L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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"Yoyo" a plié un plaisantin au 9e round

Championnat d’Afrique des poids coq

"Yoyo" a plié un  plaisantin  au 9e round

 

C’est un challenger au palmarès douteux qui s’est présenté le vendredi 23 novembre 2007, à la maison du Peuple de Ouagadougou, pour essayer d’accomplir ce qu’il a décidé. Mais il n’a finalement pas fait le poids face au détenteur du titre, qui n’écoutait que son courage. «Yoyo» a tout simplement plié le rouquin d’Anabra State de l’Etat du Nigeria au cours du neuvième round, qui lui a été fatal. Il a ainsi fait honneur à la LONAB, le sponsor officiel du gala.

 

C’est à 22 h 9 après les hymnes nationaux du Ghana, du Togo, du Nigeria et du Burkina Faso que le juge arbitre, le Ghanéen Daniel Nunoo Mensah, a invité les deux pugilistes à combattre pour la ceinture continentale.

D’entrée de jeu, le rouquin, Eddie Ndukwu junior, fait le pitre et va s’adosser à l’une des cordes du ring. Boureima Alexis Kaboré dit «Yoyo» est en position d’attaque. Il l’observe tout en cherchant la faille. Il n’y a pas eu d’échanges de coups pour cette entrée en matière, surtout que le challenger tournait sur le ring comme un singe qui n’a rien à faire.  Dès la deuxième reprise, «Yoyo» se signale sérieusement et engage des actions offensives. Le rouquin, lui, reste imperturbable et réagit par à-coups. Le pressing du Burkinabè va s’intensifier au début du troisième round. Son adversaire, par instants, va d’une corde à l’autre. Pour un boxeur qui a fait deux jours de voyage pour convoiter le titre, c’est tout de même étonnant. Un challenger ambitieux se doit d’aller au charbon pour démontrer pourquoi il est là. Or, on n’a rien vu de cela et des questions taraudent notre esprit.

C’est à la quatrième reprise que le rouquin sort de sa réserve. Il commence à montrer ce qu’il sait faire, mais «Yoyo» répond à ses coups. Revenu du Ghana après une préparation intense, le poulain de Jean-Pierre Mahé est concentré avec une bonne garde. Il prend le dessus à la cinquième reprise et à un moment, on a l’impression qu’il va envoyer le rouquin au tapis. Mais, celui-ci, en bon encaisseur, tient bon et passe même maître dans l’art d’esquiver. «Yoyo», qui n’a pas su enchaîner au moment où il le fallait, a permis au Nigérian de s’accrocher pour pouvoir récupérer.

 

Des comprimés pour atténuer des douleurs aux côtes

 

Le même scénario va se produire à la sixième reprise, au cours de laquelle le rouquin a perdu l’équilibre. Est-ce un signe que le combat n’ira pas à son terme ? (il est prévu en 12 reprises de 3 minutes). Au huitième round, le Nigérian, acculé de toutes parts, met un genou à terre. Compté, il se relève rapidement au moment où on croyait que les carottes étaient cuites. C’est à la neuvième reprise que les choses vont se préciser. Recommençant sa comédie en divertissant les spectateurs, il finira par aller au tapis, puisque «Yoyo» contrôlait la situation grâce à son punch avec à la clé des jabs ou crochets en bas. Quand le juge arbitre  a fini de compter le rouquin, il était 22 h 50. Notons au passage qu’avant ce K.O.  retentissant, le Burkinabè menait largement aux points par 90 à 78.

L’hystérie qui s'est emparée de la maison du Peuple est indescriptible. «Yoyo» vient de conserver pour la deuxième fois sa couronne. C’est l’aboutissement d’un travail de fond. Pendant qu’il est porté en triomphe par ses fans, le rouquin, lui, est soigné par le docteur de la soirée, Mathieu Zoungrana. Il a des douleurs aux côtes et se plaint d’un mal au dos. Rouge comme un coquelicot, on l’a vu avaler des comprimés de couleur rouge. En tout cas, il y a eu plus de peur que de mal, puisqu’au cours du cocktail, il avait une mine resplendissante.

Signalons qu’avant ce choc, il y a eu trois combats professionnels : en welter, Sou Toké Patrice dit le «Bombardier» a eu raison de Keké Soulé (Bénin) par abandon à la cinquième reprise suite à une luxation à l’épaule droite.

Irissa Kaboré dit le «caïd du Faso», lui, s’est imposé par jet d’éponge à la deuxième reprise face au Béninois Kwami Bocco.

Quant à Boniface Kaboré dit le «le Python», il a contraint Bassey Epkenyong à abandonner le combat au troisième round. Le Nigérian, âgé de 32 ans, a été touché à l’arcade sourcilière droite après avoir lui-même donné un coup de tête au Burkinabè. Le moins qu’on puisse dire, c’est que nos trois boxeurs n’ont rien appris, puisque leurs adversaires respectifs n’étaient pas à la hauteur.

N’est-ce pas intéressant d’aller voir du côté de l’Afrique centrale ou du Maghreb pour leur trouver des concurrents de taille ? S’il faut à chaque fois se tourner vers le Bénin, le Togo et le Nigeria, on ne pourra pas apprécier leur niveau réel. Il est temps que la Fédération burkinabè de boxe (FBB) y songe, sinon on finira pas croire qu’on nous envoie des boxeurs qui sont sur le déclin.

 

Justin Daboné

L’Observateur Paalga du 26 novembre 2007



26/11/2007
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