Altermondialisation au Burkina : On a semé la graine à Loumbila
Altermondialisation au Burkina
On a semé la graine à Loumbila
L’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Loumbila est le théâtre du premier forum social du Burkina. Ce premier grand rendez-vous des altermondialistes de notre pays a débuté hier, 28 mars 2007, sous le thème «Le Burkina Faso dans la tourmente de la mondialisation». Durant 72 heures, les participants vont échanger leurs vues sur diverses questions en réaffirmant leur conviction en ce qu’un autre monde est possible.
La mondialisation, la globalisation, l’économie de marché, le rendement économique, les lois du marché, les accords de partenariat économique entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, etc. Ce sont autant de termes qui seront vilipendés durant les trois jours de ce forum social à l’ENEP de Loumbila, sanctuaire de circonstance des altermondialistes venus des quatre coins du Burkina.
Première manifestation du genre au Faso, ce forum est une occasion d’informer et de sensibiliser les populations, et pourquoi pas les décideurs, sur les enjeux de la mondialisation, les risques que notre continent en général et notre pays en particulier encourent tant au plan social qu’économique. Il s’agit donc de montrer qu’avec l’ordre mondial actuel, les pays pauvres sont marginalisés, n’ont pas voix au chapitre et perdent sur toute la ligne.
L’objectif de ce grand rendez-vous étant d’amener les uns et les autres à se battre pour qu’un autre monde advienne. Et cela ne peut se faire que si un grand nombre de personnes sont informées, sensibilisées à ces questions et s’engagent à se battre pour faire changer les choses. Comme le disait Pierre Nacoulma, le président du comité d’organisation du forum, «si quelqu’un n’est pas altermondialiste, c’est tout simplement parce qu’il n’est pas informé et n’a pris la mesure des enjeux de la mondialisation».
Et le moins que l’on puisse dire en voyant ces centaines de personnes issues de toutes les couches sociales et de toutes les classes d’âge prendre activement part aux travaux de ce forum, c’est que le nombre des altermondialistes burkinabè va exploser.
Dans l’unique allocution qui a marqué l’ouverture de cette manifestation, Pierre Nacoulma a expliqué la genèse du forum, exposé ses motivations et les résultats attendus. L’accouchement a été long et même difficile, mais dès que le bébé vient au monde, «on oublie toutes les souffrances, et on ne ressent plus seulement que la joie». Il a exhorté les uns et les autres à tirer profit de ce forum pour s’informer et se former.
Des stands ont été dressés dans la cour de l’ENEP où on peut avoir des informations sur certaines associations de la société civile qui prennent part au forum.
Justement, en faisant le tour de ces installations, nous avons rencontré Me Bénéwindé Sankara pour qui il est important que les Burkinabè connaissent le forum à cause des idées qui y sont défendues. Des idées et des questions dont parlait déjà feu Thomas Sankara il y a 20 ans. A savoir la dette, la privatisation, l’ajustement,…
Quant à Jonas Hien, responsable de la fondation Thomas Sankara, la question n’est pas la remise de la dette, mais bien ce qu’on va en faire et quel sera le droit de regard de la société civile sur l’utilisation des fonds ainsi dégagés.
San Evariste Barro
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