Vacances turco-espagnoles pour Blaise
Une Lettre pour Laye
Vacances turco-espagnoles pour Blaise
Cher Wambi,
Avant que je puisse, à la faveur du long week-end de l’Assomption, qui se profile à l’horizon, vous donner un petit coup de main dans votre si noble mission de remplir les greniers du Faso, il me revient, en tout cas, que jusque-là les champs semblent tenir leurs promesses. Voilà qui justifie pleinement cette vérité historique selon laquelle l’homme ne mangera qu’à la sueur de son front. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement quand la pluie répond, chaque jour que Dieu fait, présent au rendez-vous ?
Il n’y a qu’à voir les hauteurs d’eau recueillies du jeudi 31 juillet au mercredi 6 août 2008 dans nos différentes stations pour s’en faire une idée : Dori = 25,7 mm ; Ouahigouya = 60,8 mm ; Ouagadougou-aéro = 16,8 mm ; Dédougou = 8,9 mm ; Fada N’Gourma : 41,7 mm ; Bobo-Dioulasso = 35,9 mm ; Boromo = 43,9 mm ; Pô = 45,6 mm ; Gaoua = 89,3 mm ; Bogandé = 20,9 mm.
Ainsi que tu l’auras appris, cher cousin, les membres du gouvernement, eux, ont déjà une longueur d’avance sur nous autres pour s’investir pleinement dans les travaux champêtres, puisqu’ils sont partis en vacances. Ils sont nombreux, en effet, qui ont déclaré urbi et orbi vouloir se consacrer à leurs fermes ou à leurs exploitations agricoles pendant ces quelques jours de répit.
Ne soyez donc pas surpris qu’il puisse y avoir pénurie de dabas au village, même s’il faut se convaincre que ces paysans d’un genre nouveau sont plutôt versés dans la mécanisation agricole.
Y aura donc pas match, comme on dit, et osons seulement espérer que l’apport des tracteurs ou des motoculteurs, qui viendront à la conquête de nos contrées, achèveront de nous ouvrir les portes de l’autosuffisance alimentaire.
En attendant, cher cousin, le grand sachem est, lui, annoncé pour jouir de ses vacances en Europe à compter du 15 août, jour donc de la fête de l’Assomption.
J’ignore, pour l’instant, son pays d’accueil, mais selon certaines indiscrétions, il pourrait s’agir de l’Espagne, d’où il s’envolera pour le sommet Turquie/Afrique, prévu pour se tenir du 18 au 20 août, avant de regagner les terres de Sa Majesté Juan Carlos.
Pour le peu que je sache, cher Wambi, le retour de vacances du président du Faso est très attendu par ses compatriotes, qui piaffent de l’impatience, depuis des semaines, de savoir quel visage aura son futur gouvernement, tant annoncé.
Comme toi, je ne suis pas, non plus, avancé sur la composition des futurs convives à la table de Manitou, mais, pour sûr, Djibrill Bassolé, dont certainement tu as déjà appris la nomination au poste tant convoité de représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour, abandonnera son fauteuil des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.
Mais qui pour lui succéder, cher cousin ? Dame Rumeur a, en tout cas, déjà sorti deux noms de son chapeau : d’abord, celui de notre ancien Premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo, qui pourrait ainsi quitter le poste d’ambassadeur, qu’il occupe aujourd’hui à Bruxelles, pour regagner Ouagadougou.
Pour l’anecdote, cher cousin, te rappelles-tu que c’est de ce même poste d’ambassadeur du Burkina Faso dans la capitale belge que cet autre ancien Premier ministre, le bien-nommé Issouf Ouédraogo, avait été rappelé pour conduire la diplomatie burkinabè ?
Mais de là à croire que c’est une règle non écrite, il y a un pas qu’il ne faut guère franchir. Le deuxième nom qui se susurre est celui de Djibrina Barry, qui, lui, fut ministre du Commerce sous le Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) du Colonel Saye Zerbo avant d’embrasser la Fonction publique onusienne.
Maintenant, pour lequel des deux battra le cœur du locataire du palais de Kossyam ? Difficile d’y répondre, cher Wambi, pour qui sait que le grand sachem a toujours réservé des surprises à ses concitoyens.
