“L’ANEB ne peut pas dire que le gouvernement ne fait pas d’efforts”
Université de Ouagadougou
“L’ANEB ne peut pas dire que le gouvernement ne fait pas d’efforts”
L’année académique n’est pas encore compromise si l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) lève son mot d’ordre de grève. Le gouvernement, pour sa part, fait des efforts pour apporter les meilleures solutions possibles aux problèmes des étudiants. C’est ce que les autorités de l’Université de Ouagadougou ont déclaré à la presse le 12 mai 2007.
Cette plate-forme a fait, selon le Pr Gustave Kabré, vice-président chargé des Enseignements et innovations pédagogiques, l’objet de différentes rencontres sectorielles avec le directeur général du CENOU, le président de l’UO, les directeurs du FONER et du CIOSPB. “Des réponses ont été apportées par le ministre dans une lettre en date du 4 mai 2007”. Et pour manifester son ferme engagement de résoudre la crise, “le ministre a reçu à son initiative, le 11 mai 2007, l’ensemble des acteurs pour examiner à nouveau la plate-forme revendicative de l’ANEB”.
Le président de l’UO, Odile Nacoulma, n’a pas pris part à cet échange avec les journalistes. Elle serait en mission et devrait rentrer samedi soir. Les animateurs du point de presse se sont bornés à répéter aux hommes de médias les réponses du ministre. Rien de nouveau donc. Ils se sont surtout évertués à montrer que le gouvernement se préoccupe beaucoup des conditions de vie et d’études des étudiants. En témoignent l’augmentation du nombre des restaurants et cités universitaires, mais aussi le projet de construction de 2 amphithéâtres de 1200 places chacun. Pour eux, “dans ces différents domaines, l’ANEB ne peut pas dire que le gouvernement ne fait pas d’efforts”.
Le Pr François Tall reconnaîtra que l’UO a été construite pour 8 000 étudiants. Mais le nombre des grands écoliers de Zogona a explosé pour atteindre 35 000. Or, le développement des infrastructures n’a pas suivi cette croissance exponentielle. “Nos étudiants sont dans des conditions abominables, mais les autorités font tout pour améliorer les choses”.
L’ANEB, c’est un truisme, ne veut pas entendre parler du service de sécurité universitaire. Cela étonne les conférenciers, car ils estiment que le point de vue de l’ANEB a été mis en minorité par la quinzaine d’organisations estudiantines. Autrement dit, cette organisation doit se ranger et laisser les choses avancer. Mais comme le faisait remarquer quelqu’un à la fin de la conférence de presse, “est-ce parce que les autres associations sont d’accord qu’il faut écarter le point de vue de l’ANEB qui, comme on le sait, est la structure majoritaire des organisations d’étudiants ? C’est comme si à l’Assemblée nationale on disait que tous les partis sont d’accord sauf le CDP, donc on continue. Ce n’est pas possible puisque ce parti détient la majorité. Ne pas en tenir compte, c’est courir tout droit dans le mur”.
Son analyse semble une bonne lecture de la situation qui prévaut sur le campus. Mais est-ce que les autorités universitaires vont percevoir cela lors de la rencontre qu’elles auront vendredi prochain avec l’ANEB, le comité directeur du FONER et la commission d’attribution des bourses et de stages ? Attendons de voir.
Ce bras de fer pourrait-il conduire à une année blanche ou invalidée ? Le Pr Gustave Kabré estime qu’on en est loin pour peu que “les étudiants acceptent de retourner rapidement dans les amphis en nous permettant ainsi de pouvoir rattraper le temps perdu”.
San Evariste Barro
L’Observateur Paalga du 14 mai 2007
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