L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Une lettre pour Laye

Cher Wambi,

 

Avant même que la campagne pour le scrutin du 6 mai soit vraiment lancée, bien des leaders essuieront les foudres des militants, tant les listes soumises à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne font pas l'unanimité.

Il n'est pas un seul parti où l'on ne dénonce la trahison des gourous ou le parachutage des protégés.

N'est-ce pas, cher cousin, dans ma dernière lettre que  je te parlais de ce député qui aurait disparu avec les dossiers de ses camarades de parti jusqu'à l'expiration du délai de dépôt  des candidatures ?

Eh bien, le député Grégoire Baboré Bado, alors militant du parti de l'Eléphant, s'est senti interpellé, apporte sa version des faits dans le droit de réponse que tu liras en page 8 de l'Observateur paalga de ce vendredi 16 mars 2007.

En principe, tu aurais dû le lire dans cette même lettre, mais parce qu'il ne répond pas aux critères requis, je me vois obligé de te le proposer à la page susmentionnée.

D'ailleurs, pour ta propre gouverne, le Code de l'information en son chapitre II, article 71, stipule que le droit de réponse ne doit pas excéder le double de l'article incriminé.

 

Sur ce, cher cousin, je t'invite à tendre l'oreille vers le département de Sourgoubila, dans la province du Kourwéogo, où le maire, Daniel P. Kaboré, éprouve de la peine à dissimuler son amertume relativement aux listes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), dont il est lui-même issu.

Dans une correspondance adressée au président du parti, il rappelle à Roch Marc Christian Kaboré que "depuis l'indépendance à nos jours, Sourgoubila a toujours constitué un réservoir de voix pour contribuer à installer les élus depuis le cercle de Boussé à la province du Kourwéogo. Malgré tous ces efforts, cette population assiste toujours au partage des dividendes sans pouvoir bénéficier de quoi que ce soit.

Cette situation, selon  ses dires, cher cousin, engendre de nos jours des frustrations à tous les niveaux, auxquelles il qu'il convient de remédier pour mieux valoriser le sens des votes au niveau de la commune".

Le bourgmestre de Sourgoubila n'est pas passé par quatre chemins pour dénoncer "le complot qui se dessine pour permettre à certains camarades de bénéficier de plusieurs mandats successifs à l'Assemblée nationale sans répondre aux attentes des populations".

Ce qui, à ses yeux, conduira, si des mesures idoines ne sont pas prises à temps, à une division, voire l'explosion du parti au sein de la province du Kourwéogo.

Et pour étayer ses dires, le maire Daniel P. Kaboré a joint à sa correspondance les statistiques des postes de responsabilités politiques au niveau provincial qui justifient amplement son amertume:

 

Province du Kourwéogo

 

Personnes ayant exercé des responsabilités politiques depuis l'indépendance à nos jours

 

Département de Boussé : 42 916 habitants

 

Noms et prénoms

Fonctions occupées

Ouédraogo R. Adolphe

Député

Sawadogo Dagnouga

Député

Feu Ouédraogo Martin

Député

Ouédraogo Bonaventure

Député

Kabré Tinga Vincent

Ministre de l'Administration territoriale

Ouédraogo Georges

Membre de la 2e Chambre

 

Département de Laye : 14 916 habitants

 

 

Noms et prénoms

Fonctions occupées

F. Kaboré Dominique

Président du Conseil économique et social, ministre de la Fonction publique

Zongo François Xavier

Ministre de la Justice, garde des Sceaux

Zongo Jean Baptiste

Ministre de la Question paysanne, Haut-commissaire de la province d'Oubritenga

Ouédraogo Sylvain Privat

Membre de la 2e Chambre

Zongo Boniface

Député (opposition)

 

Département de Niou : 30 422 habitants

 

Noms et prénoms

Fonctions occupées

F. Ouédraogo Mathieu

Député, ministre de la Jeunesse et des Sports, maire de Ouagadougou

F. Ouédraogo Alphonse

Ministre de l'Eau

Ouédraogo Adama

DG LONAB, conseiller auprès du président de l'Assemblée nationale

 

Département de Toeghin : 17 278 habitants

 

Noms et prénoms

Fonction occupées

Sawadogo Mahama

Haut-commissaire du Kadiogo, député (trois législatures)

 

Département de Sourgoubila : 42 653 habitants

Néant

 

Je dois te préciser, cher cousin, que Feu Dominique Kaboré  du département de Laye, dont il est question a aussi été édile de la ville de Bobo-Dioulasso.

Mais la cause semble être entendue pour le maire de Sourgoubila et les siens, puisque le parti a déjà fait son choix.