En attendant donc, et avant de t’ouvrir le Carnet secret de Tipoko l’Intrigante, je t’invite à prendre connaissance de ce plaidoyer d’un groupe d’enseignants, qui dénonce le traitement, qu’il juge discriminatoire, des citoyens d’une même nation : "Depuis quelque temps, des militaires ont vu leur carrière reconstituée, et si nous ne nous trompons pas, avec certainement des effets immédiats. Quelle action d’éclat !
C’est bien et même très bien, et c’est à saluer à sa juste valeur. Car, après la réparation des crimes économiques et de sang, c’est maintenant au tour de ceux dits crimes administratifs d’être réparés. Mais, pour les civils, il reste beaucoup à faire, et tous les regards sont désormais tournés vers le ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat.
En effet, près de un millier d’enseignants se demandent, eux, quand ils pourront rentrer aussi dans leurs droits. Eux qui attendent aussi 1984, comme c’était le cas de leurs frères militaires.
Nous saluons, au passage, les efforts de Madame Odile Bonkoungou, qui, depuis son arrivée à la tête du MEBA, ne cesse de rassurer les enseignants, en leur disant que la reconstitution de leur carrière sera une réalité. Autre fait non moins important : Son Excellence le Premier ministre a été même interpellé par l’honorable Alfred Sanou sur cette question lors de son passage devant la Représentation nationale.
Notre remarque, loin d’être une crise de jalousie à l’encontre de nos frères militaires, est une façon de pointer une comparaison de traitement entre les affaires civiles et militaires au Pays des hommes intègres.
Plus de un millier de dossiers d’enseignants attendent d’être examinés dans les locaux de la Direction des études contentieuses de la Fonction publique depuis 2005. Mais l’on se demande quand ceux-ci connaîtront leur dénouement.
Et si rien n’est fait dans les jours qui suivent, les enseignants risquent fort de constituer un comité de crise et de marcher pour réclamer leurs droits. Car, comme le disait Alain, "la démocratie est un effort perpétuel des gouvernés contre les abus de pouvoir".
Pour un groupe d’enseignants
Le représentant
Nacanabo Diallo Daouda
Parce que "Madou bandit", ainsi que l’appellent ses intimes, nous serait revenu rajeuni, avec quelques kilos en moins. Maintenant l’heure des vacances a sonné pour lui et, à ce qu’on dit, il pourrait s’orienter vers la Gold Coast pour se la couler douce.
Après avoir, en effet, passé bien des années à la tête de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et présidé, un temps, aux destinées du gouvernement de crise en Côte d’Ivoire, plus d’un s’attend à le voir prendre le départ des élections générales, pour ne pas dire de la présidentielle du 30 novembre.
Si le séjour de la délégation, conduite par son frère aîné, venait à être confirmé et son éventuelle candidature avérée, on pourrait légitimement se demander de quel message était-elle porteuse, et quelles seront les chances des héritiers politiques d’Houphouët (Henri Konan Bédié, Alassane Dramane Ouattara et, bien sûr, Charles Konan Banny) à la prochaine consultation.
Le Burkina n’est-il pas devenu incontournable dans la résolution de la crise soudanaise depuis la nomination de notre compatriote Djibrill Bassolé comme représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour ?
Faut-il te le rappeler, l’abbé Dominique Yanogo est le responsable de la communication diocésaine de l’archidiocèse de Ouagadougou, et l’on se souviendra aussi qu’il est des premiers bâtisseurs de Radio Maria.
Au programme de ce rendez-vous annuel de retrouvailles et d’échanges, il est prévu une plantation d’arbres dans la cour de l’école primaire de Bassem Yam, un match de football, qui opposera les Souyouzniks à l’équipe de ladite localité, et un repas en commun.
Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé.
L’Observateur Paalga du 8 août 2008
A découvrir aussi
- Un véhicule percute un cycliste et le conducteur prend la fuite
- De la mauvaise farine déversée en plein air au marché de Dassasgho
- ASECNA : le gouvernement sanctionne
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1021 autres membres