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Affaire Newton Barry : Sidwaya écope de 2 mois avec sursis

Affaire Newton Barry

Sidwaya écope de 2 mois avec sursis

 

Le procès intenté par le rédacteur en chef du bimensuel "L'Événement", Newton Ahmed Barry, contre le quotidien d'Etat Sidwaya a été jugé le 26 novembre 2007. Le rédacteur en chef de l'Événement a attrait le co-directeur de publication de Sidwaya qu'il estime l'avoir diffamé dans sa parution du 22 août dernier. A l'issue des débats, le tribunal a condamné Sidwaya à 2 mois avec sursis. Il a débouté Newton Ahmed Barry de ses prétentions.

 

Après la lecture du verdict, Madame Barry, qui est restée aux côtés de son époux depuis le début, tombe dans ses bras. Newton Ahmed Barry a gagné son procès. Le juge Séré après plus d'une heure de délibération a déclaré le journal Sidwaya, représenté par son co-directeur de publication, coupable de diffamation. Newton A. Barry réclamait 15 millions au titre des dommages et intérêts (10 millions pour le préjudice moral et 5 pour le préjudice matériel). Sur ses prétentions, le tribunal n'a pas suivi M. Barry et l'a débouté. Le Procureur avait, quant à lui, demandé 2 mois avec sursis et 300 mille francs d'amende.

Le 22 août 2007, Sidwaya a publié un article sur la mésaventure d'un journaliste burkinabè arrêté au Bénin par la police alors qu'il tentait de fuir. Il était reproché à ce journaliste, qui se révélera être Newton Ahmed Barry, de n'avoir pas rempli ses engagements auprès d'un ami. Le rédacteur en chef de "L'Evénement" a trouvé l'article diffamant à son égard d'autant qu'il a soutenu devant le tribunal qu'il n'a pas tenté de fuir, que les faits ont eu lieu au Togo et non au Bénin, et que les commentaires cachaient une volonté de nuire. Il soutient cette dernière argumentation par le second article publié par le journal.

Les avocats de Newton Ahmed Barry, Me Prosper Farama et Me Appolinaire Kyelem, ont soutenu à la barre que les faits rapportés par Sidwaya n'étaient pas vrais, donc diffamatoires, et que l'intention de nuire du journal s'est manifestée lors de la seconde parution.

Les avocats de la défense, Me Patricia Sawadogo et Sylvie Dembélé, ont tenté de démontrer que les faits rapportés sont exacts. Jean Paul Konseibo, le codirecteur de publication, a soutenu cette thèse et a déclaré que les récriminations de la partie civile portaient sur des détails. Toute chose réfutée par les avocats de Newton Barry parce que, disent-ils, ce sont dans les détails que se trouve la diffamation.

Les plaidoiries ont permis à Me Patricia d'étayer la défense de Sidwaya. Elle est revenue sur la conciliation menée par le Conseil supérieur de la communication qui n'a pas abouti à cause d'un mot. Sur l'intention de nuire, la défense a clamé la bonne foi de son client. Ce dernier a d'ailleurs déclaré ne pas connaître le plaignant. Le second article venait en réponse à ce qui avait été dit et ne comportait pas d'allégations.

Sur les prétentions de Newton Ahmed Barry. la défense de Sidwaya a estimé que les dommages et intérêts demandés ne sont pas justifiés. Sur ce point, le tribunal a suivi la défense de Sidwaya et a débouté la partie civile. En outre, Sidwaya a été condamné à publier le jugement rendu dans ses propres colonnes, dans celles de "L'observateur paalga", du "Pays", de "L'Evénement" et sur le portail internet Fasonet.

 

Abdoulaye TAO

Le Pays du 27 novembre 2007

 

ENCADRE

 

Les parties se prononcent

 

Newton Ahmed Barry (Rédacteur en chef de L'Événement) :

 

" Je n'en tire pas une fierté particulière. Ce n'est pas ce que j'avais voulu. Mais enfin, il fallait ce débat contradictoire au regard de la mauvaise foi manifeste de la partie adverse. Ce qui est important pour moi, c'est moins la condamnation que le débat que nous avons eu. Cela me tenait à coeur. Le jugement m'importe peu. L'important c'était le débat. On n'a pas pu l'avoir dans d'autres cadres, ici on l'a eu. L'opinion publique est témoin. Ce genre de situation, on n'en sort jamais intact. Le mal est déjà fait. Les débats ont montré qu'il y avait une véritable intention de nuire dans les faits. J'en suis satisfait mais je n'en tire pas une fierté particulière.

 

Jean Paul Konseïbo (co- directeur de publication de Sidwaya) : " Le verdict n'a pas été ce que la partie civile souhaitait. La partie civile nous réclamait 15 millions. Nous aviserons pour ce qui concerne l'appel. Nous allons voir avec nos conseils l'attitude à adopter et avec le directeur de publication à qui je rendrai compte. Nous verrons alors quelle est la suite à donner"



27/11/2007
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