15 – Octobre : "Eviter les accusations et les procès
15 – Octobre
"Eviter les accusations et les procès
"Commémoration de 20 ans de pouvoir du président Blaise Compaoré ou le rendez-vous de la morale, de la politique, de la justice et de l'éthique." Tel est le sens de cet écrit du député Mahama Sawadogo, à propos de la date du 15 octobre 2007.
Depuis l'adoption de la loi n°0019-2000/AN portant fêtes légales et son additif, la loi n°0011-2001/AN, au Burkina Faso, le 4 août, le 15 octobre et le 30 mars sont des journées commémoratives.
Ce sont donc des journées d'introspection individuelle et collective comme celles du 5 août et du 3 janvier, mais avec la différence fondamentale que les deux premières (5 août, et 3 janvier) sont des dates historiques consensuelles alors que les trois dernières (4 août, 15 octobre et 30 mars) font l'objet d'appréciations divergentes au sein du peuple burkinabè. C'est pourquoi leur commémoration a été jusque- là problématique.
Cependant, si cette situation peut être compréhensible à l'occasion des célébrations des tout premiers anniversaires et cela, compte tenu probablement de la proximité temporelle des événements générateurs de ces dates historiques, il devrait en être autrement 24 et 20 ans après.
En effet, on peut estimer que le temps qui s'est écoulé depuis lors permet suffisamment de recul pour une appréciation objective de ces événements générateurs. C'est pourquoi on peut naturellement espérer que la commémoration prochaine du 15 octobre 1987 soit bénéfique du point de vue du peuple burkinabè.
Toutefois, il ne pourra en être ainsi que si le peuple, et notamment les leaders d'opinion (Partis politiques, intellectuels, observateurs politiques nationaux et étrangers), comprennent d'abord que cette commémoration sera le rendez-vous de la morale, de la politique, de la justice et de l'éthique. Ces quatre instruments de régulation sociale sont quelquefois inconciliables, et dans les cas concrets des événements historiques du 4 août, du 15 octobre et du 30 mars, ils le sont manifestement.
Ensuite, il faut qu'ils (les leaders d'opinion) acceptent ce rendez-vous, c'est-à-dire qu'ils placent à la fois leurs analyses, appréciations, commentaires sous les quatre angles que sont la morale, la politique, la justice et l'éthique, et cela, en tenant compte des contextes d'avènement et d'appréciation de ces événements. Autrement, on court le risque certain d'être incomplet dans les conclusions qu'on en tirera.
Cette méthodologie d'approche des questions nous paraît impérative, si tant est que l'objet général poursuivi à travers la commémoration soit de parvenir à dégager des enseignements utiles pour une meilleure gouvernance de notre cher Faso.
La commémoration ne devrait aucunement être assimilée à des sessions d'accusations et de procès car elle ne s'y prête pas ; sinon elle aura comme résultat de diviser davantage un peuple qui aspire à la paix, nécessaire à son développement politique, économique et social.
Mahama Sawadogo
Député
Le Pays du 30 août 2007
A découvrir aussi
- Immigration clandestine : L'équation à plusieurs inconnues
- Les mécontents sortent du bois et interpellent le maire
- Poisson et viande avariés au restaurant universitaire de Bobo : La réaction de la direction générale du CENOU
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1021 autres membres