Ces visiteurs indésirables
Bobo-Dioulasso
Ces visiteurs indésirables
Le phénomène de l’insécurité, longtemps marqué dans nos villes et campagnes par des actes de banditisme tels que les attaques à main armée ou encore ces agressions sauvages, est en train de prendre une autre dimension à Bobo. Et il ne serait pas exagéré de dire aujourd’hui que la ville de Sya est en proie aux invasions d’animaux sauvages, ces visiteurs indésirables qui commencent à susciter d’énormes inquiétudes chez les populations et qui mettent en danger la vie des citadins.
Les Bobolais gardent toujours fraîchement en mémoire l’histoire de cette bête féroce qui avait en son temps défrayé la chronique : une panthère qui s’était retrouvée en pleine ville dans le quartier Colma et qui avait provoqué une panique généralisée dans le secteur. Le sauve-qui-peut qui s’en était suivi avait, dit-on, fait battre des records du monde en vitesse aux fugitifs. Après avoir survolé les toits des maisons et traversé des concessions, l’animal fini par trouver refuge sur un caïlcédrat. Il sera par la suite abattu par les services des eaux et forêts avec le concours des chasseurs dozos après qu’il eut fait des blessés. Rien que l’an dernier et en cette même période d’hivernage, les habitants du quartier Kodéni dans la périphérie sud de la ville de Bobo ont été, eux aussi, surpris par la visite d’un troupeau d’éléphants. Après y avoir séjourné pendant deux heures environ, ils ont rebroussé chemin non sans laisser de traces : des champs dévastés sous le regard impuissant de leurs propriétaires et aussi des dégâts en certains endroits. On nous appris d’ailleurs que ces visites inopinées des pachydermes devenaient fréquentes si bien que des habitants dudit quartier disent désormais craindre pour leur vie. Les saisons se suivent et se ressemblent malheureusement pour certains producteurs, qui craignent de nouveau l’arrivée de ces bêtes sauvages. Le signal est d’ailleurs donné depuis quelques semaines à propos de troupeaux d’éléphants qui auraient été aperçus aux environs de Bobo. Outre les pachydermes, il y a ces reptiles qui continuent de troubler le sommeil des paisibles populations : les pluies diluviennes qui se sont abattues au cours de ces derniers jours ont en effet provoqué un débordement de la plupart des cours d’eau dans la région, ce qui a pour conséquence des vagues incessantes d’eaux pluviales qui s’écoulent du sud au nord, charriant des caïmans vers la zone urbaine.
Des serpents venimeux ?
Ainsi donc, de nombreux cas de découverte de ces reptiles sont signalés à Lafiabougou, Kodéni, au camp Ouezzin Coulibaly, à l’aéroport et dans la zone industrielle. Des secteurs où, de part leur situation géographique, les populations demeurent quotidiennement dans l’angoisse face aux nombreux risques d’inondation mais aussi et surtout au danger auquel elles restent confrontées avec l’arrivée, de plus en plus remarquable, des caïmans. Ce ne sont pas les travailleurs de la société FILSAH en zone industrielle qui nous dirons le contraire ; eux dont les activités ont été perturbées lundi dernier dans la matinée par la présence d’un visiteur pas comme les autres dans leurs locaux : un caïman en effet y avait trouvé refuge et plus précisément dans la fosse à vidange sise non loin des bureaux. L’animal a été découvert au moment où des ouvriers s’y étaient introduits pour une opération de curage. On peut d’ores et déjà imaginer le danger auquel ils étaient exposés ; car un caïman, fût-il jeune, peut être dangereux. Des situations du genre ont été déjà vécues au camp Ouezzin et ailleurs dans la périphérie sud de la ville. Du coup, c’est un réel problème qui se pose aux habitants de la ville de Sya qui se doivent désormais de faire face à cette nouvelle forme d’insécurité. Et la présence des reptiles, nous dit-on, ne se limite pas à celle des seuls caïmans. Car selon certains témoignages à vérifier, des serpents venimeux auraient été aperçus en certains endroits ; chose qui interpelle les autorités et principalement les services des eaux et forêts à prendre les mesures qui s’imposent avant que l’irréparable ne se produise.
Jonas Apollinaire Kaboré
L’Observateur Paalga du 2 août 2007
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