Vite, des mesures énergiques ! (Violences au Kenya )
Violences au Kenya
Vite, des mesures énergiques !
Plus d’un mois après la présidentielle, le Kenya se trouve dans un cycle de violences qui a dépassé le cadre politique pour devenir interethnique. A l’origine de cette crise, on le sait, la réélection contestée de Mwai Kibaki, le 27 décembre 2007, par son challenger, Raila Odinga. Il n’en fallut pas plus pour que cette contrée de
C’est dire que la situation ne fait que se dégrader de jour en jour. Et les chassés-croisés diplomatiques se poursuivent, au moment même où la communauté internationale tente une médiation dont l’issue reste des plus incertaines. Après la tentative du président en exercice de l’Union africaine (UA), le Ghanéen John Kufuor, de concilier les deux parties, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, s'y est essayé et sa médiation a suscité un peu d’espoir en réussissant à amener les deux protagonistes à se donner une poignée de main "fraternelle". Une poignée qui, malheureusement, n'a pas survécu aux appétits de part et d'autre du fauteuil présidentiel. Et le document que son équipe a produit n’est qu’une feuille de route, comme tant d’autres en pareille situation, censée guider la réflexion plus tard. _Ce sont toujours des appels au calme de part et d’autre, alors que sur le terrain, des massacres à la machette, aux gourdins et par l’immolation au feu sont devenus le sport favori des Kenyans. L’ancien patron de l’ONU est pourtant décidé à trouver une solution politique à cette crise qui, malheureusement, semble partie pour durer. Il faut à l’évidence soutenir Kofi Annan, qui, laissé à lui seul, risque aussi d'échouer lamentablement comme son compatriote Kufuor. Et s’il y a des sanctions à prendre contre le Kenya, celles-ci ne devraient pas venir seulement de l’Union européenne, qui, avec son aide financière, dispose d'un moyen fort de persuasion pour faire revenir les commanditaires des combats à la machette à la raison. Si vraiment des menaces de sanctions peuvent changer quelque chose dans cette crise kenyane, ce serait tant mieux.
Et, sur le sujet, on attend bien de voir ce que décideront les homologues de Mwai à leur Sommet qui s’ouvre ce jeudi. Auront-ils suffisamment de cran pour lui remonter les bretelles et lui faire accepter de partir en bon perdant du fauteuil présidentiel s’il venait à effectuer le périlleux déplacement d’Addis Abeba ? Mais qu’insinuons-nous là ? Quoi qu’il en soit, l’essentiel serait que des mesures énergiques soient prises, car, à l’allure où vont les choses, il est un risque que la paix ne revienne qu’au moment où il n’existerait plus quelqu’un pour en jouir.
Agnan Kayorgo
L’Observateur Paalga du 30 janvier 2008
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