L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Une insulte à l'intelligence du peuple : Déclaration sur la situation nationale

Une insulte à l'intelligence du peuple

Déclaration sur la situation nationale

 

Le 15 octobre 2007 marque le vingtième anniversaire du coup d'Etat militaire le plus sanglant et le plus violent de l'histoire de notre pays. Coup d'Etat au cours duquel le Capitaine Thomas Sankara, Président du Conseil national de la révolution (CNR), a été assassiné par des soldats de la garde du Capitaine Blaise Compaoré, alors n°2 de la «révolution». C'est ainsi que Blaise Compaoré est parvenu à son pouvoir, avec l'assassinat de son ami et compagnon d'arme le plus proche, qu'on ose présenter de façon indécente comme «20 années de renaissance démocratique avec Blaise Compaoré».

 

Camarades étudiantes et étudiants,

Loin de ces commémorations, nous sommes confrontés à d'énormes difficultés sur nos campus. Difficultés liées aux dures conditions de vie et d'études, aux problèmes de rentrée dans certaines universités telle l'Université polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB), au retard inacceptable des délibérations à l'Université de Ouagadougou (UO), etc. En effet à l'UO, les résultats de la première session d'examens ne sont pas encore entièrement parus dans toutes les Unités de formation et de recherche (UFR).

Pourtant, certaines administrations programment déjà la seconde session à des dates inadmissibles, avant même que les étudiants n'aient leurs résultats. En premières années de géographie et d'histoire de l'UO, des examens légitimement boycottés pour non-remise des copies des évaluations (conformément à l'arrêté du 02 mai de la Présidence de l'UO relative à la remise des corrigés et des copies des évaluations), n'ont pas encore été repris. A l'UPB, trois de nos camarades ont été arbitrairement exclus suite à une manipulation frauduleuse de leurs notes par le directeur adjoint de l'Institut universitaire de technologie (IUT), le sieur Sangaré Daouda.

De façon générale, nos universités attendent cette année plus de dix mille nouveaux bacheliers alors que les capacités d'accueil n'ont pas véritablement varié.

Au plan social, les conditions seront certes améliorées par les acquis engrangés par l'ANEB l'an dernier, mais bien de problèmes demeurent et les velléités de remise en cause de ces acquis se précisent de plus en plus (mauvaise gestion du quota de bourses par le ministre Paré, privation des bacheliers du second tour du bénéfice des bourses, non-remise des copies et des corrigés des évaluations...).

C'est dans un tel contexte que le pouvoir de la IVe République, au mépris de la déchéance physique et morale que vivent les Burkinabè, eu égard à la vie chère, à la corruption, au chômage, aux catastrophes naturelles, aux atteintes de plus en plus répétées des libertés démocratiques..., fête ses «20 ans de renaissance démocratique avec Blaise Compaoré».

 

Nous avons souffert et on s'en souvient

 

Il nous parait tout à fait utile de rappeler que la date du 15 octobre 1987, pour autant qu'on s'en souvienne, est celle d'un coup d'Etat, suivi de la boucherie de Koudougou, le 27 octobre 1987 (exécution sommaire de plus d'une dizaine d'officiers, de sous-officiers et de soldats). Et dès lors, Blaise Compaoré a instauré le Front populaire qui était un régime d'exception tout comme le CNR de Thomas Sankara, les Conseil du salut du peuple (CSP) I et II de Jean-Baptiste Ouédraogo et le Comité militaire de redressement pour le Progrès national (CMRPN) de Saye Zerbo, avec le même cortège des mesures et d'actes attentatoires aux libertés fondamentales des Burkinabè. Notre organisation et nos militants en ont souffert et s'en souviennent. C'est par la pression du Peuple, à travers le mouvement démocratique et révolutionnaire, que Blaise Compaoré a été contraint de faire voter la Constitution, le 02 juin 1991 ; marquant ainsi l'entrée de notre pays dans la IVe République. Somme toute, cette loi fondamentale a plusieurs fois été tripatouillée et les libertés démocratiques ont été foulées au pied et continuent de l'être pour pérenniser le pouvoir du capitaine Blaise Compaoré. En conséquence, c'est une insulte à l'intelligence et à la conscience du peuple en général, et des étudiants en particulier, que de fêter «20 années dites de renaissance démocratique avec Blaise Compaoré». Sauf erreur de calcul, la Constitution a 16 ans et non 20 ; le Front populaire était un régime militaire d'exception et non une démocratie et le pouvoir de la IVe République est plutôt célèbre pour la misère qu'elle fait subir au peuple, et aux étudiants en particulier, et pour sa promotion des crimes économiques et de sang, qui justifient notre participation à la lutte contre l'impunité dans le Collectif des organisations démocratiques de masses et de partis politiques (CODMPP).

Au regard de tout ce qui précède, l'UGEB appelle l'ensemble des étudiants burkinabè de toutes les universités, aussi bien nationales qu'étrangères, à ne pas se laisser divertir et à se mobiliser au sein de ses sections afin de se battre pour l'amélioration de nos conditions de vie et d'études et pour l'avènement d'une démocratie véritable au Faso.

 

Vive la jeunesse estudiantine patriotique !

En avant pour une démocratie véritable !

Pain et liberté pour le peuple !

 

Union générale des étudiants burkinabè (UGEB)

Le Comité exécutif

 



17/10/2007
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