Yagma : Dur, dur de s'offrir une basilique!
Yagma
Dur, dur de s'offrir une basilique!
L'archidiocèse de Ouagadougou veut sa Basilique. L'église du sanctuaire, la basilique de Yagma (village situé à 15km au nord de Ouagadougou) est en chantier depuis septembre 1991. Dix- sept années se sont écoulées et toujours pas de Basilique . Les fidèles se mobilisent, les bonnes volontés se signalent, l'Archevêché se débat, mais l'attente de voir cette maison de Dieu accueillir les milliers de fidèles se fait toujours longue car les moyens font défaut. Pourtant, on prévoit y célébrer l'Assomption, le 15 août prochain. Tel est, en tout cas, le souhait du Père Archevêque de Ouagadougou, Mgr Jean Marie Compaoré, et de tous les fidèles.
Yagma ! Lieu de dévotion à
Pour ce pélérinage
Déjà, le 10 mars 1966, le Cardinal Paul Zoungrana, alors Archevêque de Ouagadougou, lançait le défi :" Trouvez vous-mêmes des lieux qui vous plaisent. Aménagez-les et nous y viendrons." Et voilà que le 2 avril 1967, Laurent Ghilat et son fils Louis découvrent les trois collines de Yagma. Et commencèrent les travaux d'aménagement ! Le terrain est acquis grâce à la collaboration et à la disponibilité des coutumiers de la localité. Yagma peut accueillir, le 31 mars 1968, ses premiers pèlerins.
Juste avant la venue du Pape Jean-Paul II en ces lieux de dévotion mariale, un inconnu brise la statue de
C'est alors que le 29 janvier 1990, 600 000 pèlerins se bousculent à Yagma pour accueillir le Pape Jean Paul II qu venait au Burkina pour la deuxième fois. A la fin de la célébration eucharistique, ce jour-là ,le Saint Père bénit de ses propres mains la statue de
300 millions à rechercher
Le Pape encourage alors la construction d'un sanctuaire digne de
Dans le plan de l'Archevêché de Ouagadougou, l'église Basilique de Yagma devait être prête et inaugurée à l'occasion de son 40e anniversaire célébré cette année le 3 fevrier. Le rendez-vous n'a pu avoir lieu car, au stade actuel du chantier, il faut encore 300 millions de F CFA. Déjà, les fidèles se sont mobilisés pour réunir 261 millions de F CFA pour mettre en chantier le projet.
Mgr Jean Marie Compaoré, Archevêque de Ouagadougou, face à toutes ces peines, reste réaliste : "Nous sommes toujours ainsi dans l'effort d'achèvement de l'église de Yagma. Force nous est d'avancer à notre rythme et selon nos moyens." C'est alors qu'il lança, début 2008, un appel à contribution pour permettre de faire le dallage du sol de l'église, la reprise de l'étanchéité de la toiture et la réalisation des travaux annexes. En attendant son achèvement total. Il faut surtout travailler à ce que l'intérieur soit prêt d'ici le 15 août 2008 pour permettre de célébrer dans cette église la messe de l'Assomption . Cette étape de la relance des travaux, selon Mgr Jean-Marie Compaoré, est estimée à 50 millions de F CFA. Ce rêve sera-t-il réalisé ? Il ne reste plus que 3 mois pour célébrer l'Assomption.
Le constat est que "tout marche, et ça marche bien à Yagma. Mais tous ne marchent pas pour Yagma". Une nuance qui en dit long sur la difficulté à mobiliser les fonds. Toujours est-il que l'archidiocèse a exprimé sa reconnaissance à toutes les personnes physiques et morales qui ont déjà apporté leurs précieuses contributions à la réalisation du projet.
Reste que Yagma a un quart de siècle et n'a toujours pas son église. L'appel est donc lancé par les autorités religieuses de l'Archidiocèse: "Que chaque baptisé, chaque diocèse, chaque cathécumène et chaque homme et femme tout court entende et accueille favorablement cet appel à la solidarité et au partage."
L'imposante construction, prévue pour accueillir 5000 places assises, est actuellement visible à Yagma. Beaucoup a été déjà fait, mais beaucoup reste encore à faire.
"Nous avançons lentement mais sûrement", rassure-t-on du côté de l'Archevêché. Peut-être que l'on mettra 46 ans comme à Jérusalem ou 632 ans comme en Cologne pour achever l'église de Yagma. Mais la maison de Marie sera certainement très belle et riche. Belle de la foi active de tous, et riche de la persévérance des générations d'hommes et de femmes qui n'ont pas arrêté de dire à leur manière : "Vous serez, vous aussi, les témoins des merveilles que fait le Seigneur."
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Le Pays du 17 mai 2008
ENCADRE 1
Où apporter ses contributions ?
