroché un marché de construction d’échangeurs, ce qui l’a amenée à suspendre les travaux à Kongoussi. Par ailleurs, au début des travaux, quatre ponts ont été cassés à la sortie de la ville dans le but d’en reconstruire de plus performants ; et aujourd’hui il nous revient que le goudron n’y arriverait pas et que ces ponts ne seront pas reconstruits. Qui construira ces ponts détruits ? Quant aux caniveaux, il paraît que la société exige un avenant (une somme additionnelle) pour leur construction au centre ville. Voilà donc toute la population du Bam narguée et même tout l’Etat burkinabè méprisé. Ne serait-ce pas la preuve qu’on peut obtenir et conclure des marchés avec l’Etat, signer les contrats, puis après en faire à sa tête sans la moindre inquiétude, puisqu’on peut suspendre les travaux quand on veut, refuser même d’exécuter certains travaux faisant partie du marché, faire fi du délai d’exécution et il n'y a rien.

Ce qui suscite de multiples interrogations, c’est le fait qu’on exige des avenants, comme quoi certains aspects du marché n’avaient pas été pris en compte dans la soumission. Quelle commission a siégé pour accepter octroyer le marché à un soumissionnaire dont le dossier était mal ficelé, c'est-à-dire ne prenait pas en compte tous les aspects budgétaires de l’ouvrage ? (...) Ils sont légion les Burkinabè qui croient qu’en pareilles circonstances, il y a de solides relations politiques derrière. Alors se pose la question suivante : ignorance ou complicité ? En d’autres termes l’Etat a-t-il été trompé ou bien ce sont des gourous politiques qui ont été impliqués dans cette affaire ? Dans l’un ou l’autre cas, c’est la population du Bam, et même de tout le Burkina, qui trinque. Nous reviendrons sur ces aspects ultérieurement. En attendant, nous attendons du gouvernement de Tertius Zongo, qui affiche une certaine rigueur dans la gestion des affaires politiques, une réaction diligente. Le contraire confortera certaines supputations.

 

Nicolas SAWADOGO à Kongoussi

Le Pays du 3 juin 2008



03/06/2008
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