L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Marée blanche au building Lamizana

CHU Yalgado-Ouédraogo

Marée blanche au building Lamizana

 

Pour cause de non-satisfaction de leurs revendications, les travailleurs du Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado-Ouédraogo, sous la houlette du SYNTSHA (Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale), ont battu le pavé hier jeudi, dans la matinée, pour aller remettre une lettre de protestation à leur ministère de tutelle.

 

Après avoir sonné le tocsin pour un sit-in de bonne heure dans les locaux du CHU-Yalgado, les travailleurs ont pris la direction du building Lamizana où est logé le ministère de la santé. Au rythme des coups de sifflets, de clairon et de chants comme «Viima ya kanga» (qui signifie la vie est dure) du groupe musical K-Ravane, c’est une marée  de blouses blanches qui a marché sur ledit ministère pour crier son ras-le-bol pour cause de revendications non satisfaites.

Sur les écriteaux des marcheurs, on exige, entre autres, «le paiement de toutes les sommes dues aux travailleurs du CHU-YO, des équipements en quantité et qualité suffisante pour le CHU-YO», etc.  A la tête du cortège, appuyé par la police municipale, le secrétaire général du SYNTSHA de la province du Kadiogo, Pissyamba Ouédraogo, mégaphone en mains, donne, par moments, des instructions à ses camarades, visiblement très enthousiasmés par cette procession matinale.

Après plus d’une heure de défilé, les travailleurs et leurs leaders sont reçus par le secrétaire général du ministère de la Santé, le Pr Jean Gabriel Ouango, en compagnie d’autres responsables. Pissyamba Ouédraogo transmet la lettre au maître des lieux en lui signifiant que compte tenu de la non- satisfaction des travailleurs lors des dernières négociations, la présente marche est un signe d’invite au département à faire plus d’efforts pour apporter des éléments positifs concernant leur plate-forme revendicative. En réponse, ce dernier notera qu’il est étonné qu’il y ait cette escalade, car au cours des discussions du 27 avril dernier entre les différentes parties, menées au ministère, des solutions concrètes avaient été proposées pour la fin du mois de mai 2007. «Mais si malgré tout, les travailleurs ne sont pas satisfaits, nous en prenons acte et étudierons avec attention le contenu de la lettre. Je tiens à vous répéter que nous sommes partants pour les manifestations légales, mais l’occupation de Yalgado ou de toute autre formation sanitaire ne sera plus tolérée», a-t-il conclu. Répondant aux questions de la presse, Pissyamba Ouédraogo a déploré que le département de la Santé veuille leur mettre les malades à dos  en arguant que ces derniers ne veulent pas travailler. «Il veut nous rendre responsables de l’escalade du 26 avril qui s'est traduite par l'occupation de la porte de Yalgado. Mais c’est après que nous avons fait cela que le ministère a accepté de nous recevoir le lendemain. C’est pourquoi dans notre lettre, on se demande à quoi servent les méthodes légales si on n’est pas écouté. On parle d’illégalité, alors pourquoi à l’hôpital, on n’a pas de matériel pour travailler ? ce n’est pas de l’illégalité ça ? Dans tous les cas, nous prendrons nos responsabilités, si rien n’est fait».

Pour le SG du ministère, les travailleurs ont toujours été écoutés et respectés. «Nous avons à chaque fois donné suite à leurs correspondances ; nous avons toujours été disponible pour discuter avec le syndicat. Si récemment les discussions ne se sont menées plus tôt, cela est dû au syndicat, car il a préféré écrire au gouvernorat avec comme ampliation son département de tutelle. A ce moment, c’est au gouvernorat de leur répondre. Et c’est après qu'ils ont bloqué la porte de Yalgado que j’ai proposé aux responsables du SYNTSHA une rencontre à condition qu’on libère la porte. Ils l’ont fait et c’est ainsi que le lendemain, nous avons échangé sur la plate-forme. Des solutions ont été proposées. Aujourd’hui celles-ci viennent d’être rejetées pour insuffisance. Néanmoins, comme nous l'avons promis en fin mai, nous allons régler le problème des avancements et d’autres points qui leur tiennent à cœur».  Tout en reconnaissant qu’un hôpital comme Yalgado mérite de disposer de matériel performant et en quantité suffisante, Jean Gabriel Ouango a indiqué que pour résoudre ce problème, il y a un projet de construction d’un autre CHU national. Mais en dépit de tout cela, c’est entre 1 et 2 milliards par an qui est alloué pour l’acquisition de matériel, sans oublier les réfections. C’est certes insuffisant, mais il faut de la tolérance de la part du syndicat.

Espérons que les deux parties trouveront vite un compromis pour que les malades soient soulagés. En attendant, après la remise de la lettre, les marcheurs devaient regagner leurs postes respectifs à 11 heures pour retrouver leurs patients.

 

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga du 11 mai 2007



11/05/2007
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