L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Assemblée nationale : Conseils aux députés dormeurs

Assemblée nationale

Conseils aux députés dormeurs


Tout en se félicitant du ton de la déclaration de politique générale du Premier ministre et des actions de salubrité publique que celui-ci mène, cette lectrice s'indigne toutefois des scènes de députés dormant pendant ce discours. Et elle fait des propositions pour éviter à l'avenir ce genre de situation.

 

Monsieur le Premier ministre, lors de votre déclaration de politique générale le 4 octobre 2007 devant l’Assemblée nationale, vous avez touché presqu'à tous les domaines et aspects qui sont les préoccupations de vos concitoyennes et concitoyens. Pour une déclaration de politique générale, il n’y a pas grand-chose à en dire, car vos prédécesseurs ont aussi fait ce genre de diagnostic, parfois pas ‘sans complaisance’ comme ce fut votre cas. Vous avez annoncé de grands chantiers assortis d’objectifs bien précis. Là où la différence se fera surtout, c’est à l’action. Sur les plans politique, économique, culturel, vous avez été suffisamment exhaustif. Sur le plan social, celui de la justice sociale notamment, nous vous souhaitons beaucoup de courage car il y a de grands défis à relever. Vous avez exprimé votre souci d’une "justice" juste et équitable pour tous : grands comme petits, riches comme pauvres, sans discrimination de statut, de classe, de confession religieuse …, et nous l’espérons, de convictions politiques aussi.

Concernant la corruption, vous avez affiché votre détermination à combattre ce mal. Nous vous encourageons et saluons déjà les mesures prises par votre gouvernement suite aux fraudes avérées lors des examens et concours 2007. Nous nous félicitons également du récent contrôle inopiné qui a porté sur l’utilisation abusive des biens publics, et des sanctions annoncées à l’encontre des contrevenants.

C’est cela, Excellence Monsieur le Premier ministre, passer aux actes concrets. Les innombrables commissions, comités et autres cadres de lutte contre tel fléau ou tel mal social n’y feront rien. C’est le courage, la détermination à sanctionner quand il le faut, et conformément à la loi, qui ont le plus souvent manqué. La conséquence de ce manque de prise de responsabilités est que les contrevenants, n’étant pas inquiétés, narguent les citoyens honnêtes tout en développant d’autres stratégies pour mieux détourner les fonds publics et mieux spolier les biens de l’Etat, de tous les contribuables. Bravo ! monsieur le Premier Ministre, car ces actions corroborent bien avec votre détermination exprimée lors de votre déclaration de politique générale à ne pas faire de quartier aux auteurs de malversations financières, de corruption, de fraude …

 

"Intégrer des pauses-café"

 

A ceux qui, depuis longtemps, étaient convaincus que la "morale qui agonisait" il y a déjà quelques longues années a maintenant rendu l’âme aux pays des Hommes intègres, vous redonnez espoir et un sens à la vie. Que Dieu vous bénisse et vous aide, et que vous ayez les coudées franches pour qu’enfin cesse l’arrogance des malfrats à col blanc, des personnes qui, sûres de leurs alliances ou affinités, bafouent la morale et se fichent du droit, s’achètent la raison quand elles ont tort, jetant parfois le discrédit sur tous nos éminents hommes de droit embarrassés parfois de voir leurs collègues faire déposer le menu fretin à la MACO, pendant que les gros silures se la coulent douce. Qu’enfin cesse la promotion de la médiocrité à travers les diplômes et les postes achetés, et que seul le mérite reste le critère par excellence lors des examens et concours pour accéder aux écoles de formation professionnelle et à l’emploi.

 

Monsieur le Premier ministre, il nous faut cependant attirer votre auguste attention sur un point, pour l’avenir. Et sur ce point, Monsieur le Président de notre illustre Assemblée nationale est aussi interpellé, tout comme le sont nos honorables députés. Il s’agit, Monsieur le Premier Ministre, et vous vous en doutez, de l’image pas fameuse pour notre pays de députés somnolant ou dormant carrément lors de votre déclaration de politique générale. Pour des honorables députés, ce n’est pas honorable pour le Faso, surtout que nous sommes suivis de par le monde ; la TNB n’est-elle pas sur satellite ? Et que dire de nos enfants qui nous interpellent en ces termes : "Hé ! maman, tonton X dort non ? Quand nous dormons comme ça en classe, la maîtresse nous met à genoux". C’est sans commentaire, Monsieur le président de l’Assemblée nationale.

Peut-être Monsieur le Premier ministre pourrait-il, à l’avenir, en accord avec Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, intégrer des ‘pauses café’ pendant le temps de sa déclaration. Cela aura peut-être le mérite de nous éviter un tel spectacle. Nos honorables députés pourraient aussi se procurer de petits thermos pour y mettre du thé ou du café (pour ceux et celles qui en prennent), ou se procurer tout autre produit qui leur permettrait de suivre assidûment toute la déclaration afin de pouvoir faire un compte rendu fidèle à leur électorat en cas de besoin, et de pouvoir contrôler effectivement l’action gouvernementale qui, de toutes les façons, ne sera rien d’autre que la mise en œuvre du contenu de la déclaration de politique générale du chef du gouvernement.

 

Cynthia Benao

Une citoyenne soucieuse de l’image de son pays

Le Pays du 26 octobre 2007



25/10/2007
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