En matériaux
Remettre
- soit à votre curé
-soit à l'Archevêché (tél.: 50 30 67 04 ou 70 26 86 01 ou 50 30 88 38)
En argent cash
-Remettre à votre curé, à Monseigneur Jean Marie Compaoré, à l'économe général, abbé Joanny Koama, ou au Vicaire général, abbé Pascal Nikièma
En chèque bancaire ou postal
A libeller au nom de "Archevêché de Ouagadougou" avec la mention " Sanctuaire marial de Yagma"
E-mail: archidiocese.ouaga@liptinfor.bf
ou
untaani@fasonet.bf
ENCADRE 2
Les travaux ont repris
Les travaux de l'eglise-Basilique étaient à nouveau arrêtés. mais depuis le 13 mai 2008 , le chantier est encore en marche. Espérons qu'il le sera pour de bon. En attendant, suite à l'appel de l'Archevêque le 3 fevrier 2008 pour la relance des travaux de la construction de l'Eglise, une somme d'un peu plus de 5 millions de fcfa a été collectée au mois d'avril 2008.
A.L.G
ENCADRE 3
Paroles de fidèles
Samedi 3 mai 2008. Comme tous les premiers samedis du mois, des fidèles catholiques ont fait le déplacement de la colline de Yagma pour le chapelet et la messe. Une équipe du "Pays" s'y est rendue aussi pour les rencontrer. Voici ce que pensent quelques-uns et deux prêtres de la dévotion mariale et de l'état d'avancement des travaux de la basilique.
Gervais Ouédraogo, (sacristain à Yagma) : "Yagma, c'est le lieu où Dieu a installé sa mère et c'est par elle que nous avons toutes les grâces. En fait, l'idée de la basilique est venue de
Christine Wibga : "Tous ceux qui viennent à Yagma accomplissent un acte de foi. A cette occasion, ils soumettent leurs intentions à
Catherine Lalogo : "Marie nous a donné son fils qui est notre Seigneur et Sauveur. Nous venons tous les premiers samedis du mois pour demander à notre mère d'intercéder auprès de son fils pour nous. Nous sommes sûrs d'elle, elle écoute tout le monde."
Isabelle Yara : "Pour moi, Marie, c'est elle qui nous conduit au Christ. Personnellement, j'en ai déjà fait l'heureuse expérience. Yagma, c'est le lieu de dévotion mariale par excellence au Burkina."
Abbé Anicet Kaboré (aumônier principal des élèves et étudiants de ouaga) : "La dévotion à Marie met en relief le culte, la vénération aux Saints, ceux-ci étant des témoins de la résurrection du Christ, qui ont fait rayonner la présence de Dieu dans leur vie quotidienne. Ils ont laissé percevoir cela dans leur vie d'une manière éloquente et édifiante parce qu'ils ont accueilli l'évangile . Cela est comme un exemple pour encourager les uns et les autres à marcher sur le chemin du Christ. On peut remarquer que dans la vénération des Saints, ce qui est central, c'est le Christ; c'est regarder l'exemple d'autrui pour mieux marcher vers le Christ et mieux vivre la volonté de Dieu. Ayant vécu ainsi, dans notre foi, nous croyons que les saints sont accueillis auprès du Père. Ils ont compris la parole de Dieu et ils sont au Ciel. Alors, la vénération des saints, pour nous, c'est une demande de prière et d'intention formulée par les croyants à l'endroit de ces saints au Ciel afin qu'ils nous obtiennent de Dieu, les grâces dont nous avons besoin pour mieux vivre la volonté divine. Marie se trouve dans le peuple des saints mais elle a un privilège : elle a été préparée par Dieu lui-même pour accueillir son fils. En tant que Mère de Dieu, les Hommes lui demandent de prier pour eux. Il est bon de le signifier : les catholiques n'adorent pas Marie; ils la vénèrent. On ne la prend pas comme une déesse. Les catholiques ont un profond respect affectif pour Marie ; c'est ainsi que plusieurs personnes viennent les premiers samedis du mois et d'autres jours à Yagma, pour confier à Marie leurs prières. Ce n'est pas Marie qui donne les grâces, c'est Dieu qui les donne par l'intercession de Marie."
Abbé Dominique Yanogo (vicaire à la paroisse cathédrale) : "C'est à tour de rôle que les prêtres du diocèse de Ouagadougou viennent assurer la permanence à Yagma, tous les premiers samedis du mois. Comme vous le constatez, c'est un lieu de dévotion et de culte. Ce n'est pas un lieu où
Une fois la construction de ce sanctuaire terminé, il va devenir un lieu important, un lieu de paix. Nous espérons faire sa bénédiction le 15 août prochain si les gens acceptent de contribuer pour les travaux de finition. Je voudrais ajouter enfin que Yagma accueille souvent des chrétiens de pays voisins."
Propos recueillis par Dayang-né-Wendé P. SILGA
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