Saura-t-il seulement faire contre mauvaise fortune bon cœur ?

Rien n'est moins sûr.

Tipoko l'Intrigante, pour sa part, est ponctuelle, à son rendez-vous hebdomadaire et t'invite à découvrir le contenu de son carnet secret :

 

L'Assemblée nationale a ouvert le 7 mars dernier sa première session de l'année et la dernière de la présente législature. Mais pour nombre d'observateurs, ce sera une session tronquée, du fait que tous les députés, à l'exception des recalés, sont déjà en campagne.

Déjà que même en temps normal, ce n'était jamais facile d'avoir 80 élus à une session, la présente s'apparente donc à une session de déblayage.

En tout cas, ce ne sont pas ceux d'entre eux qui sont encore passés à la caisse en début de semaine qui nous diront le contraire.

 

Au cours d'une audience que lui a accordée hier jeudi le ministre d'Etat en charge des Affaires étrangères et de la Coopération, Youssouf Ouédraogo, l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique au Burkina, Jeanine Jackson, a informé le gouvernement burkinabè que Washington a approuvé l'entrée en vigueur effective des changements portant sur la réciprocité des visas des Etats-Unis/Burkina Faso.

Ainsi, les demandeurs de visas touristiques, de voyage d'affaires, diplomatiques et toute autre catégorie de visas, à l'exception de celui d'étudiant, seront maintenant éligibles pour les visas avec une validité maximale de cinq (5) ans.

Il ne reste à la partie burkinabè qu'à confirmer, par note diplomatique, ces changements qu'elle attendait depuis 1999.

 

Ça commence à grogner une nouvelle fois au sein de la police nationale, mais à l'ouest burkinabè, où l'on accable un commissariat central de tous les péchés d'Israèl.

Un problème interne qui n'honore personne et qui gagnerait à être résolu pour ramener la sérénité dans les rangs.

Tout serait parti de la manne générée par la protection des institutions financières telles la BIB, la BICIA-B, la SGBB, la BCB, BOA et Ecobank.

Les agents grincheux estiment que ces fonds, qui devaient servir, d'une part, à assurer le fonctionnement du service et, d'autre part, à désintéresser les agents assurant la sécurité des banques, seraient utilisés à d'autres fins.

C'est ainsi que certains cadres sont accusés d'en profiter pour qui s'ériger  des villas, qui s'octroyer une bagnole.

Mais, impossible de se plaindre, puisque la menace d'une affectation sans délai planerait sur celui qui oserait lever le petit doigt.

Vrai ou faux ?

Dans les prochains jours, nous en saurons davantage.

 

Samedi 10 mars dernier, le vol 2J301 d'Air Burkina en provenance de Paris a accusé un retard d'environ 2 heures.

A l'origine de ce retard, la découverte par la sécurité de l'aéroport d'Orly Sud d'un colis suspect. Convoquée, la passagère à laquelle était censé appartenir ce colis indiquera qu'il lui a été confié par une tierce personne.

C'est donc par mesure de prudence que la sécurité de l'aéroport a fait débarquer tous les bagages afin que chacun des passagers puisse reconnaître les siens.

C'est à l'issue de cette fastidieuse opération que le vol put quitter Paris avec tous ses passagers.

On apprendra par la suite qu'un colis détruit par la sécurité de l'aéroport contenait en fait un ordinateur.

 

Alors qu'on croyait le spectre de l'insécurité s'éloigner de simonville, deux faits nouveaux viennent inviter les Ouagalais à la vigilance et à la prudence ; des faits des plus macabres qui ne sont pas sans rappeler la triste épopée d'un certain Saul.

En début de semaine, c'est un corps sans tête ni pieds, découpé en mille morceaux que la police de Ouaga 2000 découvrait dans un sac à la sortie sud de la capitale.

Deux jours plus tard, ce sera le tour aux flic de Sig-Noghin, au nord de la capitale, de faire l'affreuse découverte de pieds dans un sac.

Et comme si la fin de la série noire n'était pas pour demain, dans le barrage de Boulmiougou , sortie ouest de la capitale, un autre sac sera pêché, contenant des restes humains.

D'où la perplexité des enquêteurs, confrontés à la difficulté d'identification des victimes.

En attendant d'en savoir davantage, ces sombres colis ont échu à la morgue, et il est demandé à toute famille ayant enregistré l'absence d'un de ses membres de s'annoncer.

L'homme est le pire ennemi de l'homme, dit-on ; osons croire que les prochaines échéances  électorales n'y sont pour rien.

 

Source Une Lettre pour Laye du 16/03/2007, in L’Observateur Paalga



16/03/2007
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