L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Blocage du Conseil municipal de Banfora

Blocage du Conseil municipal de Banfora 

La balle est désormais dans le camp du MATD

 

Convoqués pour la 2e fois consécutive ce 18 juin 2007, tous les conseillers municipaux de Banfora n’ont pas répondu à l’appel. Conséquence, le conseil municipal n’a pu siéger, faute de quorum. Les conseillers municipaux du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont boycotté ladite session, et il revient désormais au ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation (MATD) de se prononcer sur le sort du conseil municipal de cette ville.

 

Dans la salle des fêtes de la mairie de Banfora ce 18 juin, le climat n’était pas au beau fixe, contrairement au 12 juin dernier lors de  la session. Les conseillers présents n’étaient pas aussi détendus comme à la dernière. Ils étaient très conscients de la situation, au cas où leurs homologues du CDP ne se présentaient pas. C’est à 10h, et non à 9h comme prévu, que les conseillers ont regagné la salle de réunions de la mairie. La session a été ouverte par la vérification des mandats, avec pour constat, l’absence des élus du parti majoritaire. Cette vérification donnera : 38 absents, 33 présents et 4 procurations, à savoir celles de Hema Makoura, la député RDB partie pour la session à l’hémicycle, de Mme Sadiogo Soma, de Traoré Djioma, et de Son Abdoulaye.

C’est dire qu'au total, il y avait 37 présents pour la session, contre 38 absents. Le maire, Souleymane Soulama, qui avait besoin de 38 conseillers, c’est-à-dire la majorité absolue, était dès lors face au  blocage tant redouté. Au regard de l’article 238 du code général des collectivités, la session n’a pu se tenir, et le maire Soulama devra adresser, dans les 7 jours qui suivent, son rapport à l’autorité de tutelle, laquelle doit décider de «ce qu’il y a lieu de faire pour Banfora», a conclu le maire qui a immédiatement levé la séance. C’est dire que nous nous acheminons probablement vers une dissolution du conseil municipal de Banfora et, peut-être, une reprise des élections. Désormais, le MATD a 30 jours pour  décider du sort du conseil municipal de Banfora.

 

Faux et usage de faux ?

 

Le maire Soulama, visiblement en difficulté, n’a pas voulu réagir face à la presse. Il a promis une conférence de presse dans les jours à venir, lors de laquelle il promet de s’expliquer de long en large. Au regard de la dernière session du 12 juin dernier, où le maire avait enregistré 35 présences, dont 3 par procuration contre 40 absents, on peut dire que ce dernier a raté de prêt le quorum ce 18 juin avec 37 présents.

C’était le paradoxe au siège du CDP où les élus de ce parti étaient en pleine concertation. Sur les lieux, en tout cas, nous avons pu constater la présence des trois conseillers supposés avoir donné des procurations. Ce sont : Mme Soma Sadiogo, Traoré Djioma et Son Abdoulaye. C’est un Traoré Djioma  furieux d’apprendre qu’il y a eu une procuration en son nom à la mairie que nous avons trouvé. Comment les élus du RDB ont-ils pu se procurer ces procurations ? En attendant une réponse à cette question, on ne peut que s’interroger sur l’authenticité des procurations. Et les conseillers démissionnaires du RDB, notamment Son Abdoulaye et Traoré Djioma, n’entendent pas rester les bras croisés. Ils auraient déposé une plainte à la Brigade de recherche de gendarmerie de Banfora pour connaître l’origine de ses procurations.

En attendant, les élus du CDP soutiennent, de leur côté, avoir enregistré 41 présents contre 40 lors du dernier  boycott le 12 juin en cours. Raison de ce nouveau boycott :  la continuation de l’action déjà menée le 12 juin dernier, une suite logique, explique Mme Habibata Coulibaly, secrétaire provinciale du CDP et conseillère. «Les conseillers CDP sont fatigués d’être pris en otage», précise-t-elle.

 

"Agir... conformément aux textes du parti"

 

Des informations parvenues aux conseillers municipaux CDP soutiennent que le maire Soulama aurait laissé entendre qu’il va monter à la capitale et l’on va contraindre les élus CDP à siéger, mais «on attend cette contrainte», lance Mme Habibata Coulibaly.

Notons que les élus CDP, qui étaient en rencontre le 17 juin 2007, ont reçu la visite de leur commissaire politique, Benoît Ouattara, qui leur aurait demandé d’agir en toute indépendance, mais conformément aux textes du parti.

Malgré les procurations, l’objectif n’a pas été atteint, la session n’a pas pu avoir lieu, dira la SP, et «le maire sait ce qu’il lui reste à faire», poursuit-elle. Concernant les perspectives, les élus des deux partis continuaient, chacun de son côté, les concertations. Ceux du RDB ont continué un huit clos dans la salle des fêtes de la mairie, que les journalistes ont été priés de quitter, tandis qu’au CDP, on soutenait qu’on avait «la journée pour se concerter et décider de la suite à donner à nos activités»,  a conclu la SP du CDP.

 

Luc Ouattara

L’Observateur Paalga du 19 juin 2007



19/06/2007
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