Un voleur mort sur poteau électrique (Ouagadougou)
Ouagadougou
Un voleur mort sur poteau électrique
La misère peut-elle expliquer ce suicide juvénile ?
Il s'appelait Sioné François né en 1991 à Sasséma (Tenkodogo). Fils de Jean-Baptiste et de Larba Daboné. Il a été foudroyé d'une décharge électrique dans la nuit du 9 au 10 février 2008 alors qu'il tentait de dérober un câble en cuivre au sommet d'un poteau sur l'avenue Kuumda-Yonré près de l'hôpital Yalgado-Ouédraogo.
C'est un corps sans vie accroché aux fils que les usagers de la circulation, les sapeurs-pompiers, la police et la gendarmerie ont trouvé sur les lieux. "Alors que je descendais du service à 7 heures ; j'ai aperçu quelqu'un accroché au sommet du poteau. Je me suis approché et je me suis rendu compte qui a été électrocuté ; c'est ainsi que j'ai alerté les sapeurs-pompiers", nous confie le forestier, Madi Nikièma. Sans matériel adéquat, comment peut-on monter jusqu'au sommet d'un tel poteau ?
Cette question, beaucoup de gens se la posaient. La victime à l'aide d'un couteau a réussi à sectionner le câble, mais a été malheureusement en contact, de la partie active. Pendant le constat de la police de Nongr'Mâassom, conduite par l'officier Franceline Paré, on a trouvé dans les poches de la victime une pièce d'identité, un billet de 2 000 FCFA et un ticket de PMUB. Aucun numéro de contact n'a été trouvé sur elle.
Des agents de
Selon Bayaornibè Dabiré, le câble de mise en terre qui est en cuivre permet de sécuriser les biens et les personnes en renvoyant le courant de la foudre vers le sol.
Ce métal prisé sur la place du marché fait l'objet, constamment, de vol et fragilise les installations de la société. Ce genre de vol est fréquent au moment de l'installation du réseau avant que la ligne ne soit sous tension. Mais l'appât du gain facile pousse certaines personnes à tenter cette opération périlleuse sur des lignes sous tension.
Ce jeune de 17 ans y a laissé sa vie et ironie du sort sur l'avenue Kuumda-Yonré qui veut dire littéralement en langue mooré pleurer sa vie. A cet âge, on a la vie devant soi et il aurait pu utiliser ce courage et cette ingéniosité pour se faire une place au soleil car, dans tous les cas, la pauvreté ou la misère n'est pas une excuse absolutoire aux actes qui frisent le suicide.
A.K.S
L'Observateur Paalga du 11 février 2008
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