L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Ces perdiems qui opposent enseignants et administration

Conférences pédagogiques annuelles

Ces perdiems qui opposent enseignants et administration

 S'il y a une revendication sur laquelle les syndicats de l'enseignement ne se sont pas fait prier pour engager des actions unitaires, c'est bien la question de la prise en charge des Conférences pédagogiques annuelles (CPA) des enseignants. La CPA est une tribune offerte aux enseignants et à leurs supérieurs hiérarchiques pour discuter de thèmes pédagogiques et généraux en vue de l'amélioration des résultats scolaires et de la consolidation des connaissances des uns et des autres sur la politique éducative en cours dans notre pays.


Depuis quelques années, les syndicats ont appelé au boycott formel des CPA sans perdiems. De ce fait, les CPA ont beaucoup perdu de leur aura, pour ne devenir que de simples composiums entre le chef de circonscription (CCEB) et quelques enseignants, essentiellement de nouvelles recrues et des candidats aux examens professionnels. En guise de réaction concrète, le ministère de l'Enseignement de base et de l'Alphabétisation (MEBA) décide d'octroyer à chaque circonscription la somme de 500 000 F CFA pour soutenir les activités de formation continue dont les CPA. Même si le montant peut paraître modique, l'Etat aura tenu son pari de consentir des efforts pour accompagner les maîtres dans leur dur labeur.

Seulement, au Passoré, la gestion de cette manne fait déjà grincer des dents au sein des enseignants. Tout est parti du fait que les participants à la CPA 2005-2006 ont reçu chacun la somme de 6 000 F CFA comme prise en charge. De prime à bord, justice a été rendue, car tout travail mérite salaire. Mais du côté des syndicats, ce n'est pas le même son de cloche, et des militants de tous bords le disent ouvertement. Leur ras-le-bol s'explique en ces termes : avec les lourdeurs et les lenteurs de l'administration, la prise en charge ne parviendra jamais en temps voulu dans les circonscriptions. Or les enseignants refusent de participer aux activités sans prise en charge. Un cycle infernal qui n'augure pas de lendemains meilleurs pour la qualité et la pertinence des enseignements comme le prescrit le PDDEB dans ses objectifs. Un malaise qui constitue une préoccupation au SNEAB. Son secrétaire général soutient que "le SNEAB travaille toujours à répondre aux besoins des travailleurs par l'amélioration des conditions de vie et de travail de par sa participation aux diverses concertations. Il aurait fallu que les CCEB réunissent les syndicats pour trancher, comme cela avait été le cas, pour la prise en charge des Groupes d'animation pédagogiques (GAP) dont tout le monde avait bénéficié. C'est une décision injuste parce que tous les enseignants devraient être pris en compte quand on sait que les luttes syndicales ont été déterminantes dans l'octroi de cette somme. L'union faisant la force, ceux qui ont touché ces perdiems auraient dû penser aux autres qui ont pourtant couru tous les risques pendant la lutte".

Au SYNATEB, la même lecture se dégage surtout au sein des groupes réputés pour leur intransigeance. Quant au secrétaire général, sa version est plus modérée : "Nous ne sommes pas contre ce qui est fait à l'endroit de ceux qui ont pris part à cette CPA, mais nous attendons de voir ce qui sera fait du reste de l'argent."

Pour le 1er responsable provincial de l'enseignement du Passoré, il n'y a pas lieu de transiger puisque cet argent a été accompagné d'une circulaire (N°2007-116/MEBA/SG/DGEB/DDEB du 30-04-2007) signée du secrétaire général du MEBA. "Les rubriques concernées par ce financement y sont clairement établies", a-t-il renchéri, avant d'inviter les responsables syndicaux à s'imprégner des termes de ladite circulaire.

Par ailleurs, à la question de savoir l'usage qui sera fait des reliquats, la même circulaire est concise : "Pour le cas spécifique des fonds qui vous sont présentement alloués, vous justifierez les dépenses réellement effectuées pour la CPA 2005-2006, et vous reverserez, le cas échéant, la totalité ou les reliquats."

Le DPEBA (Directeur provincial de l'enseignement de base) ajoutera que par rapport à certaines circonscriptions, des "cuisines internes" ont été opérées, sinon jamais il n'a été question de répartir des fonds entre participants.

En attendant de maîtriser tous les contours de cette affaire, les responsables syndicaux demeurent sur le qui-vive, et le climat de suspicion est perceptible dans certains milieux.

A l'heure où nous écrivions ces lignes, les syndicats (SNEAB et SYNATEB) se concertaient pour rencontrer les différents supérieurs hiérarchiques.

Vivement que la compréhension et la sagesse prennent le dessus au cours de ces entrevues pour que la session 2006-2007 du CEP soit abordée avec beaucoup de sérénité et de sérieux, au nom de l'intérêt supérieur de nos élèves.

Abdoulaye DIANDA

Le Pays du 5 juin 2007



05/06/2007
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